Frigo Disclaimer : Les personnages de Largo Winch et The sentinel appartiennent à leurs créateurs respectifs. Seul les personnages de Jessica et Sarah appartiennent aux auteurs Raf et Scilia
Résumé : Jim rencontre le milliardaire Largo Winch d’une manière particulière. La suite des événements va les amener à enquêter sur un serial killer qui sévit à Cascade, les conséquences seront plus qu’inattendues.
Auteurs : Scilia et Roceane
Genre : Angoisse, PG13, slash kawaï (baiser)
Archives : Vous trouverez nos autres fics sur notre site www.bricbrac.fr.st
Note de l'auteur : N'hésitez pas à nous donner votre avis et rectifier nos erreurs sur les personnages de Largo Winch ^___^ Vous trouverez les notes de l'auteur à la fin de la fic
***
Je vais mourir et personne ne le saura jamais. Encore une fois, il a fallu que je n'en fasse qu'a ma tête. Oh, je sais ce que vous allez me dire. Que je n'ai qu'à m'en prendre qu'à moi-même, mais quand on est le gardien de la Grande Cité, on ne fait pas toujours ce que l'on veut. Je n'ai pas pour habitude de me plaindre, c'est plutôt le lot de mon équipier, Blair Sandburg. Si nous ne nous étions pas disputés, il serait avec moi. Je préfère qu'il ne soit pas là, il ne servirait à rien que l'on meurt tous les deux. Il n'a pas accepté ce que j'ai mis plus de deux mois à voir comme une évidence. Je pensais que c'était simplement de la jalousie envers mes collègues qui travaillaient avec Blair, mais ce n'était pas ça, c'était plus que cela. Cassie, Megan et toute sa ribambelle de petites amies… Je n'aurais jamais pensé que moi, James Ellison, je puisse un jour être amoureux d'un homme… Pas amoureux, c'est beaucoup plus fort que cela. Je clench dès que je vois une femme s'approcher de lui. Pourtant de nombreuses femmes sont passées dans ma vie mais il a fallu que se soit de mon meilleur ami, de mon guide, que je tombe amoureux. Je commence à avoir froid. Je suis enfermé dans ce frigo depuis deux heures. J'ai suivi un suspect jusqu'à cette usine de conserves de thon abandonnée et me suis fais surprendre bêtement. Mes sens débloquent depuis que je lui ai dit que je l'aimais, depuis que je connais sa réponse en fait. Je me suis réveillé dans ce frigo et n'ai quasiment aucune chance de m'en sortir.
***
- Vraiment Largo je ne vois pas ce qu'on vient faire ici !
- Pourquoi, tu avais rendez-vous avec une de tes blondes ? dit Joy pour le taquiner
- Une de mes blondes ? Sache que….
- Vous avez fini tous les deux ! On est ici parce que j'ai bien l'intention de faire de cette usine un nouveau foyer d'accueil pour ceux moins bien lotis que vous
Le petit groupe entra dans l'usine et visita les différentes installations, Simon traînant toujours les pieds et en bougonnant sans arrêt. Un bruit sourd fit sursauter Joy qui, dans un réflexe de protection, plongea vers le sol entraînant largo dans sa chute. Simon sortit de sa cachette et se dirigea vers la source du bruit.
- On dirait que le bruit vient de derrière cette porte
Largo se redressa et aida Joy à se relever, elle haussa les épaules en guise d'excuse…
- Ben ouvre là qu'on voit ce qu'il y a derrière
- Pourquoi moi ? Je vais pas faire ton boulot !
Joy s'approcha exaspérée et ouvrit la porte.
***
Blair s'était endormi sur le canapé en attendant Jim. Il était décidé à clarifier la situation et à y mettre bon ordre. Le téléphone le réveilla en sursaut.
- Sandburg…, fit-il en baillant
- Sandy, on a un problème, dit Megan avec de l'inquiétude dans la voix.
- Tu as qu'à appeler Jim
- Justement, le problème s'appelle Ellison
- Allons bon ! Dans quelle galère s'est-il encore fourré ?
- Il est au General Hospital, le capitaine est déjà là-bas
- J'arrive…
***
Dans une immense chambre au premier étage d'un manoir, deux ombres préparaient un funeste cocktail sous l'œil avisé d'une troisième, qui se tenait légèrement en retrait. La nuit étoilées de Van Gogh ornait l'un des murs de la pièce qui était meublée avec goût. Si un importun avait glissé un œil dans cette chambre, il aurait pu facilement s'imaginer assister à un sabbat excepté qu'il ni avait ni chaudron ni sorcières dans la pièce.
