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 La traversée de l'enfer par Bethsabée

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Scilia
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Scilia


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La traversée de l'enfer par Bethsabée Empty
MessageSujet: La traversée de l'enfer par Bethsabée   La traversée de l'enfer par Bethsabée Icon_minitimeVen 10 Sep - 14:03

La Traversée de l'Enfer





Auteur : Bethsabée

Feedback / E-Mail : Ce serait un honneur, et un grand plaisir ! Ecrivez-moi donc ici : tidziastef@yahoo.fr

Date de Publication : Mai 2003

Disclaimer : La série Alias et ses personnages sont la propriété de Monsieur J.J. Abrams. Je n'ai pas été assez rapide, et il a eu l'idée de les créer avant moi, malheureusement pour moi... Enfin, on a le droit de rêver. Je ne touche pas de droit sur mes fanfics, j'essaie juste de faire rêver un peu les lecteurs. Et puis, si je détenais des droits sur la série, pourquoi écrirais-je des fanfics ? Hein ?

Genre : Drame, Romance

Résumé : Suite à son altercation avec Irina Derevko, Vaughn va vivre une réelle traversée de l'Enfer.

Rating : A priori, tout public.

Mise en garde : Ceci constitue la suite de Pacte avec le Diable qui était assez riche en spoiler. Cette partie n'en contient pas, ou peu, et surtout, je précise qu'elle a été écrite avant la diffusion de The Telling, donc je ne m'en suis pas inspirée du tout ! Si vous n'avez pas le lu le Pacte, demi-tour et commencez par le commencement ! Bonne lecture !


***


On trouve cela ironique quand il pleut le jour de son mariage. Et c'est tout aussi ironique qu'il fasse un temps superbe le jour d'un enterrement. Le soleil brillait haut dans un ciel dégagé de tout nuage, et la chaleur était presque étouffante. Pourtant dans son cœur, il soufflait un vent glacial. Il regarda avec amertume l'étroite boite dans laquelle sa femme passerait la fin de son existence. Il maudit la terre entière de lui avoir retiré la femme la plus extraordinaire. Il regarda à ses côtés le jeune garçon qui se tenait droit et qui maîtrisait remarquablement ses émotions. Il semblait sérieux et concentré, le visage grave et renfermé, qu'un costume noir ne faisait qu'assombrir. Il regarda par-dessus son épaule, pour voir Weiss s'occuper d'une petite fille blonde qui souriait. Si jeune et si insouciante, elle ne se souviendrait sans doute même pas de sa mère. Tout le monde semblait si plein de bonnes intentions en venant lui parler, lui offrir un peu de réconfort... ils ne comprenaient pas que rien ne pourrait soulager sa peine, rien ne pourrait effacer la douleur de la mort de Sydney. Ils lui présentèrent tous leurs condoléances, comme si c'était la seule chose qu'il voulait entendre. Non, il voulait seulement entendre sa femme rire et chanter et lui dire qu'elle détestait sa nouvelle cravate... Sydney lui manquait, il savait qu'il ne pourrait vivre sans elle, et il savait que ses enfants ne pourraient avoir une vie heureuse sans leur mère. Pourquoi leur avait-elle été enlevée si tôt ? Irina avait parlé de dix ans, Sydney aurait du atteindre 40 ans pour que la maladie se déclare, et à ce moment là, Irina aurait pu trouver le remède. En un an, elle aurait pu éviter la mort de Sydney. Ou bien s'était-il laissé aveuglé ce jour où il avait été enfermé avec elle dans le bâtiment désaffecté ? Et peut-être qu'Irina n'avait jamais eu l'intention de sauver Sydney. Elle avait juste cherché à s'enfuir. Le résultat était le même. Il regardait avec une douleur grandissante dans la poitrine la pierre tombale où était gravée le nom de sa femme, la femme qu'il aimait plus que tout au monde. Dans son malheur, il était soulagé de savoir que cela avait été rapide et que Sydney n'avait pas souffert. Elle s'était levée un matin, fatiguée, et elle s'était écroulée avant d'atteindre la salle de bain. Il l'avait emmené à l'hôpital où elle était restée inconsciente sans qu'aucun médecin ne trouve de quel mal elle souffrait, et avant la fin de la journée, elle s'en était allée. Il n'avait pas eu le temps de lui dire au revoir, ses enfants n'avaient pas eu le temps de la voir une dernière fois. Il n'avait pas eu l'occasion de lui dire qu'il l'aimait, et qu'il l'aimerait toujours. Erin n'était âgée que d'un an et demi. Elle allait souffrir pendant un temps de l'absence de sa maman. Mais elle s'en remettrait facilement. Elle était à un âge où on oublie vite. Et cela attristait terriblement Vaughn de penser que sa fille pourrait oublier le visage de sa mère, la façon qu'elle avait de la border et de lui raconter une histoire pour qu'elle s'endorme. Mais Ben avait huit ans, et lui n'oublierait pas. D'autant plus qu'il avait une relation si particulière avec Sydney. Deux grands complices, toujours en parfait accord et en bons termes. Jamais Sydney n'avait élevé la voix contre lui, c'était même inutile tant cet enfant était sage et poli.
" Hé Mike ! "
Vaughn se tourna vers Will qui tenait à présent Erin dans ses bras. Elle s'était endormie.
" Merci de t'être occupée d'elle. " Murmura Vaughn.
" Si tu veux, je peux prendre les enfants avec moi ce soir, si tu veux rester un peu seul, ou pour leur changer les idées... "
" Non, j'ai besoin d'eux. Je n'ai pas envie de me retrouver tout seul. "
Will hocha la tête d'un air compréhensif. Il lui tendit alors la petite fille encore si fragile et elle ne maugréa même pas, elle s'adapta aussitôt à l'épaule de son père.
" Will ? Merci. "
" Si tu as besoin, appelle ! Weiss ou moi... on sera là. " Il allait s'en aller. " C'est vraiment injuste. Sydney ne méritait pas de partir si tôt, pas après les sacrifices qu'elle a fais pour les autres. "
Vaughn se contenta d'acquiescer, personne plus que lui n'aurait pu affirmer le contraire. Ce jour là, devant la tombe de Sydney Bristow Vaughn, il s'était jurer que s'il devait se retrouver face à Irina Derevko, il la tuerait. De ses propres mains. Et sans aucun remords. Parce qu'elle l'avait laissée mourir et n'avait pas tenu sa promesse.
Il rentra dans une maison triste et vide, qui indiquait dans chaque pièce l'absence évidente de Sydney. Il monta à l'étage coucher Erin qui ne s'était pas réveillée et se rendit dans la chambre de Ben qui était assis sur le bord de son lit, son regard perdu dans le vide.
" Je suis très fier de toi. Tu as été très courageux aujourd'hui. "
" Comme si ça avait de l'importance maintenant. " répondit durement Benjamin Vaughn. " Je devrais me sentir fier de ne pas avoir pleurer ? "
" Tu as le droit de pleurer ! " Lui assura Vaughn. " Et tu as le droit d'être en colère. "
Il ne répondit pas mais il serra fermement ses poings dans un accès de rage et de violence.
" Elle avait pas le droit de faire ça ! "
Vaughn comprenait qu'il en veuille à Sydney, il prenait sa mort pour un abandon. Si Sydney avait été au courant, s'il lui avait dit ce qu'il savait, peut-être auraient-ils pu passer un dernier moment heureux tous les quatre qu'ils auraient pu considérer comme des adieux. Ben se sentait trahi et abandonné. Il souffrait.
" Je sais que tu lui en veux beaucoup, mais Maman n'aurait jamais pris la décision de te laisser, elle serait restée si elle avait pu. Tu comptais vraiment beaucoup pour elle. Elle t'aimait vraiment plus que tout. Et elle était très fière de toi. Et je suis sûr qu'elle est très fière de toi aujourd'hui, où qu'elle soit. "
" Je la déteste d'être partie ! " Avoua-t-il au bord des larmes.
" Je sais. J'avais ton âge quand mon père est mort. Et je lui en ai beaucoup voulu. "
Vaughn et Sydney avaient toujours voulu que leurs enfants aient une vie heureuse et paisible et qu'ils ne connaissent pas les tourments qu'eux même avaient rencontrés, comme la perte d'un parent. Et le sort s'acharnait sur leur famille.
Vaughn préféra laisser son fils seul, et il se rendit lui-même dans le salon. Il voulait éviter autant que possible de se rendre dans la chambre qu'il partageait avec Sydney, parce que c'était la pièce qui lui rappelait le plus à quel point il aimait sa femme. Son parfum était imprégné dans les draps, sa photo ornait sa table de nuit, ses bijoux, lotions et maquillage étaient étalés sur sa coiffeuse. Le salon était un endroit de repli moins insupportable que la chambre, même s'il savait que tôt ou tard, il devrait y retourner. Il songea aux années qui venaient de s'écouler depuis la fameuse journée qu'il avait passé avec Irina Derevko et le pacte qu'il avait passé avec le diable en personne pour assurer la survie de Sydney. Et voilà où il en était. A faire le deuil de sa femme. Et à maudire Derevko. Qu'elle aille au diable, qu'elle brûle en enfer, elle et tous ceux qui ont apporté le malheur dans les deux familles Vaughn et Bristow. Jack n'était pas au courant de la maladie de Sydney, jamais Vaughn n'en avait parlé à qui que ce soit. Cela rendait peut-être la mort de sa fille plus facile à accepter s'il savait que c'était une mort naturelle, qui n'avait rien à voir avec des puissances menaçantes. Mais comme tous il avait été anéanti. Jamais ils n'avaient eu une réelle relation de père à fille, mais ils s'étaient sensiblement rapprochés, au point que Jack venait même dîner le dimanche chez eux et passait du temps avec ses petits enfants. Lui aussi aurait besoin d'eux pour se remettre de la perte de sa fille. C'était tout ce qui restait de Sydney. Sa chair et son sang. Il ferma les yeux et vit sa vie défiler lentement. Un grand néant jusqu'à ce que Sydney rentre dans sa vie. Puis la fin du SD-6, un grand bonheur de pouvoir aimer librement cette femme formidable qu'était Sydney Bristow. La découverte de sa maladie. Et puis, dès lors, tout ce qu'il avait voulu avait été de profiter de chaque instant de la vie avec elle. Elle lui avait annoncé, avec appréhension qu'elle attendait un enfant de lui. Et bien que surpris et effrayé de ne pas être un bon père, il avait été ravi. Bien sûr, un enfant de Sydney ne pouvait être qu'une chose merveilleuse. Leur mariage. Leur bébé. Sa famille était devenue sa principale priorité, ce qui comptait le plus pour lui. En second lieu, et tout près derrière, était la détermination qu'il avait de mettre à jour le mystère Rambaldi pour être certain que sa mère et lui vieilliraient ensemble. Et un des plus beaux jours de sa vie fut celui où elle lui avait appris qu'elle attendait un autre enfant. Benji avait alors à peine six ans, et il était grand temps de lui donner un petit frère ou une petite sœur. Ils étaient prêts pour s'occuper de nouveau d'un bébé, et s'en occuper avec plus de sérénité, ce qui n'avait guère été possible à la naissance de Ben avec Sloane, Sark et Irina, toujours menaçants. Erin avait ainsi bénéficié de plus de présence de la part de Sydney qui avait fini par reléguer ses ennemis au second rang. Sa quête et son désir de vengeance continuaient mais avec moins d'avidité. Ces neuf dernières années avaient été un conte de fée. Malheureusement, le conte ne se terminait pas de manière si féerique.

