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 Si importante - Sam

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Scilia
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Scilia


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MessageSujet: Si importante - Sam   Si importante - Sam Icon_minitimeDim 12 Sep - 0:14

" Si importante… "


Auteur : Sam_xf_sg1 (sam37@oreka.com) sur une idée de Kitkat46

Rating : PG-13 ; J/S R

Spoilers : Quelque part après Divide and Conquer... ( saison 4)

Résumé : Sam doit partir pour le Pentagone suite à une décision de ses supérieurs… Quelles en seront les conséquences ? !

Dédicace : L'amitié traverse les mers, les océans… La distance s'efface… Les liens du cœur persistent… Kat, cette fanfic est pour toi. D'abord parce que c'est toi qui m'en as donné l'idée mais aussi parce que je n'aurais pas pu la finir sans tes encouragements. Toi, mon amie, qui es pourtant si loin… Je pense à toi !!!

Note de l'auteur : Les persos ne m'appartiennent pas… on connaît tous la chanson Bad)) Cette histoire n'a aucun but lucratif !!!Bad) Ne pas archiver sans mon accord, merci !!


******************************************

La lune était déjà haute dans le ciel et éclairait la montagne de sa lumière blafarde. La cime des arbres bougeait au gré d'une douce brise, créant un immense jeu d'ombres dans un bruissement de feuilles. Quelques mètres plus bas, régnait le silence le plus total. Les couloirs de la base semblaient déserts malgré les mesures de sécurité constantes. Seul un militaire, les mains dans les poches, déambulait depuis déjà une heure. Il n'avait pas réellement de but précis… Juste un besoin de marcher…
Passant devant une porte, il s'arrêta et fit quelques pas en arrière. Son attention fixée sur la plaque, il resta planté là, hésitant… Finalement, sa main se posa sur la poignée et il entra.
Rien n'avait changé. Cela faisait plusieurs semaines que le laboratoire était inoccupé et pourtant… Et pourtant, il pouvait encore sentir sa présence, entendre son rire… Son rire lui manquait tellement ! Comme il n'aurait jamais cru cela possible.
Il s'avança doucement dans la pièce, cherchant des yeux tout ce qui pouvait la ramener à ses souvenirs. Inconsciemment, le bout de ses doigts vint frôler le clavier de l'ordinateur, caressant furtivement les touches, le regard perdu dans le lointain.

La porte s'ouvrit brusquement.
" Jack, vous êtes là ? ! "
O'Neill se retourna, un peu gêné d'être surpris à cet endroit. C'était Daniel Jackson. Il lui fit un maigre sourire.

J (sarcastiquement) : Comme vous le voyez… !

L'archéologue ne savait pas trop où se mettre. Il aurait préféré ne pas retrouver Jack. Ce dernier paraissait décontenancé par son arrivée et cela le troublait beaucoup. Le militaire ne montrait que rarement ses sentiments. Et là… Il ressemblait à un orphelin.

D : Je … Je voulais prévenir que le briefing de demain matin est annulé. Le général Hammond doit se rendre à une réunion au Pentagone. Comme vous sembliez avoir disparut, il m'a chargé de vous transmettre le message. Il nous donne quartier libre pour le reste de la semaine.

J ( presque inaudible) : Au pentagone…

Le regard de Jack s'assombrit à ses mots et Daniel s'en aperçut.

D : Jack ? Quelque chose ne va pas ? !

J ( se forçant à sourire) : Tout va bien ! C'est les vacances !! Détente et autres joyeusetés de ce genre…

Il essayait de faire bonne mine mais le cœur n'y était pas.

D : C'est le genre de sujet avec lequel vous êtes rarement sarcastique, Jack… Qu'est ce qui vous arrive ? !

Ces derniers temps, Jackson s'inquiétait beaucoup du comportement de son ami. Il trouvait qu'O'Neill était devenu très taciturne. Son humour, aussi cassant soit-il, lui manquait un peu… Bizarrement, quelque chose semblait s'être éteint en lui. Daniel se doutait de la cause de ce changement.

*********************

Trois mois plus tôt…

Salle de Briefing :

D : Je dirai que les habitants ont déserté cette planète il y a 600 ans environ. Visiblement, le changement de climat ne leur permettait plus de trouver la nourriture nécessaire à leur survie. D'après ce que j'ai pu déchiffrer, tout comme nous, leurs scientifiques ont utilisé la porte des étoiles afin de visiter différents mondes.

J (l'interrompant) : Vu la foule qui est venue nous accueillir à notre arrivée, ils ont sûrement découvert ce qu'il cherchait…

H : Vous avez trouvé autre chose ? Major Carter ?

C : Rien de véritablement exploitable mon Général ! L'atmosphère et les matériaux trouvés sur place sont à 95% similaires aux nôtres.

D : Général, je souhaiterai quant à moi, continuer mes travaux. Juste quelques jours…

H : Accordé ! Rompez !
Puis s'adressant à Sam :
" Major Carter, j'aimerai vous parler un instant ! "

S : Oui, mon Général !

Daniel et Teal'c s'en retournèrent à leurs occupations. Jack, quant à lui, traînait un peu des pieds. Hammond le remarqua.

H : Vous pouvez y aller Colonel. Cela ne vous concerne en rien.

O'Neill, prit comme un enfant en faute, ne savait pas où se mettre.

J : Bien entendu !! C'est juste que mon dos me fait un peu souffrir en ce moment…

H : Dans ce cas, je vous conseille d'aller voir le docteur Frasier sur-le-champ.

J : C'est ce que je m'apprêtais à faire !

Il quitta la pièce, feignant la douleur, mais personne n'était dupe. Il détestait que quelque chose se passe dans son dos. C'était surtout ça le problème.
Hammond fit un sourire entendu à l'attention de Carter qui le lui rendit.

H : Voilà, je viens d'avoir des nouvelles du Pentagone. Votre travail leur manque beaucoup !!

Carter parut surprise.

S : Il me semble pourtant qu'ils ont accès aux résultats de mes travaux…

H : Oui, mais ils aimeraient que vous passiez plus de temps sur vos recherches et un peu moins en mission.

S ( se défendant) : Si je puis me permettre mon Général, je suis une militaire…

H ( se voulant rassurant) : J'en suis tout à fait conscient, major ! Simplement, vos connaissances nous sont à tous très précieux et c'est pour ça qu'ils m'ont demandé de vous faire une proposition.

La jeune femme lui lança un regard interrogateur.

H : Beaucoup de vos confrères au Pentagone souhaiteraient en savoir un peu plus sur le Naquadah et il leur est venu à l'idée que vous pourriez passer quelques temps parmi eux. Il ne s'agirait que de quatre ou cinq mois !

S : Et pour mon poste au sein de Sg-1 ?

H : Il sera sans doute nécessaire de vous remplacer durant votre absence mais vous pourrez réintégrer votre place dés votre retour.

Après quelques secondes de réflexion…

S : Bien, je suppose que cela nous permettrait d'avancer plus vite dans nos découvertes sur ce matériau. Plus nous serons nombreux à l'étudier, plus nous en saurons sur lui. Je vous demande la permission de l'annoncer moi-même au reste de l'équipe.

H : Je vous comprends tout à fait ! Accordé !

S : Je peux…

H : Bien entendu, vous pouvez disposer !

Sam sortit de la salle de Briefing et se dirigea vers son labo. Cette nouvelle la perturbait. Elle aimait son travail à la base, ses collègues…
L'avantage est qu'elle pourrait faire ses expériences tranquillement et ne se consacrer qu'à ça. Et puis, ce n'était qu'une histoire de mois. Ils arriveraient à se débrouiller sans elle.

Perdue dans ses pensées, elle ne vit pas que quelqu'un se trouvait sur son chemin et ne put l'éviter.
S : Oh, veuillez m'excuser, mon Colonel !

J : Alors Carter, on est dans la lune ??

S : Non ! Enfin…

O'Neill sentait que son major avait besoin de lui parler. Du moins, l'espérait -il… Il plongea son regard dans celui de la jeune femme.

J : Un problème ? Vous voulez en parler ?

S : C'est compliqué…

J ( un sourire en coin ) : Impression de Déjà Vu … J'ai compris le message !

Sam lui sourit à son tour comprenant où il voulait en venir. Elle lui avait déjà dit la même chose lorsqu'il avait voulut savoir comment elle appréhendait la présence de son double venue d'un monde parallèle. La phrase " C'est compliqué ! " N'était pas une introduction à la réponse mais la réponse en elle-même. En gros, elle ne souhaitait pas en parler.

J : Si vous changez d'avis, vous savez où me trouver !

S : Merci, mon Colonel

J : A plus tard, Major…

S : A plus tard !