***
La salle d'attente des urgences était presque vide. Dans un coin étaient assises quatre personnes qui parlaient doucement. Maggie, l'infirmière attitrée du central, approcha et mis fin à leur discussion
- Sa température est stable, il n'a pas encore repris connaissance mais sa vie n'est plus en danger. S'il était arrivé vingt minutes plus tard, nous n'aurions rien pu faire pour lui. Je reviens dès que j'ai du nouveau. Au fait, capitaine, Blair n'était pas avec lui ?
- On a trouvé personne d'autre sur place, dit Largo
L'infirmière, étonnée, alla rejoindre la chambre où se trouvait Jim.
- Vous pouvez m'expliquer ce que vous faisiez là-bas ?
- Mr Winch visitait sa nouvelle acquisition, dit Joy sans laisser le temps à son patron de répondre
- Tu sais qu'il a appris à parler alors laisses tomber le mode boule-dog (1)
- Excusez les, mes collaborateurs ont parfois tendance à oublier qu'ils ont quitté la cour d'école depuis longtemps. J'ai l'intention de démolir cette usine et de construire à la place un centre d'accueil pour démunis, femmes battues et orphelins
- Vous êtes donc ce financier qui fait tant parler de lui en ce moment. Je ne sais pas comment Jim est arrivé dans ce frigo mais je voudrais vous remercier de l'avoir sauvé, dit le capitaine Banks
- Ce n'est rien, commença Largo avant d'être interrompu par ce qu'il prit pour une tornade
- Où est-il ? demanda une voix nonchalamment
- Bon sang, où étiez vous donc passé ! dit Banks en colère
- Je vous rappelle, capitaine, que vous m'avez donne ma journée, fit Blair agacé
Joy dévisageait les deux hommes en se disant que le nouveau venu était loin de l'image qu'elle se faisait des policiers, mais qu'il était très proche de son type d'homme. Simon donna plusieurs petits coup de coude à Largo qui commençait à être exaspéré par son manège.
- C'est dingue, il ressemble à…. Grrr comment il s'appelait déjà ?
Largo le regarda sans comprendre
- Mais si, tu sais bien… Ce type fou d'anthropologie…. Tu sais celui qui adorait les mayas… Il nous a traîné à travers tout Lima pour trouver un bouquin sur … Argh comment y s'appelle ? fit Simon en se torturant les méninges
- Blair, te voilà enfin, il te demande ! dit Maggie en approchant
Simon et Largo se regardèrent et tout leur revint d'un coup, ils s'écrièrent ensemble " Lima ". Blair qui était à mi-chemin de la chambre de Jim, s'arrêta net et se retourna.
- C'est pas vrai ! Largo et Simon, mais qu'est ce que vous faites là ?
- Oh la routine, on a trouvé un homme dans un frigo et on l'a ramené à l'hôpital ! répondit Simon
- Je vois que vous n'avez changé, toujours à vous mettre dans des histoires pas possibles !
- Et c'est vous qui dites ça, Sandburg, murmura le capitaine qui avait assisté aux retrouvailles à coté d'une Joy ébahie
- J'en ai pour cinq minutes, je vais voir mon partenaire et après je vous emmène boire un verre. Je connais un nouveau café qui vous rappellera celui de Paola
Blair fit demi-tour et entra dans la chambre de son partenaire sous le regard étonné de Largo et Simon, qui apprenaient qu'il était policier, mais aussi celui de son capitaine qui était stupéfait qu'il ne compte pas rester auprès de Jim.
***
Elle revêtit sa robe blanche. Pour la première fois de sa vie, elle se sentait vraiment belle. Quelqu'un l'aimait vraiment pour elle et non pour son argent, ou le prestige de son nom. Curtis et elle s'aimerait pour toujours et fonderait la plus belle des familles qui l'eut été donné de voir. Elle avançait maintenant au bras de son père. Il était là au bout de l'allée, il lui souriait. Sa sœur se tenait face à son bien aimé, elle portait une élégante robe bordeaux et dans ses yeux, elle pouvait voir se refléter sa joie. Le rêve se finit de la même façon et la jeune femme hurla en se réveillant. Une autre entra et la prit dans ses bras pour la réconforter.
***
Blair entra dans la chambre de son partenaire les mains dans les poches, l'air gêné. Il ne savait pas quoi lui dire. Il s'adossa au mur et regarda Jim à moitié endormi. La sentinelle se sentait encore groggy par les événements.
- Content de te voir, murmura Jim
- Ca va ?