S'il avait été seul, peut-être aurait-il renoncé à la vie. Mais il avait deux enfants, deux enfants qu'il adorait et qui représentaient encore sa vie, et qui représentaient l'amour que lui et Sydney partageaient. Ç'aurait été de l'égoïsme de les ignorer, les délaisser. Pendant une semaine, il avait vécu un enfer, restant enfermé chez lui, refusant de sortir, de parler à qui que ce soit. Mais il fallait se relever et penser à aller de l'avant. Sydney avait déjà perdu quelqu'un et elle avait survécu. Il n'était pas aussi fort qu'elle, mais pour ses enfants, il voulait vraiment faire l'effort de continuer à vivre. Il reprit le boulot rapidement. Et dans les couloirs de la CIA on le dévisageait avec cette expression qu'il avait finie par mépriser : " Oh, pauvre Michael, devenir veuf à un si jeune âge... " Il se rendait dans le bureau de Weiss, à l'opposé du sien et s'arrêta devant sa secrétaire qui arborait le même regard qu'il préférait détourner.
" Il est là ? "
" Oui. Vous pouvez entrer. Vous savez, je voulais vous dire que j'étais désolée... "
" Merci ! " Il ne souhaitait pas en entendre d'avantage, il se retourna et se retrouva nez à nez avec son ami.
" Qu'est-ce que tu fais encore là, toi ? " S'étonna-t-il.
" Je voulais terminer de la paperasse, je voulais le dossier du Nicaragua, tu l'as terminé ? "
" J'allais partir, et tu devrais en faire autant ! "
Il eut un sourire gêné et compris que la présence de sa secrétaire le rendait mal à l'aise.
" Les enfants sont chez ma mère ce soir, je n'ai pas vraiment envie de rentrer tout de suite. Je voulais boucler ce dossier. "
" Très bien. Shelly, vous voulez bien vous occupez de terminer ça, et vous le mailer à l'Agent Vaughn quand vous avez fini. Vous ne devriez pas en avoir pour plus de vingt minutes. Ca ne vous gêne pas ? "
" Pas du tout ! " Répliqua celle ci en souriant.
Vaughn retourna travailler dans son bureau et donna congés à sa propre secrétaire. De toutes les personnes avec qui il travaillait, c'était sans doute celle dont il appréciait le plus le comportement. Pas de sous-entendus, de regards trop compatissants. Il savait qu'elle ressentait de la tristesse, elle et Sydney s'entendaient assez bien, ils les avaient déjà surpris en plein fou rire. Mais elle ne le montrait pas, et elle n'en parlait pas, et elle ne lui rabâchait pas sans cesse qu'elle savait ce que ça fait de perdre quelqu'un qu'on aime. Car cette réplique, il l'avait entendu beaucoup trop en trop peu de temps, par des gens qui ne savaient absolument pas ce que c'était de perdre la femme qu'on aime, avec qui on a traversé l'enfer.
Quelqu'un frappa de légers coups contre la porte, il incita la personne à entrer.
" Excusez-moi... " commença la jeune femme.
Vaughn détailla le très jeune secrétaire aux longs cheveux blonds de Weiss.
" Oui ? "
" Je ne sais pas ce qui se passe avec les e-mails, mais il semblerait que le mien soit en panne... alors je vous apporte directement le dossier... "
" Merci, laissez-le là ! " Indiqua-t-il du bout de son stylo en se replongeant dans ses papiers.
" Vous ne devriez pas rester dans ce bureau. Il y a d'autres choses à faire pour vous changer les idées. "
" C'est gentil merci, mais j'ai beaucoup de paperasserie en retard. "
" Je connais un endroit très sympa où la consommation est pas cher ! "
" Weiss vous a refilé ses adresses ? " Demanda-t-il avec un sourire amusé.
" Vous n'êtes pas tenté ? "
" Non, merci. "
Elle n'insista pas et se retira.
La vie reprit son cours... tant bien que mal. Une vie sans saveur, mais une vie tout de même. Erin grandissait et devenait aussi belle que sa mère avec ses grands yeux marrons, et ses cheveux qui fonçaient. Ben inquiétait d'avantage Vaughn. Même s'il avait toujours été clame et discret, les silences dont il faisait preuve avait quelque chose d'inquiétant. Il n'avait pas vu sourire son fils depuis trop longtemps. Et rien de ce qu'il lui dirait ne pourrait changer le manque qu'il subissait.
Un soit par semaine, le mardi en général, les enfants étaient chez leur grand père. Jack avait insisté pour les voir le plus souvent possible, et Vaughn n'avait bien sûr pas pu le lui refuser. D'autant que Ben semblait apprécier les moments qu'il passait avec son grand-père. Et ces soirs là, il restait au bureau pour travailler d'avantage, et ne pas rentrer dans une maison sombre et vide, où personne ne l'attendait, où il n'avait pas le loisir de se blottir dans le canapé avec Sydney, regarder un film en échangeant des propos souvent insignifiants, et monter dans leur chambre où ils redécouvriraient la peau de l'autre. Il lui fallait se résigner à ne plus jamais vivre d'aussi grands bonheurs. La vie était facile en réalité avec Sydney. Ils s'aimaient et c'était tout ce qui comptait. Leurs disputes étaient rares. Il aurait donné n'importe quoi pour une dispute avec elle à cet instant précis. Voir briller de la colère dans ses yeux, puis la voir revenir vers lui avec des yeux pleins de remords et une infinie tendresse l'envahir et le pousser à la prendre dans ses bras et à lui faire oublier qu'ils s'étaient fâchés.
" Je vous dérange ? "
Il quitta ses rêveries qui ne seraient plus jamais que de simples rêves irréalisables et regarda Shelly qui se tenait dans l'embrasure de la porte.
"Non. Pas du tout, entrez ! "
Elle s'exécuta et l'observa silencieusement.
" Vous avez l'air tendu, quelque chose ne va pas ? "
" Ca va ! " Mentit-il. Les gens se lassent rapidement de vous entendre dire que votre femme vous manque. Alors vous mentez.
Elle se rapprocha du bureau et en fit le tour. Elle posa ses mains sur ses épaules et exerça une pression. A son grand étonnement, le massage qu'elle lui prodiguait le détendit.
" Vous êtes une boule de nerf. "
" Vous êtes très douée ! " Dit-il d'une voix faible.
Elle approcha son visage du sien et sa bouche alla se coller à l'oreille de Vaughn qui n'eut pas la force de réagir.
" Il y a encore d'autres domaines dans lesquels j'excelle, vous savez... "