Sur ce, il s'éloigna.Le lendemain matin, Sam ne savait toujours pas comment aborder le sujet. La nuit blanche qu'elle venait de passer l'avait plus embrouillée qu'autre chose. En fait, elle ne s'inquiétait pas de toutes les réactions. Daniel était un chercheur et il comprendrait la situation. Après tout, il était tout aussi passionné qu'elle par son travail. Quant à Teal'c, il avait fait assez de sacrifices pour savoir où se trouvaient les priorités. Non, la plus grande de ses appréhensions venait de la réaction quasi prévisible de son Colonel. On ne pouvait pas dire qu'il ait apprécié la présence de Sam au début de leurs missions. C'était une femme. Et une scientifique de surcroît. Tout ce qu'il ; fallait pour le faire ronchonner. Avec le temps, il avait appris à travailler avec elle. Et plus… A lui faire confiance ! Il comptait sur elle et Sam en était consciente. Pour la jeune femme, c'était la plus elle preuve de reconnaissance qu'il pouvait lui donner. Et voilà, que son changement momentané d'affectation risquait de ruiner tous ses efforts.
Mais sa peur était bien plus profonde encore…
Leur relation de travail n'était pas la seule chose ayant une chance de s'en trouver altérée. Un lien bien plus personnel s'était installé entre eux depuis un certain temps, et ce, même si aucun d'eux ne voulait réellement l'admettre. Leur travail primait sur le reste. C'était une question de survie ! Toutefois, tout en repoussant cette idée, elle se refusait à perdre ce lien. Il était tellement fragile et si… Non, Il fallait qu'elle se ressaisisse !

Elle appela Daniel, Teal'c et Jack et les convia à la rejoindre dans son labo en début d'après-midi. Ses collègues avaient essayé d'en savoir plus… En vain !

L'heure venue, ils obtinrent les réponses à leurs questions.

J : Qui est le crétin qui a encore pondu une des ces idées qui sont foirées d'avance ?!!
O'Neill était hors de lui.

D : Jack, du calme…
L'archéologue voulait que son ami se reprenne. Surtout pour Sam… Elle semblait déjà assez peinée par cette décision.

J : Je vais aller parler à Hammond ! Il est hors de question que des bureaucrates en puissance disséminent les membres de mon équipe quand l'envie leur en prend !

Il se dirigeait vers la porte d'un pas décidé mais Carter l'en empêcha, l'attrapant par le bras.

S : Mon Colonel… S'il vous plait…

Sam fixa son supérieur, l'implorant du regard. Celui de Jack était plein de colère mais celle-ci commença à se dissiper au contact de Sam. Elle le relâcha et sa main glissa le long de son bras. Leurs doigts se frôlèrent créant, chez l'un comme chez l'autre, une sorte de courant électrique… La voix de Daniel les ramena à la réalité.

D : Sam a raison ! C'est un mal pour un bien. Et puis, ce n'est pas définitif !

J : Peut-être ! Mais ça ne m'empêchera pas de dire ce que j'en pense !!!
Le militaire était de nouveau près à exploser. Tout contrôle lui échappait et il en avait une sainte horreur.

T : O'Neill, c'est une tactique qui peut s'avérer être bénéfique à la Tau'ri du point de vue technologique. Nous devons en prendre compte.

S : Merci Teal'c.

Puis se tournant une nouvelle fois vers Jack.
" Je n'ai pas vraiment le choix mais je sais que c'est la meilleure chose à faire. Mon Colonel… "
Elle cherchait son regard.
" Et vous le savez aussi… "
Lui, évitait délibérément le sien. Il ne fallait pas qu'elle sache. Il ne fallait pas qu'elle comprenne… D'où lui venait réellement cette colère. Il était terrorisé !
Et s'ils décidaient de la garder ? Ou si ELLE décidait de rester ?

J : Peut-être…

Un long silence s'en suivit.

S : Il faut que je vous laisse maintenant. Je dois aller voir le Général pour connaître la date de mon départ. On se revoit pour le dîner ?

D ( cessant de regarder le bout de ses chaussures) : Oui, bien sûr !

T : Avec joie, Major Carter !

La scientifique focalisa son attention sur O'Neill.
S: Mon Colonel ?

J : Je vais voir... Je devais passer la soirée avec d'autres responsables d'équipes SG. Je… Je ne peux rien vous promettre.

Jack vit beaucoup de peine dans les yeux de son Major et il se détestait pour ça. Mais c'était trop dur, trop de choses en même temps… Et on lui demandait de laisser couler.

S : Bien…( regardant les autres) A ce soir alors…
Elle sortit le cœur lourd.

Teal'c s'excusa et fit de même. Daniel, lui, fixait Jack avec un certain reproche. Celui-ci s'en aperçut.

J : Quoi ?

D : Vous auriez pu la soutenir un peu, non ?

J : Ecoutez, je n'ai jamais caché mon opinion et ce n'est pas maintenant que je vais commencer !
O'Neill sentait qu'il allait encore s'emporter. Il ne pouvait donc pas le laisser tranquille ?

D : Attendez, vous ne croyez pas qu'elle a assez de difficultés à accepter ça sans que vous en rajoutiez ?

J : En attendant, c'est nous qui allons devoir gérer son absence dans l'équipe pendant qu'elle, elle sera tranquillement dans ses petits souliers parmi ses appareils de mesure.

D : Vous êtes injuste !
Jackson commençait à se demander si O'Neill n'était pas aveugle. Sam était au bord des larmes en sortant du labo et le comportement de Jack n'y était pas étranger.

J ( en sortant à son tour) : Si vous le dîtes !


Le départ de Sam était prévu pour le lendemain, en fin de matinée. Comme tout le monde aurait pu s'en douter, Jack n'était pas venu manger avec eux. Elle Avait essayé de passer le voir un peu plus tard mais personne n'avait répondu quand elle avait frappé à sa porte.

La journée suivante était une véritable course contre la montre. Carter devait rassembler une grande partie de ses affaires et de ses dossiers. Ce qui n'était pas gagné ! L'heure arrivant, des soldats vinrent prendre les cartons que Sam avait préparés. Elle en profita pour dire au revoir à ses amis.
Daniel la prit dans ses bras, et Teal'c fit de même. Jack manquait à l'appel. La jeune femme essayait de ne pas montrer sa peine.

D : Je suis sûr qu'il ne va pas tarder !

S : Moi, je n'en suis pas si sûre…

Un soldat fit son entrée.

Soldat : Major, nous sommes prêts.

S : Bien, j'arrive tout de suite !
Se tournant vers Daniel.
" Vous lui direz au revoir pour moi… ?

D : Bien sûr ! Et vous, vous promettez ne nous donner des nouvelles ??

S (souriant) : C'est promis ! Il faut que j'y aille…

Carter suivit le soldat et tous deux prirent la direction de l'ascenseur. Ils n'avaient pas remarqué une ombre qui les observait de loin.

J : Désolée Sam… Vous allez me manquer…

O'Neill s'en mordait les doigts de ne pas pouvoir la soutenir, la prendre dans ses bras… Mais c'était trop dur pour lui…
Jack regarda les portes de l'ascenseur se refermer. Il baissa les yeux…
Sam était partie.

***************

J : Daniel !! Danielllll !!!

Jackson s'était laissé submergé par ses pensées…

D : Oui… Vous disiez ? !

J : Je vous demandais si ça vous tentait de venir boire une bière à la maison ce soir…

Daniel se rassura sur le moral de jack.

D : Pourquoi pas !!

J : Bien, allons demander à Teal'c , s'il veut se joindre à nous !!

L'archéologue sortit en premier, suivit de près par le militaire. Jack se retourna ; observa une dernière fois les lieux avant de refermer la porte derrière lui.



A suivre...
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MessageSujet: Re: Si importante - Sam   Si importante - Sam Icon_minitimeDim 12 Sep - 0:18

Le Major Samantha Carter, penchée sur son microscope, observait attentivement les changements d'aspect du Naquadah suite à différentes réactions thermodynamiques. Elle régla consciencieusement la mise au point à l'aide de la vis micrométrique. Relevant la tête, elle fixa l'écran vidéo relié au microscope. Concentrée sur les formes qui s'y dessinaient, la jeune femme sursauta au son du téléphone.

S : Carter !
? : Major Carter, ici le Général Benington !
S ( se redressant sur son siège) : Oui, mon Général ! Que puis-je pour vous ?
Grl B : Je voulais savoir comment évoluaient les choses. Vos nouvelles fonctions vous conviennent-elles ?
S : Tout à fait, mon Général !
Grl B : Il ne vous manque rien en terme de matériel ou d'aide humaine ?
S : Non, mon Général ! Tout se passe pour le mieux. Je vous remercie de vous en inquiéter.
Grl B : Il est important que vous puissiez travailler dans les meilleures conditions, vu la teneur de vos recherches…
S : Bien entendu, mon Général !
Grl B : Je voulais aussi vous avertir qu'une réunion d'information sera donnée vendredi prochain sur vos travaux. Il serait judicieux que vous prépariez un rapport assez détaillé sur les dernières avancées concernant le Naquadah.
S : Vendredi prochain ? !

Carter n'avait pu contenir son étonnement. Si vite… Il y avait tellement de travail…

Grl B : Oui ! Cela vous pose-t-il un problème ? Trop tôt peut-être…

Le Major n'allait tout de même pas lui répondre par l'affirmative. C'était une question posée par pure politesse de la part de son supérieur. Celle-ci ne demandait pas réellement de réponse honnête... De plus, elle voulait leur montrer qu'elle méritait les responsabilités qui lui avaient été donnée.

S : Non, mon Général ! Mon rapport sera prêt.
Grl B : Bien, je savais que je pouvais compter sur vous ! La réunion aura lieu à 09h00 au SGC.

A ces mots, Sam sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Elle fit son possible pour cacher l'excitation qui s'emparait d'elle.

Grl B : Major ? !
S : Vendredi, 09h00 au SGC !
Grl B : Bien, au revoir Major !
S : Au revoir, mon Général !