- Si tu pensais te débarrasser de moi, je crois bien que c'est raté
- Je n'ai jamais dit que…, commença Blair
- J'aurais mieux fait de me taire ce matin, je suis désolé. La dernière chose que je voulais, c'était te mettre mal à l'aise
- Je sais… je ne vais te fatiguer plus longtemps, sinon Maggie va m'écharper
- Je comprends
Blair sortit laissant Jim perplexe. Son guide lui cachait quelque chose. Leur amitié allait avoir du mal à s'en remettre. Cela allait prendre du temps pour que Blair lui fasse à nouveau confiance.
***
- Tu te souviens de ce petit bar à Lima, celui où tu avais essayé de draguer la jolie blonde et que son camionneur de frère t'a fait passer un mauvais quart d'heure, dit Blair en donnant sa bière à Simon
- Autant que toi quand tu as dragué la rouquine du salon de massage de l'hôtel à Mexico
- Oui mais la différence c'est que moi, j'ai eu son numéro de téléphone, répondit Blair fièrement
- Oui et c'est moi qui passe mon temps à vous tirer du pétrin, dit Largo en levant son verre. A l'amitié éternelle
- A l'amitié éternelle, répétèrent les deux amis en répondant au toast de Largo
***
- Merci mademoiselle Arden, je compte sur la déposition de vos amis demain matin
- Sans problème… A mon avis, c'est plutôt votre inspecteur qui risque de vous les ramener
- Je ne savais pas que Sandburg connaissait M. Winch
- Moi non plus mais mon employeur a beaucoup voyagé
***
Maggie entra dans la chambre pour vérifier la perfusion de Jim. Elle trouva son patient éveillé et seul.
- Il est tard… Tu devrais dormir, dit Maggie doucement
- Je sais… Mais je n'en ai pas très envie
- Un problème avec Blair ?
- Pourquoi dis-tu cela ?
- Parce que normalement il faut un pied de biche pour le décoller de ta chambre et que ce soir…
- Ce soir, il devait avoir mieux à faire, lâcha Jim froidement
- Jim…. Qu'est ce que tu me cache ?
- Rien, rien…
- Je te connais comme si je t'avais fait, dit-elle en prenant un air sévère
- Je…
- Tu sais que je peux tout me dire
- Blair et moi on s'est disputé, dit-il en soupirant
- Et ?
- Et rien, il est juste un peu… comment dire… en colère…
- En colère ? Pourquoi ?
- Je lui ai dit quelque chose que j'aurais jamais du lui dire
- Lui dire quoi ? Je ne comprends pas
- Ne cherche pas, c'est vraiment trop compliqué
- Jim Ellison, tu es une tête de mule. Si tu ne me dis pas ce qui te turlupine, je te jure que je double ta dose de somnifère et que je dis au docteur Perkins de rallonger ton séjour chez moi de quelques jours
- Maggie ! ! !
- Il n'y a pas de Maggie qui tienne !
- Je… je lui ai dit que je l'aimais, murmura-t-il
- C'est tout à fait normal, c'est ton partenaire
- Oui mais ce n'est pas vraiment comme un partenaire que je l'aime. Je… je suis amoureux de lui, Maggie.
- Et c'est ca que tu ne voulais pas me dire ? Ca se voit comme le nez au milieu de la figure
- Tu…. Tu étais au courant ?
- Qu'il y a quelque chose de spécial entre vous, oui
- Tu crois que nous deux….avec le temps… ca pourrait marcher ?
- Sois patient, j'imagine que la nouvelle lui a fait un choc ?
- Un choc ? Tu plaisantes ? Ca a été un véritable tremblement de terre
- Essaye de le comprendre, tu lui demandes renoncer à jouer les Roméo du jour au lendemain alors forcement, ça le déstabilise
- Je lui demande de renoncer à rien du tout, mais je ne pouvais plus me taire plus longtemps
- Fais-moi confiance, il te reviendra. Maintenant il est temps de te reposer. Je repasserais tout à l'heure. Gare à toi si je te trouve encore en train de ressasser tout ça, dit-elle avec un petit sourire
***
Blair, Largo et Simon entrèrent dans la salle de la criminelle, tous trois avaient les traits tirés. Le jeune inspecteur s'installa au bureau de Jim et alluma l'ordinateur
- Chouette endroit, dit Simon en regardant autour de lui, mais j'aurais plutôt pensé te trouver dans un amphithéâtre ou au fond d'une bibliothèque toute poussiéreuse
- C'est une longue histoire, je ne crois pas que ce soit le moment d'en parler, fit Blair gêné
- Comme tu le sens, Lima ! Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise
- Salut Sandy ! Tu n'es pas aller chercher Jim à l'hôpital ?