Shelly devint rapidement la facilité même. Elle n'attendait rien de lui. Du moins pas d'engagement, pas de preuve d'amour, et c'était ce qu'il lui fallait. Elle était aussi blonde que Sydney était brune, et ses yeux étaient aussi bleus glacés que ceux de Sydney étaient d'un brun chaleureux. Elle était d'une compagnie agréable, discrète, mais jamais il ne se serait permis de la présenter aux enfants. Personne n'était au courant de cette relation plus passionnelle que platonique, et il profitait des soirs où Ben et Erin étaient chez Jack pour voir sa conquête en secret. Il n'en éprouvait pas de fierté ni de satisfaction car le fantôme de Sydney la hantait toujours, mais tôt ou tard, il devrait faire son deuil et tourner la page. Il n'était pas encore prêt à le faire. Sydney était la femme de sa vie, et la mère de ses enfants, et jusqu'à il y a peu encore, la femme aux côtés de qui il s'éveillait chaque matin. Shelly était la femme dans les bras de laquelle il se réveillait en sursaut en pleine nuit, et s'enfuyait comme un voleur tant que l'obscurité régnait encore dans les rues. Il soupçonnait son fils de savoir et de ne rien dire, mais depuis le drame, Ben parlait trop peu pour pouvoir aborder ce sujet avec son père.
Shelly était une sorte de remède à quelques-uns uns de ses maux, même s'il savait que certaines blessures ne se refermeraient jamais, et il l'acceptait. Mais elle était l'exact antagonisme de Sydney en tout point. Et il en était soulagé.
Pourtant la simplicité ne dura pas. Et bien sûr, Shelly voulut faire d'avantage partie de la vie de Michael Vaughn. Elle refusait d'être traitée comme la maîtresse, ou comme la secrétaire du meilleur ami, et elle voulait voir sa maison, ses enfants, passer du temps avec lui dans la journée, et les week ends, et pas seulement quand ses enfants étaient absents. Et c'était ce que Vaughn avait redouté pendant longtemps. Il n'avait pas envie d'une relation sérieuse et durable. Et c'était finalement ce qu'elle avait fini par réclamer. Une suite logique, mais à laquelle il n'adhérait pas.

Erin, du haut de ses trois ans et demi se rua vers la porte d'entrée où attendait un visiteur. Elle ouvrit prudemment et vit une femme qu'elle n'avait jamais vue, alors qu'elle s'attendait à voir son oncle Will.
" Bonjour ! " Dit la personne en se penchant gentiment vers la petite fille. " Ton papa est là ? "
Erin, pourtant si bavarde d'accoutumée, ne prononça pas un mot mais hocha la tête.
" Erin, je t'ai déjà dit de ne pas ouvrir la porte sans que je... " Vaughn s'interrompit aussitôt.
" Tu avais oublié un dossier, Eric m'a demandé de te le rapporter ! " Elle s'agenouilla pour être à la hauteur d'Erin. " Je vois que tu as là une parfaite hôtesse de maison ! Tu dois sans doute être Erin. Je suis Shelly ! Ton papa n'arrête pas de parler de toi, et tu es encore plus belle qu'il ne t'avait décrite ! "
La petite fille jouait avec les lourdes boucles blondes qui tombaient en cascades sur ses épaules.
" Tu veux bien aller dans la cuisine boire ton chocolat ma chérie ? " Lui demanda son père d'une voix douce.
Elle s'éloigna rapidement et Shelly entra sans avoir été invité.
" Elle est vraiment ado... "
" Qu'est-ce qui t'a pris de venir ici ? " La coupa Vaughn, d'un ton cassant.
" Je te l'ai dit, les dossiers... "
" Shelly, je t'avais dit que je ne voulais pas que tu viennes ici, pas quand les enfants sont là et je... "
Il fut interrompu par Ben qui descendait l'escalier.
" Papa, tu peux m'aider à... "
" Il ne manquait plus que ça ! " Marmonna Vaughn en se pinçant nerveusement l'arrête du nez.
" Oh mon Dieu, Michael, ton fils est ton portrait craché ! " S'exclama Shelly devant le jeune homme. " Je suis Shelly, je travaille avec ton père et Eric Weiss. "
" Benji, ta sœur est dans la cuisine, j'arrive tout de suite ! "
Vaughn n'avait aucune envie que ses enfants rencontrent Shelly. Trop tard. Mais il n'avait aucune envie qu'ils fassent d'avantage connaissance. Aussi allait-il poliment reconduire son amie et ne pas la laisser s'installer confortablement dans le salon des Vaughn.
" Oh, Michael, tes enfants son merveilleux ! Et Erin est magnifique ! "
" Shelly, je ne voudrais pas être grossier, mais je préférerais que tu ne restes pas ! "
Cette tactique fonctionna une première fois, mais échoua les suivantes. Car Shelly revint de plus en plus souvent, et Vaughn abandonna finalement la lutte, et introduisit ses enfants à Shelly en bonne et due forme. Et le courant passa relativement bien, ce qui le surpris agréablement.
Il monta rapidement dans la chambre de Ben qui n'était toujours pas descendu depuis qu'il l'avait appelé pour dîner. Son fils semblait préoccupé par un problème de maths.
" Tu viens manger ? "
" Je n'ai pas faim ! " Répondit-il sèchement.
" Voyons, tu n'as pas mangé à midi, tu ne vas pas te coucher sans dîner ! "
" Je n'ai pas faim ! " Répéta-t-il sur le même ton froid.
" Erin t'a préparé un hamburger, elle va être déçue que tu ne viennes pas ! "
Se servir de sa sœur avait toujours l'effet escompté. Il ne pouvait rien refuser à sa petite sœur, et cette fois ci ne fut pas une exception à la règle puisqu'il poussa un soupir.
" Elle est encore là ? "
Et finalement, Ben consentit à aborder le sujet. Vaughn savait qu'il ne se remettait pas de la mort de Sydney et que voir une autre femme devait lui sembler difficile, mais il n'en avait jamais rien montré, jamais rien dit. Il était toujours poli devant Shelly.
" Shelly est rentrée chez elle. "
" Tu n'avais as le droit de faire ça ! Pas le droit de faire ça à Maman ! A nous ! "
" Ben... "
" C'est monstrueux ce que tu fais ! Tu la remplaces comme si elle n'avait jamais été là ! Maman n'aurait jamais fait une chose pareil ! "
" Ecoute, Benji, je sais que c'est dur pour toi, mais je t'assure que je n'ai pas oublié Maman ! Elle est toujours là, dans mon cœur ! " Dit-il en pointant sa poitrine. " Mais parfois, les choses ne se passent pas comme on l'avait imaginé ! "
" Si elle était toujours là, tu n'aurais pas besoin de voir cette Shelly ! Elle croit qu'elle va pouvoir remplacer Maman, mais elle se trompe, elle ne sera jamais ma mère ! "
" Il ne s'agit pas qu'elle devienne ta mère ! Tu en as déjà une, et personne ne veut qu'il en soit autrement. Mais pense un peu à ta sœur ! Elle n'a pas de souvenirs de Maman, et elle grandit très vite, elle va avoir besoin d'une maman. Shelly et elle s'entendent très bien, c'est important qu'elle grandisse auprès d'une femme, parce que... "
" Tu cherches des excuses, et tu as même le culot de te servir d'Erin pour le faire ! Tu me dégoûtes ! "
Il se leva et sa chaise tomba violemment sur le sol, il s'enfuit de sa chambre et se réfugia dans la salle de bain où il claqua la porte. Vaughn s'assit sur le lit et mis sa tête au creux de ses mains. Se battre avec son fils était devenu inévitable, quoi qu'il fasse, Ben le lui reprochait, et sans savoir qui c'était à tort ou à raison, Vaughn ne pouvait vraiment lui en vouloir, même si tout ce qu'il désirait, c'était conserver une famille unie qui ne s déchirait pas. En mémoire de sa femme, de leur mère.

Trois ans plus tard...