La jeune femme reposa le combiné, l'esprit en fusion. Elle allait retourner " chez elle ". Depuis trois mois, elle n'avait pas eu l'occasion de rentrer, de voir ses amis… Mais, il y avait tellement de choses à préparer. Les compte-rendus d'expérience à résumer, expliquer les théories qui en découlent, revoir son Colonel…
Oups ! ! Dans la précipitation de ses pensées, un " intrus " s'était glissé… Ce lapsus était plus que révélateur.
Sam sourit, son regard perdu dans le lointain. Autant elle aimait son travail dans ses lieux, autant l'ambiance de la base lui manquait énormément. Surtout celle qui régnait au sein de SG1. Les incessantes piques entre O'Neill et Daniel Jackson, les regards perplexes et les remarques pertinentes de Teal'c sur la complexité des humains, les discutions avec Janet dans les moments de rire comme de doute…
De plus, elle était militaire et son besoin d'action s'en trouvait bridé. Elle avait beau être une scientifique, Sam ne pouvait nier qu'elle aimait cette montée d'adrénaline à chaque mission… A chaque passage cette porte qui les menait vers d'autres mondes, d'autres technologies…
Et cette complicité… Cette complicité qui liait chaque membre de cette équipe malgré leurs différences. C'était justement ces différences qui faisaient l'originalité et l'efficacité de SG1. Toutefois, cette complicité prenait un aspect bien particulier en ce qui concernait les relations entre Jack et elle. Ils étaient proches sans l'être… Toujours à l'affût d'un signe, d'un encouragement. La situation s'en trouvait bien plus compliquée depuis leur confrontation au détecteur de Za'tark. Ils tenaient l'un à l'autre et maintenant, chacun d'eux le savait. Cette vérité leur semblait si effrayante qu'une mise à distance s'était installée.
Tout contact physique leur était interdit. D'un accord silencieux, ils s'étaient éloignés l'un de l'autre, pensant rendre les choses plus vivables. Mais le cœur a ses raisons que la raison n'a pas et cet engagement n'était pas toujours respecter… Ils se touchaient du regard, sans la possibilité d'aller plus loin.

Sam sortit de ses songes. Elle devait prévenir Janet de son arrivée et lui donner quelques nouvelles. Et son travail n'allait pas se faire par l'opération du Saint-Esprit… Elle se raccrocha à la joie de revoir ses amis et se remit à la tâche.


Le Docteur Frasier finissait son dernier rapport médical de la journée. Elle signa la dernière feuille sortie de l'imprimante et la rangea dans dossier. S'adossant à son siège, elle laissa échapper un soupir de soulagement. Janet n'avait pas eu un moment à elle depuis que SG1 était revenue, et ce, dans un état pitoyable.
La planète qu'ils avaient été chargés d'explorer connaissait une instabilité tectonique impressionnante. A leur arrivée là-bas, le sol s'était mis à trembler de telle façon qu'il leur avait fallut ramper jusqu'au DHD pour composer les symboles de retour. Entre-temps, Daniel s'était pris le pied dans une faille en voulant regarder de plus près une dalle qui se trouvait à moitié enfouie au milieu de la pièce. L'archéologue, perdant l'équilibre, avait senti quelque chose se briser au niveau de sa cheville. Teal'c était venu à son aide, lui dégageant le pied, et l'avait porté jusqu'à la porte. Jackson s 'était laissé faire, terrassé par la douleur.
De nombreuses pierres s'étaient détachées des murs de la salle où se trouvait la porte, venant blesser les trois hommes à de multiples reprises.
Janet avait passé une grande partie de l'après-midi à soigner les membres de SG1 : redressant la jambe de Daniel et suturant arcades sourcilières, bras et autres… Daniel s'était endormi sous l'effet des antalgiques, ce qui avait rendu les soins plus faciles. Teal'c, lui, était resté stoïque comme à son habitude, son symbiote favorisant déjà le travail de cicatrisation.
Le pire pour les infirmiers fut de s'occuper de Jack ! En y repensant, la jeune femme ne pouvait empêcher un sourire de se former sur son visage. Il n'avait jamais aimé venir à l'infirmerie. C'était un fait connu de tous. Mais, cette fois, il s'était surpassé et avait été particulièrement virulent, menaçant par la même un infirmier de lui faire avaler son acte de naissance s'il sentait le moindre picotement lors de la pose de ses points de suture. Le pauvre Jeff en était devenu blanc de peur et tremblait comme une feuille. Frasier avait reprit le relais, intimant à O'Neill de se tenir tranquille s'il ne souhaitait pas qu'elle utilise ses armes à elle. Entre autre, une seringue munie d'une aiguille peu enviable qui trônait au beau milieu de son plateau de soin… Il s'était alors enfermer dans ce mutisme qui était devenu le sien depuis quelques temps. Depuis le départ de Sam…

Le sourire de Janet disparut à cette pensée. Son amie lui manquait tellement…
Un bip la fit revenir à la réalité. Son regard s'arrêta sur l'écran de son ordinateur où un message lui annonçait l'arrivait d'un e-mail. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant l'expéditeur, ou plutôt, l'expéditrice, celui-ci.


Janet,


Je suis désolée d'avoir tant tardée à vous donner de mes nouvelles. Je suis impardonnable ! Mais cela ne fait que peu de temps qu'il m'a été possible de finir de m'installer. Les journées se succèdent et il y a tant à faire. Il m'est demandé de partager mes connaissances en ce qui concerne les propriétés et l'utilisation du Naquadah avec les autres scientifiques de mon équipe tout e poursuivant mes objectifs de recherche. Les nuits se font courtes…
Si vous saviez ce que je donnerai pour une nuit complète de sommeil !
Les rares moments que je passe dans mon appartement de fonction sont destinés à un repos bien mérité et à l'arrangement de mes affaires. Il me faut bien l'avouer, j'ai beaucoup de mal à m'y sentir comme chez moi. L'illusion de chaleur que donne la disposition de quelques effets personnels n'est qu'une façade bien peu convaincante à mes yeux.

Bien sûr, le travail ici me plait énormément. Les moyens mis à ma disposition sont colossaux et mes collègues sont assez sympathiques dans l'ensemble. Mais je ressens un vide… Les missions… Vous tous ! SG1 !
Janet, comment vont-ils ? Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour eux.


Frasier s'arrêta dans sa lecture. Si elle savait… ! !

Le pauvre Daniel doit souffrir avec le Colonel. Le Colonel O'Neill… Je sais qu'il m'en veut d'être partie. J'espère seulement qu'il comprend que je n'avais pas réellement le choix. La cohésion de l'équipe est si importante à ses yeux… La dernière chose que je voudrais, est qu'il soit en colère après moi. C'est la première fois dans ma carrière que je rencontre un supérieur qui ne fasse pas cas de ma condition féminine. Ô bien entendu, il a réagit comme ses collègues au début… Souvenirs… J

Je ne peux malheureusement pas m'attarder plus longtemps. Ma charge de travail a augmenté, il y a à peine un quart d'heure. Uen réunion de mise au point est organisé au SGC vendredi prochain, sur l'avancée de mes travaux. Je vais devoir faire un rapoort détaillé. J'essairai de venir un peu plus tôt pour vous voir.

A bientôt,
XX
Sam


Janet prit quelques secondes de réflexion et se lança dans la réponse.


Sam,

Vous ne pouvez savoir à quel point je suis heureuse que vous ayez pensé à m'écrire. Je comprends tout à fait votre manque de temps. On peut dire qu'il en est de même pour moi. Et c'est SG1 qui me donne le plus de soucis à vrai dire…


Elle continua à lui expliquer en détail la dernière aventure de l'équipe et ses démêlés avec O'Neill.


Le Général avait l'air très concerné par leur état de santé. En effet, avec une présence scientifique qualifiée, les paramètres auraient été mieux interprétés et ce genre d'incident aurait été évité. Il a précisé qu'il était de remédier à cela. Comme vous pouvez vous en douter, le Colonel O'Neill n'a pas oublié de donner son ressenti sur la question… Le Général Hammond a ajouté que cette condition était non-négociable et qu'il en avait déjà fait la demande. Le nouveau membre de SG1 arriverait dans les deux jours à venir.

J'ai hâte d'être à vendredi, afin que nous puissions parler plus amplement. Vous manquez beaucoup à Cassy. Peut-être pourrions nous sortir toutes les trois, le soir de la réunion… ?
A très bientôt
Janet



Lendemain matin, 09h00

Salle de Briefing :

SG1 attendait depuis dix minutes dans la salle de briefing, se demandant ce qui se passait. Aucune mission n'était programmée avant deux semaines. Daniel avait la cheville dans le plâtre et il était hors de question qu'une équipe ainsi diminuée, soit envoyée au travers de la porte des étoiles. Cela aurait été de la folie furieuse !
En attendant, O'Neill avait du mal à contenir son mécontentement. Son taux de sarcasmes à la seconde atteignait des sommets encore jamais connus.