- Non, j'ai été légèrement… débordé
Au moment où Blair prononçait ses mots, Jim fit son apparition sur le seuil de la criminelle accompagné de Simon Banks. Il jeta un regard circulaire sur la salle et fut surpris de trouver Blair en compagnie de deux hommes qu'il ne connaissait pas. Il sentit une sourde colère l'envahir en voyant un homme blond regarder l'ordinateur par-dessus l'épaule de son partenaire et lui murmurer quelques chose à l'oreille. Le capitaine posa sa main sur l'épaule de Jim en lui indiquant son bureau de la tête. Il sentit Jim hésiter et il raffermit sa prise.
- Tiens, tu es sorti de l'hôpital, dit Blair en le regardant passer
Jim ne répondit pas, feignant de ne pas avoir entendu. Le capitaine fit signe à Blair de se taire et salua ses deux comparses en leur demandant de le suivre dans son bureau.
***
Sarah regarda sa sœur endormie, elle referma la porte la porte communicante de la chambre et se dirigea vers leur ancienne salle de jeux. Elle sortit une petite clé dorée de sa poche et ouvrit la porte. La jeune femme alluma la lumière et découvrit la pièce tel qu'elle l'avait redecorée avec Jessica. Deux armures lui faisaient face à chaque coin de la pièce, sur le mur de gauche, une pièce de velours noire était tendue et accueillait plusieurs dagues et épées. Face à elle, une baie vitrée donnait sur le parc, d'immenses tentures rouge sang empêchaient la clarté d'entrer. Elle se dirigea vers l'immense secrétaire qui était à sa droite et l'ouvrit à l'aide d'une petite clé argentée. Sarah sortit un étui à cigarette de sa poche et le plaça à coté de la photo d'un homme avec une mèche de cheveux blonds. Sarah sourit en caressant la photo.
- Tu ne rendras plus jamais ma sœur malheureuse
Sarah sentit une présence derrière elle et se retourna.
- Je suis désolée, dit Jess doucement
- Tu n'as pas à l'être, il n'a eu que ce qu'il méritait. Je ne laisserai plus personne te faire de mal, répondit Sarah en prenant sa sœur dans ses bras
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Au central, Largo, Simon et Joy étaient assis dans le bureau du capitaine Banks. Ils faisaient face à une sentinelle légèrement énervée et à son guide au contraire très calme.
- Je vous remercie encore d'avoir sorti l'inspecteur Ellison de ce mauvais pas, dit le capitaine Banks
Jim ne cilla pas. Il tentait de maîtriser la colère qu'il sentait monter en voyant la familiarité dont faisait preuve son sauveur envers son guide.
- Ce n'était rien, un pur hasard, rétorqua Largo
- Sandburg vous fera signer vos dépositions avant que vous ne partiez
Joy regarda Jim et constata qu'il serrait les dents. Elle se demanda pourquoi il était en colère et aussi ce que signifiait l'indifférence de son partenaire. Elle avait toujours cru que les liens entre deux policiers étaient solides. Largo se leva et jeta un coup d'œil sur l'étagère à sa gauche. Il s'approcha et remarqua une carte de base-ball encadrée. Il reconnut Mickey Manttle, réédition spéciale de 1978. (2)
- Je n'aurais jamais imaginé voir cette carte, il n'y en a que dix exemplaires, n'est ce pas ?
- Exact, une de mes meilleures prises de pêche, dit Banks
- De pêche ? reprit Simon
- Sandburg vous expliquera, répondit le capitaine avec un petit sourire
Blair baissa les yeux et enfonça ses mains dans ses poches en grommelant quelque chose d'incompréhensible.
- Quel est sa cote maintenant ? Si je me rappelle bien, elle valait dans les 1000 dollars quand j'étais gamin
- Presque 5000, répondit le capitaine
- Wahoo, ca fait un paquet ! Pourquoi vous ne la mettez pas en sécurité ?
- Je n'ai pas encore trouvé d'endroit plus sûr qu'un commissariat de police
Largo sourit et fut rappelé à l'ordre par Joy.
- On doit y aller, il y a encore des détails à régler niveau sécurité pour la réception de ce soir
- Kerensky pourra bien s'en occuper
- Tu connais Joy, elle va jamais laisser un ruskov…, fit Simon vaguement
Joy ne le laissa pas finir sa phrase et lui envoya un violent coup de coude dans l'estomac sous le regard étonné de Blair.