" Erin, je t'ai déjà dit de ne pas courir dans la maison ! " lança Shelly en refermant la porte derrière Ben.
" Papa doit rentrer tard ? " Demanda-t-il froidement.
" Il a dit de ne pas l'attendre pour dîner, mais il sera là avant que vous ne vous couchiez ! "
Sur ce, il alla se réfugier comme à son accoutumée dans sa chambre et Shelly n'y prêta pas plus d'attention que d'habitude, elle se rendit dans la cuisine pour préparer le goûter d'Erin. La petite fille âgée de cinq ans était d'une gaieté extraordinaire, très bavarde et la fierté de Vaughn. Plus tard dans la soirée, son frère descendit la rejoindre pour dîner, même si l'idée de passer quelques minutes de plus avec sa belle-mère l'horripilait. Mais il aimait trop sa sœur pour l'ignorer elle aussi.
" Dis, Benji, elle revient quand Maman ? "
A ces mots, Shelly lâcha l'assiette qu'elle tenait au-dessus de l'évier et elle éclata en morceau. Ben la regarda du coin de l'œil.
" Erin, je t'ai déjà expliqué que Maman ne peut pas revenir ! " Lui répondit-il d'une voix douce.
" Tu sais bien ma chérie que ta maman est avec les anges maintenant ! "
" Mais non, elle est pas avec les anges quand va-t-elle revenir nous voir ? "
" Maman est morte ! " S'écria soudainement Ben. " Elle est morte et elle ne reviendra pas nous voir ! Tu dois te mettre dans la tête qu'elle ne reviendra plus ! "
Ben n'avait pas accepté la mort de Sydney et cela le désolait et le mettait en colère lorsqu'il entendait sa petite sœur en parler. Il se le va brusquement et quitta la cuisine sans avoir fini son assiette. La petite fille était restée de marbre, elle appuya ses coudes sur la table et prit son visage entre ses mains, en faisant une moue boudeuse.
" Moi je sais que Maman n'est pas morte ! " Insista-t-elle pour elle-même.
" Ca suffit maintenant Erin ! "
" Papa ! " Cria-t-elle en se ruant dans l'entrée pour accueillir Vaughn.
" Salut Princesse ! Tu as vu l'heure, il faut aller te coucher ! Et si tu montais mettre ta chemise de nuit, je vais monter ! "
Elle s'exécuta rapidement.
" Mike, Erin a été insupportable aujourd'hui ! "
" Erin ? " S'étonna-t-il. " Qu'est-ce que tu racontes ? "
Il avait du mal à croire que sa fille, si sage d'habitude, avait été désagréable avec Shelly.
" Elle n'a pas arrêté de parler de Sydney, de dire qu'elle était encore vivante... "
" Erin est encore si petite, mais en grandissant, elle se demande seulement où est sa mère, et elle ne comprend pas encore ce qu'est la mort. Je ne vois pas ce qu'il y a d'insupportable là dedans ! "
" Non bien sûr ! " Dit-elle amèrement. " Tu es aveugle lorsqu'il s'agit de ta fille. "
Il ne répondit pas tout de suite, pris de cours par une telle affirmation.
" Je ne pense pas. Personne ne s'est jamais plaint du comportement de ma fille ! "
Cette conversation ne l'intéressait pas outre mesure, il monta dire bonsoir à ses enfants en commençant par Erin qui s'était déjà glissée sous les couvertures.
" Tu sais Papa, Benji me fait la tête parce que j'ai dit que Maman n'était pas morte ! "
Il soupira et s'assit sur le bord du petit lit.
" Non, Chérie, Maman nous a quittés, quand tu étais toute petite, elle a eu une grave maladie. "
" Je sais tout ça, mais la dame aujourd'hui m'a dit que Maman reviendrait bientôt me voir, moi, et Ben aussi. "
" La dame ? Quelle dame ? " Demanda aussitôt Vaughn en s'affolant.
" Une dame. " Dit-elle en haussant les épaules comme si cette rencontre était naturelle.
" Erin, il faut que tu me dises avec qui tu as parlé, c'est très important. "
" C'était une dame, une grande dame brune, très belle. "
" Où l'as tu vu ? Elle t'a dit comment elle s'appelait ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? "
" Elle est venue me voir devant l'école pendant que j'attendais Shelly. Elle était en retard. Elle m'a dit que j'étais jolie et que je ressemblais beaucoup à Maman. C'est vrai Papa, que je ressemble à Maman ? "
" Oui, mon ange, mais raconte-moi plutôt ce qu'elle t'a demandé ! "
" Rien, elle voulait juste savoir si ma Maman me manquait. Et elle a dit que Maman aussi voulait me revoir. " Tout à coup, l'expression de son visage changea comme lorsqu'elle prenait conscience qu'elle avait fait une bêtise. " J'avais pas le droit de te le dire, elle a dit que je ne devais en parler à personne ! "
" Voyons, toi et moi, on n'a pas de secret, pas vrai ? Je ne lui dirai pas que tu m'en as parlé, c'est promis ! "
" Tu sais, Papa, je lui ai demandé comment elle s'appelait, parce que tu m'as toujours dit de ne pas parlé à des étrangers, mais quand on connaît le nom d'une personne, c'est plus un étranger, hein Papa, c'est vrai ?" Il hocha plus ou moins la tête. " Elle m'a demandé si j'avais une mamie, je lui ai dit que j'avais ma mamie mais que je la voyais plus beaucoup parce qu'elle est en voyage en ce moment. Elle m'a dit que si je voulais, je pouvais l'appeler Grand-mère. Dis Papa, j'ai le droit de faire ça ? "
Mais Vaughn n'écoutait plus, il venait de réaliser que Irina Derevko avait osé s'approcher de sa fille, elle était en ville, et il ignorait tout de ses intentions, elle avait même raconté à une enfant de 5 ans que sa mère était encore en vie. Il se dépêcha d'appeler Jack Bristow pour le mettre au courant de la nouvelle qu'il avait appris et celui ci lui conseilla ou plutôt lui ordonna de préparer quelques affaires et de se rendre de toute urgence dans une cache de la CIA avec les enfants. Ce que Vaughn avait de toute façon l'intention de faire.
" Enfin, Michael ! Tu ne vas tout de même pas tenir compte de ce qu'une gamine de cinq ans peut raconter ! "
" Erin n'a jamais menti, elle n'a aucune raison d'inventer une telle histoire ! Et même si c'était le cas, je ne prendrais aucun risque, fais une valise, prend le minimum, on s'en va dans un quart d'heure ! "
" C'est n'importe quoi ! " S'énerva-t-elle.
" S'il s'avère que ce que dit Erin est vrai, si elle a bien vu qui nous pensons qu'elle a vu, à savoir Irina Derevko, la vie de mes enfants est en danger. La tienne, et la mienne aussi ! On ne reste pas là ce soir ! Elle sait sans doute où on habite, et elle n'hésitera pas à nous faire du mal ! Elle a tué mon père, elle a ôté une partie de la vie de ma mère, et elle a tué ma femme ! Je ne la laisserai pas toucher à mes enfants ! Va faire tes bagages ! "

Weiss les aida à se cacher, et Vaughn resta en contact quasi permanent avec Jack qui s'efforçait de recueillir des informations sur l'éventuelle venue d'Irina aux Etats-Unis si tant est qu'elle les eut quittés. Ils restèrent cloîtrés pendant une dizaine de jours au terme desquels ils eurent l'autorisation de sortir, rien de suspect n'avait été constaté. On décréta donc qu'Erin avait inventé toute cette histoire parce qu'elle ressentait un manque évident : celui de sa mère. Mais Vaughn n'était pas dupe, et jamais sa fille 'n'aurait pu inventer une histoire si précise et si juste qu'elle appellerait aussitôt Irina à sa mémoire. Il resta silencieux sur ses doutes devant Shelly et les enfants mais ne se gêna pas d'en toucher quelques mots à Jack et Weiss qui ne relâchèrent pas leur vigilance.
" Il y a une chance pour que Maman soit vraiment vivante, tu crois ? " Demanda timidement Ben.
Le cœur de Vaughn se serra violemment. Il aurait aimé lui répondre qu'il n'était convaincu de rien, et qu'il voulait croire que Sydney était quelque part, et que peut-être un jour ils la reverraient. Mais ç'aurait été donner tant d'espoir à son fils qu'il se refusa de lui dire ce qu'il pensait réellement.
" Non, Benji... Maman ne reviendra pas. "
Pour la première fois de sa vie, Ben vit son père pleurer. A l'époque de la mort de sa mère, à l'enterrement et les jours qui suivirent, il ne le vit jamais céder aux larmes, en tous cas pas devant lui ni sa sœur, mais il le soupçonnait de pleurer le soir, en cachette, car ses yeux étaient souvent rouges et gonflés. Ne sachant que faire devant ce spectacle devant lequel il était impuissant, il s'approcha de son père et entoura sa taille de ses bras et posa la tête contre son buste.
" Ca va aller Papa ! " promit-il.
Vaughn ébouriffa affectueusement les cheveux blonds de son fils et se ressaisit immédiatement.