Les trois compagnons se tournèrent vers la porte au son de pas qui se rapprochaient. Le Général Hammond fit son entrée, accompagné de…
Un " Waouh " se dessina sur les lèvres de Daniel. Quant à Jack, il fallait bien dire que la vision qui s'offrait à lui était loin de lui déplaire.
Dans l'encadrement de la porte, se tenait une jeune femme brune, d'une incroyable beauté. De taille moyenne, elle avait une présence qui en imposait, tout en n'ayant aucune connotation militaire. Ses yeux… Elle avait des yeux d'un vert éclatant qui donnait l'impression de percer les âmes à nu. Son aura forçait le respect et l'admiration.
Elle s'avança et vint s'asseoir à la grande table.

H : Voici, le PR Kathleen Bakesley ! Elle sera en charge du poste du Major Carter au sein de SG1 durant son absence.

Les trois hommes face à lui acquiescèrent de la tête.

Kath : J'ai bien étudié les rapports de mission et de recherche du Major Carter. J'espère vraiment apporter une contribution à votre équipe.

H : Comme vous pouvez le constater, Le PR Bakesley est une civile. Il lui faudra donc une période d'adaptation et je compte sur vous tous…

Son regard s'attarda sur Jack.
H :… Pour l'aider dans cet objectif. Colonel… ?

La voix du Général fit sortir O'Neill se ses rêveries.
J : Mon Général ?
H ( exaspéré) : Vous ferez en sorte qu'elle s'intègre convenablement à votre équipe !
J ( un sourire forcé) : Mais bien entendu !
H : Bien, je vous charge de lui montrer les lieux et de lui expliquer le fonctionnement de la base.

Jack prit un air débordé.
J : Sauf votre respect, mon Général, pourquoi moi ? Pourquoi pas Teal'c ou Daniel ?
D : Désolé, mais je dois aller à l'infirmerie pour ma jambe et Teal'c a promis de m'aider pour une traduction qui me laisse en panne sèche.
H( se tournant une nouvelle fois vers Jack) : Vous avez votre réponse ! Vous pouvez disposer !

Hammond quitta la pièce, suivit d'un Daniel sur trois jambes et de Teal'c. O'Neill, lui resta là un peu gêné. Il ne savait pas quoi dire à cette femme. Par où commencer ? Kathleen sembla lire dans ses pensées et prit l'initiative de la conversation.

K : Ne faites pas cette tête ! Je vous promets de ne pas vous manger !

Jack, stupéfait par la remarque, ne put réprimer un sourire. Elle, elle avait le don de détendre l'atmosphère.

J : De toute façon, je ne suis pas comestible. Vous risqueriez une intoxication alimentaire !
La jeune femme laissa échapper un petit rire. Elle appréciait son humour. En y réfléchissant bien, cet homme devait gagner à être connu, si sarcastique soit-il. La tension du départ s'était évanouie.

J ( tout souriant) : Et si on allait se la faire, notre promenade digestive ?
K ( se levant) : Après vous ! !

O'Neill guida la scientifique à travers les méandres des couloirs. Il trouvait que Kath était un sacré numéro. La journée ne commençait pas si mal tout compte fait… Il allait avoir une " adversaire " à sa taille. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Tous deux passèrent la fin de matinée entre explication et fou-rire. La connexion s'était faite. La douloureuse absence de Sam s'estompait peu à peu dans l'esprit de Jack…


Cheyenne Mountain, 07h45 :

Carter passa le système de sécurité sans encombre et se dirigea vers l'ascenseur. Celui-là même qu'elle avait prit environ trois plus tôt et qui l'avait éloignée de sa vie. Elle connaissait chaque recoin de la base comme sa poche. Sam regarda sa montre. Elle avait plus d'une heure d'avance… Une visite surprise était de rigueur.

Sam arriva à l'infirmerie et entra discrètement. Frasier était occupée à soigner la main d'un soldat.

F : Tacher d'éviter de jouer à l'acrobate la prochaine fois !
Soldat : Oui, m'dame !

Sur ce, le jeune homme sortit au pas de course afin de rejoindre son poste de garde/

S : Quelle autorité ! !

Janet se retourna et son visage s'illumina à la vue de son amie. Elle s'approcha de Sam pour la prendre dans ses bras. Elles s'étreignirent un moment puis se séparèrent.

S : C'est si bon de vous revoir !
Les yeux du Major pétillaient de bonheur. Elle n'aurait jamais cru possible de ressentir un tel bien-être. Elle était revenue " chez elle " !
Une alarme coupa court aux retrouvailles…

" ACTIVATION EXTERIEURE DE LA PORTE !…. "


F : Ah… ! Et si on allait faire un petit coucou à nos arrivants ? Quelque chose me dit qu'ils vont sûrement apprécier !

Un sourire radieux aux lèvres, Sam suivit Janet jusqu'à la salle d'embarquement.


Salle d'embarquement :

Hammond et Daniel étaient présents pour SG1 accueillir.

H : Alors, Colonel, cette mission ? !
J : Pour tout vous dire, mon Général, cette mission manquait singulièrement d'intérêt !
? : Je dirais même plus, elle manquait TOTALEMENT d'intérêt.
J : Est-ce qu'on vous a dit que cette mission manquait d'intérêt ? !

Daniel qui avait détaillé la scène depuis le début pouffa de rire. Son ami reprenait peu à peu le dessus et l'ambiance de l'équipe s'en trouvait étonnement améliorée.
Hammond secoua la tête et ne put réprimer un sourire. Déjà, un, ce n'était pas toujours facile, mais deux… Il allait y avoir de l'animation.
Il était heureux que les choses se passent aussi bien. En effet, il avait craint qu'O'Neill rejette la jeune femme. Ce dernier semblait assez mal supporter le départ du Major Carter jusqu'ici. Le Général savait que Carter et O'Neill étaient très liés mais qu'ils étaient restés professionnels. Il avait observé leur rapprochement de loin, admirant leur volonté de ne rien laisser paraître, leur courage d'enfouir ainsi leurs sentiments. La présence du PR Bakesley avait, visiblement, redonné à Jack, un peu de joie de vivre.

J : Même Daniel aurait trouvé ça ennuyeux ! Pas même un petite pierre à étudier !

Mais Daniel n'écoutait déjà plus. Il venait d'apercevoir Sam dans l'entrée de la salle et s'empressait de venir la rejoindre. Voyant son ami peiner, Carter s'était avancée vers lui.

D ( la prenant comme il le pouvait dans ses bras) : Sam ! ! !

Hammond et Teal'c s'approchèrent eux aussi.

T : Major Carter, c'est un plaisir de vous revoir parmi nous !
H (souriant) : Vous êtes arrivées bien tôt, Major !
S : Oui, mon Général ! Je souhaitais passer un peu de temps avec vous tous.
H : Bien, je vous laisse. Passez me voir dans mon bureau dès que vous aurez une minute…
S : Entendu, mon Général !

Sur ces mots, Hammond s'éclipsa.

Kath se tourna vers O'Neill. Celui-ci ne paraissait complètement à côté de la plaque. Son regard était pris d'une émotion qu'elle n'avait pu déterminer. Il restait là, la bouche entre-ouverte. Elle décida qu'il était temps qu'elle aille se présenter. La jeune femme s'avança vers Carter et lui tendit la main.

K : Bonjour, Kath Bakesley. Enchantée de vous connaître !
S ( perplexe) : Bonjour !
K : C'est moi qui suis chargée de vous remplacer. J'ai beaucoup entendu parler de vous et j'espère que nous aurons l'occasion de discuter un peu de vos recherches.
S : J'en serais ravie !

Bakesley s'aperçut que le regard de Sam était absent, attiré vers quelque chose qui se trouvait derrière elle. Ou plutôt quelqu'un ! Vraiment, quelque chose lui échappait…

F : Daniel, il me semble que vous devriez être à l'infirmerie pour vos radios ! D'ailleurs, je veux tous vous y voir sur-le-champ ! Suivez-moi ! (se tournant vers Sam) On se revoit pour dîner ?

S ( toujours ailleurs) : Comment ? Euh…Bien sûr !
J (s'adressant aux autres): Pourquoi ne pas en profiter pour passer une soirée tous ensemble ?

Le petit groupe s'éloigna en continuant la conversation. Sam et Jack se retrouvèrent seuls. O'Neill n'avait pas bougé. Chacun avait son regard accroché à celui de l'autre.

S ( hésitante) : Mon Colonel…
J : Carter…

Un long silence s'en suivit.

J : Je … Il faut que j'y aille !
Il se dirigea vers la sortie, paralysé par ses sentiments.

S ( pour elle-même) : Quelle idiote ! !

Ce n'était pas les retrouvailles qu'elle avait espérées… Mais elle aurait dû s'en douter.


Finalement, tout le monde était venu, même Kath. Ils avaient trouvé un charmant petit restaurant pour faire la fête. Le dîner avait été un régal et chacun avait trouvé sa place au sein du petit groupe.
Sam avait écouté Cassy lui parler de ses amis et de ses cours avec un grand intérêt, sous l'œil amusé de Janet. La discutions avait ensuite tourné vers le domaine de Daniel. Il exposa à Carter les différentes découvertes qu'ils avaient effectuées depuis son départ. Ses dernières traductions étaient, d'après lui, une mine d'or du point de vue ethnologique.
Pendant ce temps, Kath et Jack étaient partis dans une partie de franche rigolade. Ce dernier expliquait à la jeune femme les premiers pas de Daniel au travers de la porte.