Erin jouait avec ses poupées dans sa chambre. Son père l'observait silencieusement depuis la porte sans qu'elle ne s'aperçoive de rien. Elle lui rappelait sans cesse Sydney, elle en devenait le portrait craché, alors que Ben tendait plutôt à lui ressembler à lui. La lumière de la chambre de celui ci était allumée et filtrait sous la porte close. Shelly était en bas, sans doute était elle en train de lire un magazine dans lequel elle puisait mille idées pour refaire la décoration de la maison. Il l'en avait dissuadé, mais elle semblait attachée à cette idée. Il était effrayé chaque jour de rentrer le soir et de trouver une maison différente. Sydney avait fait la décoration. Elle avait choisi les meubles, elle avait fait elle-même les peintures et tapisseries, et il ne voulait pour rien au monde que le visage de la maison change, c'était un véritable cocon, pourquoi le modifier alors qu'il se sentait si bien, ainsi que ses enfants ?
" Je vais sortir Donovan ! "
Shelly leva à peine les yeux de son magazine de mode, elle acquiesça vaguement de la tête.
" Ne le laisse pas rentrer s'il est mouillé tout à l'heure ! Je vais encore devoir nettoyer l'entrée sinon ! "
" Est-ce que tu pourrais faire attention aux enfants, je ne suis toujours pas tranquille avec cette histoire. "
" Oui, je monterai dans un instant. "
Elle lui avait répondu sur un ton qui frôlait l'indifférence, il sortit en haussant les épaules. Ils firent quelques pas dans le voisinage, s'éloignèrent rapidement du lotissement, et se laissèrent guider par leur pas. Vaughn était heureux de pouvoir être seul, prendre l'air et ne rendre de compte à personne. Lorsqu'il sortait son chien, tard le soir, il se sentait revenir quelques années en arrière, quand il était célibataire mais que son cœur était pris par un certain agent double de la CIA. Quand il lui était interdit de tomber amoureux de cette personne. Quand il s'autorisait à penser à elle secrètement, et quand il avait chaque soir le bonheur de penser au lendemain, où il la verrait, même dans l'obscurité angoissante d'un entrepôt désaffecté. Cette époque lui manquait, sa femme lui manquait, sa vie lui manquait. Seuls ses enfants le maintenaient en vie. Cela aurait été mentir que d'affirmer qu'il avait tenu le coup grâce à Shelly. Bien sûr elle était belle, et drôle aussi, parfois, et passer du temps avec elle n'avait rien de désagréable. Mais il n'était pas amoureux, il ne l'aimait pas comme il aimait sydney. Rien ne pourrait jamais lui faire oublier la femme de sa vie. Rien.
Un bruit derrière lui le ramena à la réalité et il se tint sur ses gardes, il tendit l'oreille et continua de marcher silencieusement. Plus rien. Il se convainquit qu'il avait imaginé un son. Il regarda par-dessus son épaule.
" Bonsoir Monsieur Vaughn. "
Il se retourna aussitôt et sans qu'il eut besoin de voir le visage, sut qu'il était nez à nez avec le Diable. Elle l'avait pris par surprise mais il reprit vite ses esprits, il hésitait entre lui sauter au cou et l'étrangler, ou bien... Pas de ou bien, il souhaitait la voir morte. Ses plus sombres pensées, ses envies de vengeance remontaient aussitôt à la vue de cette femme.
" Je suis venue seule, alors si 'l'envie vous prenait de me tuer, personne ne vous tendra de piège. "
Elle avait dit cela sur un ton naturel.
" De quel droit avez-vous approché ma fille ? "
" Je sais ce que vous pensez, je n'aurai sans doute pas du faire cela... "
" Il y a douze ans, j'avais des raisons de vous garder en vie, maintenant que vous m'avez enlevé tout ce à quoi je tenais, je n'ai plus aucune raison de le faire ! "
" Je voulais vous remercier. " Les mâchoires crispées, il la dévisagea d'un regard glacial. " Pour m'avoir sauver la vie. Et m'excuser, de vous avoir fait endurer ces dernières années. Ca n'aurait pas du se passer ainsi. "
" Vous aviez dit que vous trouveriez le remède qui assurerait la guérison de ma femme ! " Hurla-t-il. " Je vous ai laissé réunir les artefacts d Rambaldi, nous avions les moyens de vous arrêter, et je me suis arrangé moi-même pour qu'ils échouent, pour que vous réunissiez tous les éléments qui devaient assurer la survie de Sydney ! Mais vous l'avez laissé mourir ! Vous avez tué ma femme ! " Il murmura les derniers mots : " vous avez tué votre fille... "
" Nous avons eu un problème de timing, le temps à quelque peu jouer contre nous. "
" Allez vous faire foutre avec votre temps ! Vous aviez parlé de dix ans ! Elle n'a pas atteint ses quarante ans ! "
" Monsieur Vaughn, croyez-moi, si les choses avaient pu se passer autrement, si j'avais pu vous éviter cette épreuve, si j'avais pu éviter à mes petits-enfants la perte de leur mère... " Le visage de Vaughn se durcit tout en palissant à l'entente du mot 'petits-enfants' "... je l'aurai fait. Mais il n'y a rien que je puisse faire pour effacer ces dernières années. "
" Pourquoi êtes-vous revenue ? Pourquoi êtes-vous allée parler à Erin ? "
Le sourire triste d'Irina était revenu.
" Elle ressemble à Sydney au même âge. Et vous savez ce qui est le plus dur pour moi ? C'est de savoir que Sydney n'aura pas pu la voir à cet âge. Elle est très polie. Et très bien élevée. Je vous félicite. "
Son ton sincère prit Vaughn de court.
" Vous lui avez enlevé sa mère, je me suis efforcé de jouer mieux que quiconque mon rôle de père. "
" Sydney n'a pas eu la chance d'Erin. Lorsque j'ai du disparaître, Jack n'a pas été très présent pour elle. Vous, vous avez été admirables avec eux. "
Il secoua la tête, comment pouvait-il se laisser embobiner une fois de plus par elle.
" Que voulez-vous ? "
" Je vous l'ai déjà dit. Je souhaitais m'excuser. "
" Alors, si c'est vraiment tout, laissez ma famille en paix ! Vous nous avez assez fait souffrir, disparaissez, et n'essayez plus d'approcher mes enfants ! "
" Il y a autre chose. "
" Je m'en serai douté ! " Se dit Vaughn intérieurement.
" Votre amie... Shelly, c'est ça ? J'espère que vous tenez à elle. Vous devez y tenir pour lui avoir fait prendre si rapidement la place de votre chère et tendre épouse. "
" Ca suffit, nous nous sommes tout dit ! "
Il se retourna pour appeler Donovan qui s'était réfugié derrières des poubelles et lorsqu'il chercha Irina du regard, elle avait disparu, il n'y avait plus aucune trace d'elle, comme si sa rencontre avec elle était sortie de son imagination.

Shelly venait de se faire couler un bain lorsqu'elle entendit la sonnette de l'entrée. Elle attendit, le bruit retentit une seconde fois. Les enfants n'étaient pas là, et Michael devait être dans le fond du jardin en train de tondre la pelouse. Elle enfila son kimono en soie, peint à la main et descendit nonchalamment l'escalier et ouvrit. Une femme blonde se tenait devant elle. Elle pensa aussitôt à une représentante d'une entreprise quelconque.
" Bonjour... " le ton de la visiteuse était hésitant. " Je pensais être chez Michael Vaughn... "
" Vous y êtes. " Elle détailla la femme face à elle. " Je suis sa femme. "
" Je suis désolée de vous déranger, j'aurai souhaité voir votre... mari. "
Elle s'excusa et se rendit dans le salon, elle ouvrit la porte-fenêtre et appela Vaughn. Elle lui indiqua que quelqu'un souhaitait le voir, et elle remonta avant que l'eau de son bain ne se glace définitivement. Vaughn se rendit dans l'entrée, la porte était ouverte, mais personne n'était là, il s'avança sur le perron et vit une femme lui tourner le dos. Elle avait des cheveux blonds dorés, qui tombaient à la base de sa nuque. Elle avait enfoui ses mains dans les poches arrière de son jean.
" Bonjour ! "
Elle se retourna, et alors qu'il plongeait son regard dans le bleu azur de la femme en face de lui, son sourire se figea. Elle avait tout d'une inconnue, et pourtant son cœur venait de faire un bond énorme dans sa poitrine.
" Bonjour Vaughn. "
Il resta interdit en entendant une voix timide et vibrante prononcer un nom que plus personne ne lui donnait désormais.
" Syd ? "
" Surprise ! "
Sa voix tremblait et elle était mal assurée, hésitante. Vaughn ne trouva rien à dire, aucun geste à faire, il se trouvait stupide, incapable de quoi que ce soit.
" Comment... "
" Je suis désolée. Je sais par quoi tu as du passé...Où sont les enfants ? "
" Chez Weiss. Ils sont au cinéma. "
" J'ai rencontré... "
" Shelly. "
Vaughn ne comprenait plus rien, trop d'informations lui parvenaient trop vite, il fallait qu'il prenne du temps pour analyser les choses...Il était incapable de faire preuve de raison.
" Je suis vraiment désolée... " répéta Sydney en larmes. " Je voudrais...je voudrais voir mes enfants. "
" Mon dieu, Syd...je ne sais même pas quoi te dire, je...C'est incroyable, je ne comprends rien... "
" Comment vont Benji et Erin ? "
Il déglutit difficilement.
" Ils vont bien. "
" Vaughn... "
" C'est de la folie ! C'est un rêve, c'est une hallucination ! Ca n'a rien de réel ! Tu es...tu es... "
" Morte ? Vaughn, je t'en prie, je t'expliquerais tout ce que tu veux savoir, mais avant, je veux voir mes enfants, s'il te plait. "
" Bien sûr. Ils doivent être de retour pour six heures. Je les déposerai... "
Il allait dire 'chez elle' mais Sydney revenait d'entre les morts et une autre femme avait pris place dans sa maison.
" Je serai à l'hôtel, le Paradize Bay. Chambre 470. Je dois y aller. "
C'était du délire. Il ne savait pas quoi faire, quoi dire, s'il devait la retenir ou la laisser partir. Il doutait encore de la réalité de la scène qui venait de se dérouler.

" Où on va Papa ? "
Erin était pleine de questions, alors que son frère n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'il était monté dans la voiture.
" Je vous emmène voir quelqu'un qui a très envie de vous voir. Ben, ça va fiston ? "
" C'est encore une de tes idées pour jouer le rôle du père attentionné ? "
Vaughn ne répondit pas. Il conduisit jusqu'à l'hôtel de Sydney, mais des milliers de questions, de pensées, assaillaient son esprit. Il aurait des réponses, il finirait par demander à Sydney ce qui était arrivé, mais pour l'instant, il avait senti le désir qu'elle avait eu de voir ses enfants, et il comprenait, et il ne pouvait que se réjouir de l'effet que cela aurait sur Ben. Et il devrait aussi parler à Shelly. Un mal de crâne pointait à l'horizon. Il longea les couloirs de l'hôtel jusqu'à la chambre 470. Il frappa de légers coups. Erin sautillait sur place et malgré son silence, Ben se demandait certainement qui ils allaient rencontrer. La porte s'entrouvrit lentement, et Sydney apparut. Erin bien sûr restait impassible, mais Benji ouvrait de grands yeux ébahis. Sydney s'agenouilla et prit son fils dans ses bras, elle le serra contre elle puis prit son visage entre ses mains et l'embrassa avec toute la tendresse maternelle qu'elle n'avait pu exprimer ces trois dernières années. Puis elle se tourna vers Erin qui se cachait derrière la jambe de Vaughn qui ne pouvait retenir ses larmes.
" Ma Chérie, tu te souviens de moi ? "
Erin secoua la tête timidement.
" C'est Maman ! " Murmura Vaughn.
" Tu as tellement changé mon cœur, tu es magnifique ! "
Elle lui tendit sa main qu'Erin prit, et elle la serra elle aussi très fort.
" Je vous laisse entre vous. Quand veux-tu que je passe les chercher ? "
" On va dîner ensemble, tu n'as qu'à passer vers neuf heures. "
Il les laissa, Erin ne s'aperçut même pas de son départ, elle avait déjà retrouvé un lien avec sa mère. Sydney les admira tous les deux. La métamorphose la plus flagrante était celle d'Erin. La dernière fois qu'elle avait vu sa fille, elle n'avait qu'un an et demi. Et à présent, elle était magnifique, elle avait un air malicieux et un regard envoûtant. Son fils avait grandi, et avait gagné davantage de charisme, c'était une version réduite de son père. Il était beau, et ce qui la frappa le plus fut l'intensité de ses yeux verts, ils étaient aussi expressifs que ceux de Vaughn.
" Maman... "
" Qu'est-ce qu'il y a mon Chéri ? "
" Pourquoi tu es partie ? Pourquoi tu nous as fait croire que tu étais morte ? "
Elle le regarda dans les yeux en espérant qu'il comprendrait.
" Je n'ai pas choisi de partir, je vous aimais trop pour vous laisser, mais je n'ai pas eu le choix. Mais je vous fais une promesse. " Elle les prit dans les bras tous les deux. " Je ne vous laisserai plus...plus jamais, je vous le promets, je ne m'en irais plus, c'est promis ! "
Sydney tenta de récupérer le temps perdu au cours de cette soirée qu'elle passa avec ses enfants. Elle apprit de nombreuses choses sur eux, et elle regretta de ne pas avoir été là pour les premiers jours d'écoles d'Erin par exemple. Mais elle était heureuse, car elle appréhendait ces retrouvailles. Benji était calme et réservé, pourtant, elle sentit brûler une petite flamme en lui. Et Erin était un véritable moulin à parole, rien ne l'arrêtait. Et il n'y avait aucune barrières entre elles. C'était comme si elle ne s'était jamais quitté, comme si Erin se souvenait exactement de Sydney alors que cela semblait impossible. Elle était trop petite.
" Je te trouve vraiment belle Maman ! "
" Toi aussi tu es très belle ma Chérie, je suis sûre que Papa n'arrête pas de te le dire ! "
Ils dînèrent ensemble au restaurant de l'hôtel et Vaughn vint à 21h30. Il retrouva sa progéniture souriante et enchantée par la soirée, et Sydney semblait elle aussi animée d'un feu nouveau. Lorsqu'il l'avait vu l'après midi, elle lui avait semblé sur le point de s briser. Revoir ses enfants lui avait redonné des forces.
" Pourquoi on ne peut pas rester avec Maman ? " Demanda Erin d'un air boudeur.
" Mais je n'ai pas d'endroit où te faire dormir voyons, ma puce ! "
" Je pourrais dormir avec toi. " Suggéra la petite fille.
" Allons, Erin, tu verras Maman très bientôt. Vous aurez tout le temps de vous voir, mais demain vous devez aller à l'école. "
" Merci de les avoir amener. "
" C'est normal. Syd, il faut qu'on parle. "
" Je sais, mais pas ce soir. On pourrait peut-être aller prendre un café demain après midi. Je te dirai tout ce que tu veux savoir. "
" Très bien. Bonsoir. "
Elle referma la porte et éclata en sanglots. Les uns étaient du au bonheur d'avoir retrouver ses enfants après une longue séparation. Les autres étaient du à la triste réalité : son mari avait trouvé une autre femme et elle ne faisait déjà pus partie du paysage. Il ne l'avait même pas prise dans ses bras la veille sur le perron, il n'avait pas exprimé sa joie de la revoir, ni même son soulagement qu'elle soit en vie. Il aurait pu la serre contre lui, lui murmurer des mots tendres, mais il n'avait rien fait. Sydney dut se résigner à reprendre le nom de Bristow, une autre Mme Vaughn avait pris sa place en son absence.