Sam les observait du coin de l'œil, un poids indescriptible sur la poitrine. Elle… Elle avait pris sa place. Cette complicité avait toujours été la leur. Celle de Sam et Jack. Comment avait-il pu la remplacer en si peu de temps ? D'après ce qu'elle avait compris, Kath n'était arrivée qu'en début de semaine. Pourtant, ils semblaient se connaître depuis toujours.
Sam venait de comprendre : elle était tout simplement jalouse ! Ô bien sûr, elle l'avait déjà été auparavant… Quand son double était venu d'une réalité alternée, quand Jack s'était retrouvé coincé sur Edora, succombant au charme de Laira.
Mais là, ce n'était pas comparable. Elle était submergée par la tristesse. C'était une effroyable sensation. Une souffrance qui devenait tellement physique qu'elle résonnait dans partie de son être… Lui nouant la gorge… Sam peinait à respirer ; le souffle coupé par la colère et son désarrois. Chaque éclat de rire provenant des deux complices était comme un coup de poignard au niveau de son cœur.

Kath qui écoutait attentivement Jack depuis un certain temps, se sentit observée et tourna légèrement la tête vers Carter. Leurs regards se rencontrèrent et Kath comprit en un instant qu'elle venait de franchir les limites d'un territoire bien gardé. Elle se doutait bien de quelque chose… Et là, ses suppositions étaient confirmées.
L'air absent de Jack à chaque fois que le nom de Sam était prononcé, cette peine visible quand il venait voir Kath dans l'ancien labo du Major… Tout s'expliquait à présent !
Mais une chose ne tournait pas rond ! Depuis le début de la soirée, O'Neill occultait la présence de la femme dont il se languissait encore, quelques heures plus tôt.
Bakesley appréciait beaucoup Jack. Pour elle, c'était un militaire attentif à ses hommes. Mais surtout, c'était un homme qui cachait sa sensibilité sous une couche de sarcasmes sans fin. Elle le connaissait depuis peu mais, Kath avait cette faculté de sonder l'âme qui l'entourait, rien qu'en les regardant dans les yeux. Là, il fallait dire que c'était une véritable partie de plaisir. Sam et Jack étaient d'une telle complexité que ses capacités étaient mises à rude épreuve. Un véritable challenge ! Ces deux-là étaient liés par quelque chose de très fort, quelque chose, qu'ils niaient en bloc. Et ils en souffraient… C'était indéniable.

Une chanson vint interrompre le cours de ses pensées. Quelques couples venaient de rejoindre la piste de danse. Ce restaurant était décidément un merveilleux endroit pour parvenir à ses fins.

Les discutions autour de la table avaient cessé. Teal'c se leva et s'avança vers Carter.

T ( lui tendant la main) : M'accorderiez-vous cette danse, Major Carter ?
S ( agréablement surprise par cette proposition) : Avec joie !
Sur ces mots, ils rejoignirent les autres danseurs.

Jack en était rester " baba "…

J ( les yeux écarquillés) : Depuis quand notre Jaffa nationale sait-il danser un slow ?
D ( d'un ton nonchalant) : Depuis que je lui ai appris !

Il suffit juste d'un regard entre Jack et Kath pour déclencher, chez eux, un fou-rire incontrôlable.

D (étonné) : Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle !
J ( entre deux hoquets) : Rien… Juste… En vous imaginant… En train de… Excusez-moi…

Il éclata une nouvelle fois de rire, accompagné par Kath dans son délire. Daniel, lui, devenait rouge de honte et de colère. Voyant la situation Janet prit les devants et invita Daniel à danser malgré son handicap. Ils laissèrent leurs deux collègues euphoriques se calmer.

C : Jack, je peux aller voir les desserts ?
J ( reprenant son calme) : Bien sûr ma puce !
K ( la regardant s'éloigner) : C'est une jeune fille adorable !
J ( de nouveau pensif) : De plus, elle est très réfléchie…
K : C'est bien ce dont je me suis aperçue…

Elle s'arrêta, remarquant que Jack avait focalisé son attention autre part. Les yeux rivés sur les mouvements de Sam…

K : Et si on les imitait au lieu de les observer !
J : Pourquoi pas !
Une fois sur la piste, Kath décida d'entrer dans le vif du sujet.

K : Vous devriez le lui dire !
J ( surpris) : De quoi parlez-vous ?
K ( qui ne se lassait pas démonter) : De vos sentiments pour elle.
J : Il n'y a …
K ( le coupant) : N'essayez pas de me mentir, Jack O'Neill ! Je ne suis pas aveugle !
J ( commençant à perdre patience) : Mais puisse que je vous dis…
K ( un ton plus haut) : Laissez-moi finir !

Son ton était impératif et ne souffrait aucune opposition. Jack en était assez impressionné. Elle lui tenait tête comme personne. Il fallait bien dire qu'elle ne risquait pas l'insubordination. Abandonnant le débat, O'Neill la laissa s'expliquer.

K : Vous tenez à elle ! C'est criant de vérité. Depuis que je vous connais, la moindre petite chose qui la ramène à vos souvenirs vous blesse instantanément. Vous n'avez eu de cesse d'éviter les sujets la concernant.

J ( grimaçant) : Perspicace… !
K : Toujours ! ( Et après un silence…) Vous l'aimez ?
J ( le visage fermé) : Là n'est pas la question !
K : Ô que si, c'est la question !
J : Ecoutez, vous ne connaissez pas nos impératifs en tant que militaire…
K : D'après ce que j'ai pu lire de vos rapports ou entendre dire, ce n'est le respect des règles qui vous étouffe en règle générale !
J : Il m'arrive de les CONTOURNER, c'est vrai ! Mais seulement quand l'enjeu est important.
K : Et vous croyez que votre bonheur, ainsi que le sien, n'est pas un enjeu assez important peut-être ? ! !

Jack leva les yeux au ciel. Cette discussion commençait à le rendre plus que nerveux. Non, pas parce que Kath avait tord… Bien au contraire ! Elle mettait le doigt là où ça faisait mal. Les derniers mots de la jeune femme résonnaient dans sa tête. Son regard accrocha la silhouette de Sam, un peu plus loin. Il l'observa un long moment avant de parler.

J : Oui, je tiens à elle, beaucoup trop pour risquer de mettre sa carrière en péril. Ce n'est déjà pas facile de se faire une place dans l'armée en tant que femme… Je ne veux pas que ses rêves s'écroulent par ma faute.
K ( réalisant qu'elle touchait au but) : Justement, vous ne croyez pas que c'est à elle d'en décider ?

O'Neill resta muet.

K ( excédée par le manque de logique de son collègue) : C'est pas vrai ! Vous agissez comme ces machos qui lui mettent des bâtons dans les roues sous prétexte qu'elle serait " une faible femme " !

Il baissa la tête… Elle avait raison, d'un certain côté.

J : Vous vous trompez ! Je ne la considère pas comme une faible femme. C'est … C'est une des raisons qui font que je l'aime.

La scientifique pencha la tête de côté, un sourire aux lèvres. BINGO !

K : Vous pouvez répéter la dernière partie ?

Jack resta sans voix. Pour être honnête, il s'en doutait un peu. Mais sa volonté de nier ses sentiments en avait caché la profondeur.

K : Elle a le droit de savoir !

Ils continuèrent à danser encore le temps d'une chanson avant de rejoindre la table.
Le reste de la soirée se passa dans les rires, chacun racontant une anecdote sur la porte des étoiles. Quand vint le tour de Sam, elle sentit que quelqu'un la fixait avec intensité. Continuant son récit, elle s'aperçut qu'il s'agissait de Jack.
Alors, qu'un fou-rire général éclatait, O'Neill, lui, la dévorait littéralement des yeux. La jeune femme ne comprenait pas son changement soudain de comportement. L'indifférence qu'il avait manifestée à son égard e début de soirée l'avait beaucoup blessé. Et voilà que maintenant, le Colonel donnait l'impression de n'avoir d'yeux que pour elle. Sam voulait en avoir le cœur net. Elle plongea ses grands yeux bleus dans ceux de Jack.
Ce n'était pas possible ! ! Non, son imagination devait lui jouer des tours. Pourtant, il n'y avait pas d'autres explications. Elle pouvait presque sentir les caresses du regard de son Colonel…

F : Sam ! !

Carter sortit brusquement de ses pensées.

F : Sam, votre avion est à quelle heure ?
S ( paniquée) : Oh mon Dieu ! Il est dans quarante-cinq minutes !

O'Neill regardait la scène, ses yeux passant de l'une à l'autre des deux femmes sans comprendre.

J : Vous repartez ce soir ? !

Son regard gourmand, quelques secondes plus tôt, montrait maintenant un désappointement le plus total. Il l'observait, cherchant un changement d'avis… Elle avait bien l'intention de partir !

S ( en enfilant sa veste) : Oui, malheureusement, je n'ai pas le choix. Nous devons effectuer des simulations dans la matinée et ma présence est indispensable.

J : J'emmène Sam et je reviens !
S ( à ses amis) : Désolée de partir aussi vite…
Elle faisait une moue déçue. Janet la tira en arrière pour lui faire accélérer le pas.
S : Kath, heureuse d'avoir fait votre connaissance.
K ( avec un grand sourire) : Moi de même !
J : Aller, il est plus que temps ! !