Vaughn s'était assis à la terrasse du café de l'hôtel et attendait Sydney. Le tremblement de ses mains marquait son état de nervosité, et son impatience. Il n'avait pas dormi de la nuit. Il avait passé une partie à se retourner d'un sens à l'autre de son lit jusqu'à ce que Shelly lui fasse remarquer qu'elle aussi souhaitait dormir, après quoi il avait pris son oreiller et s'était rendu sur le canapé du salon où il avait tenté de fermer les yeux mais il n'y parvint pas, le visage de Sydney lui revenait constamment. Il avait demandé à Erin et Benji de ne rien dire à propos de leur mère à Shelly, il préférait lui dire lui-même, mais il n'avait pas eu le courage de le faire en rentrant la veille.
" Hé ! " Entendit-il derrière lui alors qu'une main se posait sur son épaule.
Sydney lui adressa un sourire et s'assit en face de lui, en ôtant ses lunettes de soleil.
" Salut. "
" Il fait un temps superbe, cela m'avait tellement manqué ! "
" Je t'ai vu dans le cercueil. Je les ai vus le refermer, et je l'ai suivi jusqu'à ce qu'il soit mis en terre. Sydney, tu étais morte... "
Son visage était triste, elle semblait tout aussi perdue que lui, mais elle avait des réponses que Vaughn n'avait pas.
" Je sais que tu étais au courant de ma maladie, et tu ne m'as jamais rien dit. Je devrais sans doute être en colère, mais je crois savoir pourquoi tu m'en as jamais rien dit. "
Un serveur s'approcha pour prendre leur commande, Vaughn le foudroya du regard, d'autant plus que le jeune homme regardait avec une trop grande insistance sa fe...Sydney.
" Je ne voulais pas que tu aies encore un tel fardeau à porter. Ta vie était bien assez compliquée. "
" Elle était plus simple grâce à toi. Mais je te remercie de ne rien avoir dit. "
" Ton père sait que tu es...vivante ? " Demanda-t-il.
" J'irai le voir ce soir, il est en voyage pour l'instant, je ne voulais pas lui apprendre par téléphone. "
Elle sourit tristement.
" Explique moi ce qui s'est passé. " Plaida Vaughn.
" Plus tard. " Elle leva les yeux vers lui. " Je suis heureuse de te revoir. "
" Les enfants ont hâte de te revoir. "
" Je pourrais peut-être les prendre tout le week end. Enfin, si cela ne t'ennuie pas ! "
" Non, bien sur que non... " Il secoua la tête et la prit entre ses mains. " Syd...tu ne peux pas savoir à quel point j'ai prié pour que tout ceci soit un cauchemar, pour que les enfants n'aient pas à traverser ce que nous avions vécu à leur âge...J'ai rêvé tant de fois que tu étais là, quelque part, et je me suis laissé convaincre du contraire parce que ça m'arrangeait... "
Elle s'empressa de poser ses mains par-dessus les siennes et le rassura.
" Tu ne pouvais pas savoir...Je suis désolée que tu aies du vivre ça ! "
" Tu m'as tellement manqué... " admit-il à mi-voix. " Syd... "
" Ne dis rien...ç va aller ! " Elle caressa les plis sur son front, les mêmes qu'il avait déjà lorsqu'il s'inquiétait pour elle quand elle partait en mission ou qu'elle éclatait en sanglot sans qu'il sache pourquoi. Après quelques années de mariage, elle était parvenue à en faire disparaître, mais de nouveaux étaient venus s'ajouter. Cela ne gâchait rien à son charme, mais elle se doutait que cela avait un rapport avec sa disparition. " On marche un peu ? "
Ils quittèrent l'hôtel et se rendirent dans un parc verdoyant, ils longèrent une petite étendue d'eau. Il faisait beau, la chaleur du soleil était agréable. Sydney se sentait littéralement revivre. Elle lui raconta qu'elle se souvenait s'être évanouie un matin, et avoir repris conscience dans un lieu étranger, blanc et à l'odeur particulière d'un hôpital. Elle avait aussitôt cherché son mari mais c'était sa mère qu'elle avait vue. Elle s'était mise à paniquer, mais bientôt Irina Derevko lui expliqua tout. La rencontre avec Vaughn dans l'usine, sa maladie, ses recherches au cours de ces dernières années pour éviter qu'il ne lui arrive quelque chose...Elle s'était inquiétée qu'il s'agisse d'un piège, mais chaque jour elle avait eu des nouvelles de son mari et de ses enfants, et alors qu'elle se demandait pourquoi elle était retenue prisonnière, Irina lui avait expliqué qu'il s'agissait d'un temps de guérison relativement long. Après son 'décès', sa mère avait fait ouvrir sa tombe, récupérer le corps de Sydney et l'avait fait envoyer en Russie. Là bas, elle était parvenue à réussir la plupart des objets de Rambaldi il n'en restait plus qu'un seul l'ultime qui devrait ramener sa fille à la vie. Il lui fallut un an pour le récupérer des mains de Sloane, celui ci avait disparu après cet évènement. Il fallut plusieurs mois pour faire marcher la 'machine' de Rambaldi. Et il avait fallu d'autres mois encore pour que Sydney se remette totalement et qu'on s'assure qu'elle était totalement guérie.
" Pourquoi n'a-t-elle pas cherché à me contacter ? "
" Vaughn, malgré tous les griefs que j'ai contre ma mère, il y a au moins une chose que je sais, c'est que je lui dois la vie, et je pense que si elle ne t'a pas tenu au courant, c'est seulement qu'elle ne voulait pas te donner de faux espoirs. J'ai passé quelque temps avec elle, et même si je ne peux pas lui pardonner ce qu'elle nous fait endurer à tous les deux, ou à mon père, je sais qu'elle m'a sauvé la vie par amour pour moi. Et je voulais te dire merci. "
" Pourquoi ? " S'étonna Vaughn.
" Pour l'avoir laisser repartir et ne pas l'avoir tué. Si tu ne l'avais pas fait, je serai véritablement morte. "
" Et maintenant ? "
" Elle ne veut plus que nous nous voyons. Elle m'a dit qu'elle ne voulait pas que je lui soit redevable. Elle a atteint son but, qui a toujours été de me sauver. Elle s'est retirée du jeu. Je sais que c'est dur à croire, mais je veux vraiment y croire. Et je n'ai plus du tout envie de faire partie de ce monde là, alors même si elle avait d'autres intentions, je crois que je ne m'en occuperai pas ! "
Ils 'étaient arrêtés et Vaughn regardait vaguement le reflet du ciel et du soleil sur l'eau calme.
" Je ne sais pas si elle a d'autres intentions mais elle t'a rendu la vie, et je suis prêt à lui laisser le bénéfice du doute. "
" Tu m'as manqué aussi ! " Murmura sydney.
Il ne sut comment il avait pu se retenir si longtemps de la prendre dan ses bras et la serrer contre lui, mais il se rattrapa et la maintint fermement, de peur qu'elle ne s'envole loin de lui. Elle passa ses bras autour de son cou et se mit à pleurer. Elle devina que lui aussi était ému aux larmes. Mais rien ne serait plus jamais comme avant.
" Je dois aller chercher les enfants. "
" C'est d'accord pour ce week end ? Tu peux me les déposer vendredi soir ? Et je peux les déposer dimanche soir chez toi. "
" C'est entendu. Je passerai demain soir alors. "
Ils regagnèrent l'hôtel sans échanger un mot, Vaughn monta dans sa voiture, et Sydney se réfugia dans sa chambre où elle se mit une nouvelle fois à pleurer.

Elle finit par annoncer sont retour à son père qui succomba aux émotions et se mit à pleurer. Elle retrouva Will et Weiss, Will qui était presque un homme marié, qui vivait avec une jeune femme que Sydney trouvait adorable. Et Weiss était un marié heureux, avec un enfant. Un petit garçon. Le monde ne s'était pas arrêté de tourner en son absence, et même si cela l'attristait d'avoir ainsi perdu plusieurs années de sa vie, elle était heureuse que ses amis soient heureux. Elle rattrapa le temps perdu avec ses enfants qu'elle prenait presque tous les week end. Elle resta à l'hôtel pendant un certain temps, mais elle cherchait un appartement pas trop grand pour elle, et pour que ses enfants puissent venir aussi souvient que possible. Elle retrouvait avec plaisir son rôle de mère, elle leur faisait faire leur devoir, signait les mots de liaison des professeurs, se rendaient aux réunions, les amenaient aux anniversaires de copains. C'était le rôle d'épouse qui lui manquait. Elle aurait souhaité qu'elle et Vaughn soient ensemble pour s'occuper de leurs enfants.
" Maman, pourquoi on ne pourrait pas venir vivre avec toi ? " Demanda Benji un dimanche matin.
" Parce que vous avez déjà votre maison chez Papa. Et nous, on se voit très souvent. "
" Oui, mais si on vivait avec toi, on te verrait plus souvent encore. "
" Tu sais, même en vivant avec Papa, tu peux venir me voir quand tu en as envie, il suffit de demander à Papa de te déposer, ou de m'appeler pour que je vienne te chercher. "
" T'avais promis qu'on serait plus séparé ! "
" On n'est pas séparé Benji ! " Lui dit doucement Syd. " Je vais trouver un appartement pas trop loin de chez Papa, comme ça tu pourras même venir en vélo. Ce sera chouette, non ? Et puis tu pourras choisir toi-même ta chambre ! Ce sera génial tu verras ! "
" Je préfèrerais vivre avec toi quand même. Et puis je n'aime pas Shelly. "
" Pourquoi cela ? Elle est...méchante, avec toi ? Benji ? "
" Non. "
" Avec ta sœur ? Elle est méchante avec Erin ? "
" Non, ça va. "
" Alors dis moi ce qui ne va pas avec Erin ! " Continua-t-elle.
" C'est avec Papa qu'elle est méchante. "
Sydney fut touchée et se mit à sourire en pensant que son petit Benji se souciait du bien être de son père.
" Tu sais, je crois que Papa est assez grand pour se défendre ! Je suis sûre qu'il dot beaucoup tenir à Shelly. "
" Papa et toi, vous n'allez pas revivre ensemble ? "
Elle s'agenouilla et le fixa tendrement.
" Non, ce n'est pas possible. "
" Vous ne vous aimez plus ? "
" Si, bien sûr que si. J'aime Papa très fort, mais parfois, on ne fait pas toujours ce que l'on veut, et puis même si Papa m'aime aussi, il aime également Shelly. Ce qu'il faut que tu saches, Benji, c'est que quoi qu'il arrive, Papa et moi t'aimons très fort ! Et ce n'est pas parce qu'on ne vit plus ensemble que ça change les choses te concernant, ou concernant ta sœur. Vous êtes notre priorité, tu comprends ? "
Il hocha la tête. Elle embrassa son front et le laissa terminer son petit déjeuner.