Sur ce, Sam et Janet coururent vers les portes du restaurant.
Jack, perdu gardait les yeux rivés vers la direction qu'elles avaient prise. Il sentait quelque chose lui compresser le cœur. Il devait rester là et la laisser s'envoler une fois de plus. L'âme en peine et l'esprit hanté par le visage de son Major…
Kath n'avait pas perdu une miette de la mine déconfite de Jack. Elle s'approcha de lui.

K ( en lui chuchotant) : Courrez la rejoindre et dis-le-lui !
J ( surpris par cette remarque) : Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
K ( un peu plus fort) : Arrêtez de penser et dites-le-lui ! Vous ne vous rendez même pas compte que ça vous ronge de l'intérieur. (posant sa main sur son bras) Faites-le, avant qu'il ne soit trop tard pour vous deux !

C'est là qu'il comprit. Il n'avait plus de doute. Ne plus réfléchir, aimer tout simplement.
O'Neill prit ses clés de voiture et courut à son tour vers la sortie. Teal'c, Daniel et Cassy, qui n'avaient rien suivit de la conversation, se tournèrent vers Kath espérant obtenir une explication au départ si soudain du militaire.



Aéroport :

O'Neill gara sa voiture en double-file sous une cascade de klaxons assourdissants. Un policier, alerté par ce concert improvisé, se dirigea vers lui afin de faire cesser les réclamations.

P : Monsieur, vous ne pouvez pas rester là !
J : Désolée, mais c'est une urgence !
P : Si vous persistez, je me verrai dans l'obligation de faire enlever votre véhicule.
J (levant les bras au ciel et se dirigeant ver le terminal) : Faites ce que vous voulez !

O'Neill se mit alors à courir, laissant un policier pantois sur le trottoir. C'était bien la première fois que quelqu'un prenant les choses avec autant de calme et de nonchalance. Si tous les automobilistes pouvaient être comme lui…

Jack avait déjà occulté cet événement, ne se concentrant que sur l'objet de sa recherche. Il regarda sa montre et une vague de panique le submergea. C'était l'heure ! Bousculant quelques voyageurs, il se fraya un chemin jusqu'à l'hôtesse d'accueil.

H : Monsieur, faites la queue et attendez comme tout le monde !
J : Ecoutez, je n'ai pas le temps ! Une amie doit être en train de prendre son avion et j'ai une information vitale à lui communiquer.
H ( pianotant rapidement sur son clavier) : Bien… Porte 5 ! Mais dépêchez-vous, l'embarquement doit être terminé !

Jack s'élança dans la direction indiquée par les panneaux. Porte 5, Porte5… Il se répétait ces mots pour ne pas penser à autre chose. Sa tête lui disait que ça ne servait à rien de se fatiguer mais son corps n'avait de maître que son cœur.
Enfin, arrivé devant la porte en question, tout fut terminé. L'avion était déjà en train de décoller.
O'Neill se courba tout en appuyant ses mains sur ses genoux. Il avait le souffle court. Chose peu fréquente pour un militaire avec un tel niveau d'entraînement… Mais là, la lourde déception qui pesait sur ses épaules en était responsable.

J ( dans un soupir et secouant la tête) : Sam… Pourquoi n'es-tu pas restée plus longtemps… J'ai tant à te dire !

" Bien… Je vous écoute "

O'Neill n'en croyait pas ses oreilles. Il se redressa et découvrit Carter, plantée devant lui, plus belle que jamais.

J ( incrédule) : Carter ? ! Vous ne devriez pas être dans l'avion ?
S : Disons que j'ai eu un ennui de dernière minute !

Jack la regarda, attendant une explication.
S : J'ai oublié ma carte d'embarquement au SGC.
J : Ah… Vous ne repartez donc pas ce soir ? !
S : Je n'en sais encore rien… Janet est partie se renseigner sur le prochain vol. J'allais appeler le Pentagone pour les prévenir lorsque je vous ai vu arriver en courant…

Aucun d'eux n'arrivait à regarder l'autre dans les yeux. L'air devenait presque électrique. La tension était palpable. Alors, Jack prit son courage à deux mains. Il avança de quelques pas, réduisant la distance qui les séparait. Il lui semblait que la jeune femme tremblait… N'écoutant que son cœur, il prit l'une de ses mains dans les siennes et leurs doigts s'entrelacèrent, comme s'il s'agissait de la chose la plus naturelle du monde. Tous deux fixaient leurs mains ainsi jointes, Jack caressant doucement du pouce le dos de la main de Sam. Il aimait ce contact… Sentir sa peau…

J : Restez… !

C'était plus une supplique qu'une demande. Jack la regardait, une peur indéfinissable au fond des yeux. Il avait cet air de chien battu qui aurait fait craquer n'importe qu'elle femme en colère. Sauf qu'à cet instant précis, il n'était pas question de colère.
Sam sentait sa volonté fondre à vue d'œil. Il fallait pourtant qu'elle parte… C'était impératif. Mais son Colonel était bien là, bien réel, lui tenant la main. Il avait traversé la ville pour elle, pour la retenir.

" Sam, il y a un autre vol dans deux… "
Janet ne finit pas sa phrase, surprise par la vision qui s'offrait à elle. Sam et Jack se tenaient la main, les yeux chargés d'émotion. Son intrusion provoqua un sursaut chez ses deux collègues. Contre toute attente, O'Neill ne lâcha pas la main de son Major. Il avait trop peur qu'elle ne lui échappe.
Sam s'en aperçut et resserra l'étreinte de ses doigts autour des siens pour lui montrer qu'elle n'avait pas l'intention de partir loin de lui. Elle se tourna vers son amie.

S : Dans combien de temps ?
F : Environ deux heures… Ecoutez, je dois retourner récupérer Cassy au restaurant…
J : Allez-y, je vais rester avec Carter jusqu'à son départ !
F : Je vous remercie ! ( Tendant quelque chose à Sam) Voilà, votre billet ! Bien… Je vais vous laisser.

Sam lança un petit regard à son Colonel et celui-ci la lâcha et s'éloigna un instant. Carter prit alors son amie dans ses bras afin de lui dire au revoir.

F ( tout bas) : Foncez Sam ! Ne laissez pas passer votre bonheur…

Sur ce, elle laissa la jeune femme en compagnie de Jack.


L'heure du départ était arrivée. Ils avaient passé tout le temps qui leur restait à discuter de tout et de rien. Mais, le sujet qui leur tenait le plus à cœur n'avait pu être évoqué. Comme par pudeur… Seules leurs mains les tenaient encore rattaché à leurs aveux silencieux, leurs doigts entremêlés.
A la demande de l'hôtesse, ils se rapprochèrent de la porte d'embarquement, la gorge serrée. Le moment fatidique devenait menaçant. Qu'y a t-il de plus difficile que de dire au revoir à l'être aimé ?
Jack ralentit le pas.

J : Sam…
Il s'arrêta là, incapable de terminer sa phrase, l'émotion grandissante.

S : Jack…
Décidément, pensa Sam, ils n'arriveraient jamais à se le dire!

J : Je veux que tu restes !
S (désolée) : Je le voudrais… Crois-moi ! Rien ne me rendrait plus heureuse. Mais le boulot compte avant tout, ici !

Sam vit les yeux de Jack perdre de leur vitalité. C'est là qu'elle prit conscience qu'il souffrait… Comme elle souffrait de son absence.

S (pour le rassurer) : J'appellerai le plus souvent possible ! Et puis, je n'en ai plus que pour deux mois…
J : Et si tu décidais de rester là-bas !

C'était fait ! Il venait de lui avouer sa plus grande peur. La perdre, de son propre choix…

S : Aucune chance ! J'aime trop mon travail au sein de SG1 pour me laisser enfermer dans un laboratoire chaque jour que Dieu fait…

Une lumière d'espoir fit son apparition au plus profond de Jack. Elle rentrerait pour le plaisir de son travail à la base. Au moins pour ça…

S (continuant) : Et je ne veux pas rester loin de toi !

La jeune femme avait lâcher cette phrase, sans vraiment s'en rendre compte. Celle-ci était sortie de sa bouche naturellement. Comme une évidence ! Elle en était très surprise. Jack, lui, n'en croyait pas ses oreilles. Elle reviendrait pour LUI.

Un dernier appel aux passagers se fit entendre.
Jack se pencha sur Sam et celle-ci le rejoignit dans son geste. Leurs lèvres se frôlèrent, pour commencer, n'osant croire à ce bonheur enfin trouvé. Le moment de doute passé, Sam passa les bras autour du cou de Jack pour approfondir le baiser.
Une vague de sensations accompagnait chacun de leurs mouvements. Ils s'abandonnaient totalement dans les bras de l'autre, ne sentant plus leurs pieds toucher terre. Sam et Jack étaient dans une autre dimension. La leur !

L'hôtesse vint mettre un terme à leur intimité.
H : Madame, l'avion va partir ! Il vous faut monter maintenant !
S ( rougissant) : Euh… Excusez-moi !

Carter se sépara de son supérieur, lui lançant un regard plein de tendresse et de promesses.

J : Je t'attendrai ! File !!

Les larmes aux yeux, elle lui déposa un rapide baiser sur les lèvres et disparut derrière la porte. Elle ne voulait pas se retourner, de peur de ne plus avoir la volonté de partir.


O'Neill observa l'avion qui se mettait en position sur la piste. Lors du décollage, un étau lui enserra le cœur. Cette douleur était pire que tout !

J ( tout bas) : Oui, je t'attendrai…
Et il ferma les yeux afin de supporter cette dure réalité.

A suivre...
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MessageSujet: Re: Si importante - Sam   Si importante - Sam Icon_minitimeDim 12 Sep - 0:19

Le major Samantha Carter contemplait le plafond de sa chambre depuis un bon moment. Cela faisait plus d'une semaine qu'elle n'avait plus besoin de réveil. C'était simple, elle ne dormait quasiment plus. La jeune femme avait tellement de mal à se concentrer sur son travail qu'il lui fallait beaucoup plus de temps qu'à l'accoutumer pour réaliser ses simulations. Elle rentrait à des heures impossibles et ne parvenait même pas à trouver le sommeil. Elle souffrait !

Carter passait des heures à essayer de comprendre comment les choses avaient pu en arriver là. Tout avait l'air si parfait… La distance mise à part. .. La scientifique avait beau retourné la situation dans tous les sens, elle ne parvenait pas à comprendre ce qu'elle avait bien pu faire de travers. Elle avait parcouru ses mails un par un, un nombre incalculable de fois. On ne pouvait y lire qu'amour et tendresse.
Cédant à son impatience, la jeune femme avait essayé de le joindre à plusieurs reprises et n'avait eu pour tout interlocuteur, que son répondeur. C'était à s'en rendre folle.
Elle avait pensé demander innocemment des nouvelles de SG1 à Janet mais celle-ci restait injoignable, que ce soit au travail ou à son domicile. Sachant le nombre de militaires sous les bons soins de son amie, Sam pouvait aisément comprendre son silence.

Soudain, elle se leva, déterminée. Il fallait qu'elle sache, qu'elle comprenne ! ! Même si cela devait la faire souffrir, elle devait savoir s'il l'aimait toujours.


************************

Trois jours plus tard :

Une faible fumée montait des braises encore incandescentes d'un feu de camps. Dans le lointain, la silhouette d'un homme se découpait dans les lumières colorées de la lente ascension du soleil. Il n'avait pas bougé depuis dix bonnes minutes, admirant le spectacle qui s'offrait à lui. Deux semaines. Deux semaines que lui et son équipe se trouvaient sur cette planète, aidant le peuple de cette dernière à reconstruire ce qu'un être sans conscience avait mis une heure à dévaster. Il leur faudrait des années pour effacer les cicatrices des villages et de leurs environs. Mais les blessures de l'âme, elles, ne guériraient jamais totalement. Elles se liraient toujours au fond des yeux des témoins de cette tragédie, comme un spectre qui viendrait voiler leur vision du futur.

Une présence se fit sentir…

D : Jack, déjà debout... ?

Le militaire resta silencieux.
L'archéologue vint s'asseoir près de son ami, se joignant à lui dans l'admiration d'une beauté qui s'était montré bien rare depuis ces derniers jours.

D : Dures semaines !
J(d'un air absent) : mmh
D : Et le Général nous attend à quelle heure ?
J : Dans trois heures. Nous devons attendre la relève.
D : Oui, j'ai deux ou trois choses à dire à nos remplaçants. ( Faisant un tour d'horizon du regard) Il reste tant de choses à faire ici…

Silence…

J (prenant une inspiration) : Je crois que je commence à ne plus supporter tout ça !
D (regardant O'Neill avec surprise) : De quoi parlez-vous ? !
J : Tout ceci ! Toujours arriver pour réparer les pots cassés sans pouvoir faire plus. Je veux dire, nous ne faisons que subir ! Nous n'avons aucun moyen d'anticiper ! Cela fait quoi ? Trois mois que nous connaissons les habitants de cette planète ! Nous avons tisser des liens avec eux, leur avons apporter notre savoir. Et pour en arriver où ? ! ! Dites-le-moi ! ! Nous n'avons même pas pu les défendre contre ce résidu de serpent ! !

Le docteur Jackson ne savait quoi répondre. Il se montrait très perturbé par le comportement de son collègue, lui, qui trouvait toujours un moyen de voir les choses du bon côté en plaisantant. Mais il fallait bien le reconnaître, ce Goau'ld avait eu une bonne longueur d'avance sur eux cette fois-ci. Lorsque SG1, accompagnée de deux autres équipes SG, avait franchi la porte des étoiles, le plus gros du désastre s'était déjà produit.
Une question trottait dans la tête de Daniel. Il voulait comprendre comment un homme de l'envergure de Jack pouvait en venir à dire de telles choses.
Ce dernier, comme s'il avait pu lire dans ses pensées, anticipa la question.

J(fixant toujours l'horizon) : Vous savez, j'ai vu pas mal d'horreur lors de mission. Et je ne parle pas que du programme " Porte des étoiles ". Au départ, on croit pouvoir rester indifférent. On retourne chez soit, on retrouve sa famille. On joue avec ses enfants. Leurs éclats de rire nous rappellent que la vie a aussi ses avantages, oubliant les regards de douleur qui ont croisé le nôtre. Puis un jour, on se regarde dans le miroir, et on s'aperçoit que nos yeux ont pris la même teinte que ceux que notre esprit avait tentés d'oublier. Et on comprend…

D : Je sais Jack…

En effet, Daniel avait aussi beaucoup perdu dans cette bataille qui était devenue la sienne depuis bientôt cinq ans. Il comprenait cette impression de perte de repère lorsqu'il sortait de la base et rentrait chez lui. Il n'y avait personne. Personne pour lui rappeler ce que pouvait être la "normalité ". Enfin, si elle existait…

Après, un moment :

D : Elle vous manque... ?
J (soupirant) : Atrocement…

Daniel laissa paraître un petit sourire. O'Neill s'en rendit compte.

J : Quoi ?
D : Rien ! ( Devant le regard insistant de son ami) Je repensais à toutes ces fois où je me demandais si l'un de vous allait finir par sauter le pas. C'était tellement flagrant !

J(se tournant vers Daniel, surpris) : Comment…
D (le coupant) : Je ne suis pas fou ! J'ai des yeux comme tout le monde. J'ai parlé avec Janet de ce qu'elle avait vu à l'aéroport. Mais je dois dire que ce qui m'a réellement mis la puce à l'oreille, c'est lorsque je vous ai surpris en train de bidouiller avec votre ordinateur portable. Les seules fois où je vous ai vu vous en servir, c'était pour prendre des photos de constellations à l'aide de votre télescope. Or, ce n'est pas à des centaines de mètres sous terre que vous allez pouvoir en photographier.

J : On se prend pour Sherlock Holmes ? ? ! !
D : Non, je fais juste attention à mes amis. Et puis, lors de ma dernière conversation téléphonique avec Sam, j'ai trouvé qu'elle savait plein de petites choses que Janet et moi n'avions pas encore évoquées.

J(un léger sourire) : Ok ! Je suis démasqué !
D : Ne vous inquiétez pas ! Je me tairais aussi longtemps que vous le souhaiterez et il en est de même pour Janet.
J : Je sais et je vous en remercie. (Reprenant un visage sérieux) A vrai dire, je n'ai même pas eu le temps de lui dire que nous partions en mission. J'espère simplement qu'elle va comprendre. Vu son affectation, les informations ne lui parviennent pas toujours. De plus, le doc est ici avec nous. Je la vois mal appeler le Général Hammond pour savoir pourquoi je ne lui réponds plus depuis deux semaines.

D : C'est assez ennuyeux, en effet.

Daniel ne savait pas trop quoi dire pour rassurer Jack sur le probable comportement de Sam. Elle connaissait le risque constant des missions et devait être morte d'inquiétude. Ni Sg1, ni Janet ne pouvait la prévenir. Cassy était chez des amis pendant les vacances scolaires et ne savait même pas que sa mère se trouvait sur une autre planète. Décidément, rien n'était facile.

D (se reprenant) : Ecoutez nous serons bientôt de retour et vous pourrez l'appeler pour tout lui expliquer. Et puis, (prenant un air coquin) je vous assure qu'il n'y a rien de mieux que les retrouvailles après un moment de séparation…

Le militaire éclata de rire à cette remarque. Il se sentait plus détendu.

J : Allez Danny Boy ! Allons rejoindre le campement avant que Kat ne se réveille et se mette à nous questionner. La dernière chose dont j'ai envie ce matin est d'une séance de psy à la " Bakesley ".

L'archéologue ne répondit pas. Il ne comprenait pas du tout où Jack voulait en venir. En effet, il ne connaissait pas la part active que la jeune femme avait prise dans la décision de Jack quant à la déclaration de son amour.



Tard dans la soirée :

O'Neill était épuisé et avait du mal à fixer son attention sur la route. Le debriefing avait prit des proportions sans bornes, s'étalant sur six heures de discussion. Ils n'avaient eu droit qu'à une heure de pause et Jack n'avait pas réussi à joindre Sam au téléphone. Soit personne ne savait où la trouver, soit elle était en déplacement. Il se demandait comment un endroit comme le Pentagone pouvait en savoir si peu sur les activités de leur personnel.