" Je pense qu'à l'heure qu'il est, vous avez du retrouver une vieille connaissance, M. Vaughn ! "
Vaughn se raidit en entendant la voix d'Irina au téléphone.
" Où êtes vous ? "
" Rassurez-vous, j'ai quitté le pays, comme je l'avais dit à sydney. J'ai dit que nous devions couper les ponts, mais j'ai comme l'impression que ma mission n'est pas encore totalement achevée. "
" Que vous faut-il de plus ? " Demanda-t-il froidement.
" Est-ce une manière de vous adresser à celle qui a ressuscité votre femme ? Oh, mais j'oubliais...comment va votre amie ? Shelly, c'est ça ? La nouvelle du retour de Sydney a du être pénible. "
" Elle n'est pas au courant. "
" Ca ne m'étonne guère. Mr Vaughn, il y a une douzaine d'années, vous m'avez épargnée, et vous m'avez fait confiance, et j'ai honoré ma parole envers vous, même si plus tard que prévu. Il serait temps d'honorer votre propre parole. "
" Ma propre parole ? "
" Devrai-je vous rappeler les vœux que vous avez prononcés le jour de votre mariage ? Il s étaient pourtant mémorable. J'en ai été très émue... "
" Vous étiez à notre mariage ? "
Mais elle venait de raccrocher. Bien sûr qu'il lui était inutile de lui rappeler les vœux qu'il avait prononcés le jour de son mariage. Il avait promis d'aimer sa femme même au-delà de la mort. Ne venait-il pas de rompre sa promesse ?

Vaughn avait vu changer le visage de son fils dès le jour où sa mère était revenue dans sa vie. Il souriait, parlait d'avantage, mais dès qu'il était proche de Shelly, il s'assombrissait de nouveau. En dehors de cela, il tait redevenu le garçon d'il y a trois ans, et il comprit qu'il avait sous-estimé le lien qui l'unissait à sydney. Il avait repris les cours de hockey parce que Sydney le lui avait demandé. Pendant trois ans il lavait tenté de le persuader de prendre des cours, mais chaque fois il se butait et disait de ne rien avoir à faire de ce sport qui ne l'intéressait pas. Il avait suffit d'un mot de Sydney pour que Benji demande à Vaughn de le réinscrire, au plus grand plaisir de son père. Il était convoqué par l'entraîneur le soir même, et il craignait un peu ce qu'il allait entendre. Et Ben, qui lui semblait tout à fait confiant, s'inquiétait d'avantage de ce que sa mère ne vienne pas, car ses deux parents avaient été convoqués.
Vaughn se rendit à la patinoire, sur la glace, l'entraînement n'était pas encore fini. Il remarqua Sydney dans les gradins, elle était totalement impliquée dans le jeu qui se déroulait sous yeux. Elle avait le même regard brillant que lorsqu'elle venait à ses matchs de hockey pour l'encourager. Shelly ne l'avait jamais fait. Elle se désintéressait de ce sport.
" Benji étai inquiet que tu ne viennes pas ! " Dit-il en se dressant près d'elle.
" Il n'a toujours pas une totale confiance, il pense que je risque de m'en aller à tout moment. Mais je lui avais promis de venir ! En plus, j'étais dans le coin, je viens de trouver un appartement, et c'est tout à fait ce que je recherchais ! "
" Déjà ? Je ne pensais pas que... "
" J'en ai assez de l'hôtel, j'ai besoin de me retrouver vraiment chez moi ! " Sourit-elle. " Ta femme n'est pas avec toi ? "
" Ma femme ? Sydney... "
" Ah, M. et Mme Vaughn ! " Interpella l'entraîneur. Il s'approcha d'eux dans les gradins pour venir leur parler. " Merci d'être venu ! "
" Euh...Mme Bristow, s'il vous plait ! " Dit Sydney, mal à l'aise.
" Pardonnez-moi. Je voulais vous parler de Ben...Je ne vais pas pouvoir le garder dans l'équipe ! "
" Quoi ? Mais pourquoi ? " Attaqua Vaughn.
" Calmez-vous ! " Lui dit calmement le coach. " Benji est très attachant, et c'est un gosse vraiment formidable, mais il n'a pas sa place dans cette équipe. Il est de loin le meilleur élément que j'ai, mais son niveau est de loin supérieur à celui des autres et ce n'est pas dans son intérêt de rester parmi nous. J'ai demandé à un de mes collègues de le prendre dans son équipe, et si vous êtes d'accord, Benji peut changer dès la semaine prochaine ! "
" Tu entends ça ! " S'écria Sydney. " Tout le talent de son père ! " Dit-elle d'un ton enthousiaste.
" Vous avez un fils fabuleux ! Excusez-moi, je dois retourner sur la glace, mais on se revoit à la fin, d'accord ? "
" Bien sûr ! " Répondit Vaughn.
" Félicitations ! " Lui dit Sydney en souriant. " Tu en as fait un champion ! Vous avez ça dans les gènes ! Et je suis sûre qu'Erin sera aussi douée ! "
" Sydney... "
" Tu n'as pas l'air ravi ? "
" Si, bien sûr, mais...Pourquoi avoir repris ton nom ? Nous sommes toujours mariés, tu aurais pu garder Vaughn...je sais que les choses ne sont pas idéales mais... "
" Vaughn, voyons...tu t'es remarié, je ne vais pas porter le même nom que ta femme ! "
" Marié ? Mais de quoi tu parles ? "
" De Shelly. Ta femme. Tu t'es cogné la tête ? "
" Mais enfin, je ne suis pas marié avec Shelly ! Syd...Tu as cru que j'étais marié ? "
Elle se mit à ricaner gentiment.
" Oui, c'est un problème ? "
" Oui, s'en est un, parce que je ne suis pas marié. Et je n'ai même jamais eu l'intention de demander Shelly en mariage mais où es-tu allée chercher cette idée saugrenue ? "
" C'est elle qui s'est présentée comme ta femme. "
" Je n'ai qu'une femme et c'est celle qui est en face de moi en ce moment ! "
" Vaughn... " plaida Sydney en détournant le regard.
Il attrapa son menton et la fit le regarder.
" Syd...Je ne veux pas que tu reprennes ton nom. C'est toi ma femme, d'accord ? Tu es la femme que j'aime. Je veux que tu portes mon nom. Et je veux qu'on élève nos enfants ensemble ! "
" S'il te plait, ne dis pas de bêtise ! Tu compliques tout. "
" C'est toi que j'aime Sydney...je l'ai toujours su, mais je ne sais pas pourquoi j'ai attendu si longtemps pour te le dire ! J'ai vécu sans toi pendant trois longues années. Je voudrais passer le reste de ma vie avec toi, et ne plus jamais te quitter. Si tu veux encore de moi. " Ajouta-t-il d'une voix tremblante. Elle le sonda du regard puis se mit à sourire en détournant la tête. " Quoi ? "
" Tu es l'homme le plus fantastique que je connaisse ! " Elle se mit à rire. " Mais je ne comprends pas comment tu peux douter de ce que je ressens pour toi. Bien sûr que je veux de toi, tu me manques tous les jours, je veux reprendre ma place dans ta vie. "
" Oui ? "
Elle hocha la tête. Il s'approcha d'elle et passa son bras autour de sa taille, se baissant pour effleurer ses lèvres.
" Devant le coach ? "
" Je m'en fiche ! "
Il pressa d'avantage ses lèvres et elle se laissa embrasser avec une douceur et une tendresse dont elle avait infiniment besoin. Leur baiser se fit plus urgent et passionné. C'était un rêve devenu réalité. Combien de fois l'avaient-ils l'un et l'autre désiré sans oser agir sur leurs désirs ?
" Excusez-moi... Mme Bristow ? M. Vaughn ? "
Ils se séparèrent à contre cœur et se tournèrent vers l'entraîneur.
" C'est Mme Vaughn ! " Répondit Sydney en échangeant un fou rire avec son mari.



FIN
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wolwiegi
Invité




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MessageSujet: Re: La traversée de l'enfer par Bethsabée   La traversée de l'enfer par Bethsabée Icon_minitimeDim 18 Sep - 2:26

j'adooooore ta fic!!! elle est trotrotrotrooop bien!! bravo ok danse fete shock merci beaucoup parce que j'ai passé un excellent moment! vivement une autre !!!!!
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