Jack gara sa voiture dans son allée et se dirigea vers la porte d'entrée. Chose étrange, le courrier ainsi que les journaux ne s'étaient pas entassés devant la porte comme à chacune de ses absences. Il rentra, perplexe.
Quelle ne fut pas sa surprise un décelant une faible lumière provenant du salon ! Il saisit son arme de service et se dirigea vers la pièce en question. Arrivé à destination, son cœur s'emballa. Il resta sans réaction, n'en croyant pas ses yeux.
Jack rangea son arme et fit quelques pas avant de s'agenouiller devant le sofa. D'une main hésitante, il passa le bout des doigts sur le visage angélique de la jeune femme qui se trouvait là, paisiblement endormie. Il se pencha tout doucement et posa tendrement ses lèvres sur celles Sam. Il se laissa bercer par ce doux contact avant de reprendre brutalement contact avec la réalité. Le militaire n'avait pas vu le coup venir et porta sa main à sa joue en feu.

S (avec une certaine colère contenue) : Je ne te permets pas ! !

Jack ouvrit et referma la bouche plusieurs fois mais aucun son n'en sortit. Il était stupéfait par ce qui venait de se dérouler sous ses yeux. Il était passé du bonheur à l'incompréhension la plus totale.
Sam se leva pour s'éloigner de lui et Jack en profita pour se redresser, les bras ballants.

J (sous le coup de la surprise) : Je… Je peux savoir ce qui me vaut un tel accueil ? !
S : Tu te moques de moi ou je me fais des idées ? ? ! ! ! Et c'est toi qui oses me poser la question ?
J (essayant s'approcher d'elle) : Sam, écoute…
S(d'un ton ferme) : Non, toi, écoute ! ! Je ne supporterai pas que tu joues avec moi ! Je ne suis pas une commodité, tiens-le-toi pour dit ! Maintenant, j'attends des explications !
J : Parce que, toi, tu ne m'en dois pas peut-être ? ! Je viens de me prendre une gifle et je ne sais même pas pourquoi !

Le ton n'avait de cesse de monter.

S : Si je comprends bien, tu ne donnerais pas simplement l'impression d'être stupide mais tu le serais vraiment !
J : Je ne te permets pas de venir m'insulter dans ma propre maison ! !
S : Ca tombe bien parce qu'elle restera la TIENNE !

Sur ce, elle alla prendre son manteau.
Jack la suivait du regard sans comprendre ce qui était en train de lui tombé dessus. Ces dernières semaines… Plus ça ! C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Son cerveau refusait de fonctionner et il n'arrivait pas à suivre le raisonnement de Sam.

J (d'un ton plus calme) : Et je peux savoir ce que tu veux dire par-là ? !

La jeune femme resta silencieuse un instant et se retourna pour lui faire face.

S : Que je préfère qu'on en reste là…

L'information eut l'effet d'une décharge électrique pour Jack.

S (se dirigeant vers la porte ) : Je refuse de risquer ma carrière pour un homme qui ne tient pas réellement à moi !

Le sang du militaire ne fit qu'un tour et en une fraction de seconde, il se trouva près d'elle. Il lui saisit les bras et la retourna.

J (la regardant avec sincérité) : Sam, ne fait pas ça ! Je t'assure que je ne comprends rien. Je viens de terminer la plus éprouvante mission que nous ayons eu cette année et la dernière chose que je voudrais soit que l'on se dispute. Je t'en pris, expliques moi ce que tu me reproches.

Sam était à bout de nerf et sentait les larmes lui venir aux yeux. Elle ne pourrait pas se retenir bien longtemps.

S : Ce qui ce passe, est que je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis plus de deux semaines. Tu ne réponds plus à mes mails ni au téléphone. Que veux -tu que j'en pense ? !

Elle craquait.

S (en pleurs) : Lors de notre dernière conversation, nous parlions d'habiter ensemble. Tu disais que tu voulais que je vienne passer quelques temps chez toi à mon retour. J'ai fini par penser que nous avions été trop vite et que tu avais pris peur… Que tu voulais me quitter mais que tu n'osais pas me le dire !

O'Neill relâcha doucement la jeune femme et prit son visage entre ses mains.

J (tendrement) : Sam, si je t'ai demandé de venir vivre avec moi, c'est par ce que je le voulais. ( Il prit un instant avant de continuer). Si je ne t'ai pas répondu, c'est parce que j'étais sur une autre planète avec SG1 et Frasier depuis deux semaines.

La colère accumulée par la scientifique depuis plusieurs jour s'envola d'un seul coup pour laisser place à de l'appréhension.

S : Tout le monde va bien ? !
J (se voulant rassurant) : En ce qui nous concerne oui… Mais pas pour la planète que nous devions protéger…

Le regard de Jack se ternit à l'évocation de cette mission et Sam s'en aperçut. Visiblement, son compagnon était très perturbé par cette expérience. Ce dernier semblait tellement fragilisé qu'elle ne put réprimer l'envie de le serrer dans ses bras. Elle mit ses mains sur celles de Jack au niveau de son visage pour les faire descendre et passa ses bras autour de son cou.
Ils passèrent un long moment ainsi, chacun apaisé par la présence de l'autre.
C'était un moment de plénitude où l'un comme l'autre avait l'impression d'avoir atteint ce pourquoi il s étaient sur cette terre. Un sentiment d'accomplissement total…
Aucun d'eux ne ressentait le besoin de dire quoi que ce soit. C'était inutile…

Jack ouvrit les yeux et son regard accrocha un amas de valise qu'il n'avait pas remarquer dans un coin de l'entrée. Il s'écarta un peu de Sam pour l'interroger du regard. La voyant désappointée par son action, il formula sa question.

J : C'est tes valises ? !
S (retrouvant le sourire) : Oui !
J(perdus) : Je ne comprends pas ! Et ton affectation ? !
S (avec un sourire moqueur) : Tu sais quel jour on est Jack ?

O'Neill parut perplexe un instant, avant de comprendre et de laisser paraître un sourire à son tour. Il n'osait y croire.

J : Tu veux dire ? ? ? Que… Ca y est ? ? !
S (lui déposant un baiser sur les lèvres) : Oui, c'est fini !

Jack la saisit par la taille et la fit tournoyer. La jeune femme laissa échapper un cri de surprise qui fut suivit d'un éclat de rire. Il la reposa sur le sol et posa son front contre le sien.

J (tout doucement) : Le Général est au courant ?
S : Oui, je lui ai demandé d'attendre avant de le dire à tout le monde. J'ai prétexté vouloir vous l'annoncer moi-même. En fait, je voulais savoir d'abord où nous en étions tous les deux.

J : Et nous en sommes où ? !

Sam releva la tête et plongea son regard dans celui de Jack. Elle approcha son visage du sien sans hésitation et lui donna le baiser le plus tendre qu'il ait jamais reçu. Tout doucement, elle embrassa du bout des lèvres chacune de celles de l'homme qu'elle aimait. Puis elle lui déposa quelques légers baisers avant d'approfondir son approche. Jack se laissa faire, comme subjugué par tant de douceur. Après tout ce qu'il avait vu, c'était ce dont il avait le plus besoin.
Sam s'écarta de lui et lui porta un regard plein d'amour.
O'Neill était bouleversé par une telle démonstration d'affection. Il savait ce qu'elle ressentait pour lui. Mais le lire et le voir de ses propres yeux était totalement différent. Il ne voyait pas comment lui rendre la pareil. Si ce n'est en le lui disant…

J (la fixant avec intensité) : Je t'aime.

Le visage de Sam reflétait le choc qu'elle venait de ressentir à ses mots. Elle avait bien entendu ? Jack ne le lui avait jamais dit. Même par écrit…
Les larmes lui vinrent aux yeux.

S : Jack… (se ressaisissant) Fais-moi l'amour !

Sans rompre le contact de leurs yeux, Jack la prit délicatement dans ses bras. Sam posa sa tête sur son épaule et se laissa porter jusqu'à la destination tant attendue. Oubliant le pourquoi et les doutes de la vie, ils se donnèrent l'un à l'autre sans restriction.
Chaque son, chaque parfum, chaque sensation se gravait dans leur mémoire et dans leur cœur au gré de leurs caresses et de leurs baisers. Un seul désire les unissait : se fondre l'un en l'autre à jamais.


Quelques heures plus tard :

Les premiers rayons du soleil vinrent éclairer le lit où deux corps se trouvaient encore enlacés. Une paix indescriptible pouvait se lire sur le visage du couple. Moment magique…

Jack se réveilla le premier et contempla la femme qui était à ses côtés. Tout en replaçant une mèche rebelle de Sam derrière son oreille, il se disait que le chemin emprunté pour arriver à ce moment présent avait été bien long et bien étrange. Il avait entendu dire qu'il existe souvent, dans une vie, plusieurs routes qui nous mènent pourtant au même endroit. Mais la façon dont nous vivrons l'atteinte de ce même but dépendra de ce que nous avons apprit sur le chemin. En y réfléchissant, tous deux n'avaient pas choisi la plus courte ni la plus facile. Toutefois, une chose était sûre. Ils avaient appris ce que pouvait représenter ne serait ce que les plus petits cadeaux de la vie. Jack était bien décidé à profiter de ces avantages avant qu'il ne soit trop tard. Prendre les moments celui-là et les chérir tant qu'il pouvait.
Sa vie avait prit un nouveau tournant et il se devait de la prendre en main. Il était temps pour lui de tirer sa révérence à l'armée. Ses yeux avaient vu trop de souffrance. A partir de cet instant précis, il ne voulait plus que les ouvrir au bonheur qui se dessinait à l'horizon.



Fin
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