- Si vous n'avez rien à faire, vous pourriez nous rejoindre ce soir ? proposa Simon
- A quelle réception faites-vous allusion, demanda le capitaine
- J'ai l'intention de récupérer des fonds pour construire le centre d'accueil dans lequel l'inspecteur Ellison était enfermé. Je serais ravi de votre présence.
- Merci de votre invitation, nous acceptons avec plaisir
Jim regarda son capitaine d'un œil noir et sortit de la pièce en silence.
- C'est quoi son problème à ton équipier ? demanda Simon
- Comment tu veux que je le sache, répondit Blair
Largo n'écoutait plus ses deux amis se chamailler. Il venait de reconnaître la photo d'un homme qui était affiché sur un tableau. Il s'approcha sous le regard du capitaine. Largo fixa le premier cliché et détourna les yeux du deuxième, une nausée le prit et il s'appuya contre le mur.
- Vous allez bien ? s'inquiéta Banks
- Je crois avoir reconnu… non, c'est impossible, murmura Largo pour lui-même
Largo se détacha du mur et se força à regarder le portrait souriant de l'homme, l'autre photo montrait la manière dont il avait fini ses jours, une large plaie sous la gorge.
- Dieu du ciel (3), c'est bien Nathan
- Nathan Rollings, c'est exact, confirma Banks
- Que lui est-il arrivé ?
- Il a rencontré un serial killer, nous avons très peu d'informations sur celui-ci. Son modus operandi à l'air de changer à chaque fois et le seul lien que nous avons, pour l'instant, entre les victimes est une petite rose en argent qu'il dépose sur le corps.
- Est-ce que Richard a été… tué ?
- Richard ? interrogea le capitaine
- Nathan était homosexuel. Richard et lui se sont mariés il y a un an, j'étais le témoin de Nathan
- Tu ne m'as jamais parlé de cela ! Protesta Simon
- Tu étais en vacances en Sardaigne. Cela s'est passé le week-end suivant notre aventure en forêt, termina Largo pour Joy
Cette dernière sourit en se remémorant celle-ci. Elle n'avait jamais pu oublier les mots de Francine, une française qui les avait aidés à se sortir d'un piège, lui disant qu'elle devait profiter du moment présent. Hélas, les choses n'avaient toujours pas évoluées avec Largo.
***
La réception battait son plein, les serveurs valsaient entre les groupes d'invités richement parés. La grande salle du Saint John était décorée des deux logos des sociétés organisatrices : le groupe W et l'entreprise Beaumont. Les deux hommes étaient en grande discussion sous le regard attentif de Joy. Simon dansait avec une femme superbe qui avait une tête de plus que lui. Blair et le capitaine Banks entrèrent à ce moment-là. Tous les deux avaient sorti leur smoking de la naphtaline, Blair tirait sans cesse sur son nœud papillon. Il se dit qu'il n'aurait jamais pu porter ce genre de chose tous les jours à l'instar de Largo qui semblait parfaitement à l'aise. Joy s'avança à leur rencontre. La musique s'arrêta et Simon salua langoureusement sa partenaire avant de rejoindre le petit groupe.
- Bonsoir mademoiselle Arden, la salua Banks
- Appelez-moi Joy, répondit-elle en souriant
- Alors bonsoir Joy, dit Blair en la regardant droit dans les yeux
La jeune femme soutint son regard jusqu'au moment où Simon les rejoignit.
- T'as pas réussi à faire ton brushing, Lima ?
- Toujours aussi aimable, dit Blair remettant son catogan en place
- Si on allait voir le buffet avant que ses rupins n'aient tout dévoré
Blair et le capitaine lui emboîtèrent le pas tandis que Joy reprenait son poste d'observation. Elle remarqua Kerensky adossé à un mur. Il avait fait preuve de goût pour une fois et avait revêtu un costume de style mao entièrement noir. Joy remarqua une superbe brune à ses cotés. Un fourreau noir soulignait sa fine taille, ses cheveux étaient remontés en un chignon lâche, Elle ne put en voir plus, la belle lui tournait le dos. Joy fut amusée par l'expression ennuyé de Kerensky et suivit son regard. Il contemplait une superbe rousse qui parlait avec Largo et monsieur Beaumont. Joy la détailla du regard en même temps que Kerensky. L'inconnue portait une robe émeraude, cintrée à la taille, découvrant ses épaules, ses longs cheveux roux n'étaient retenus que par deux fines barrettes en formes d'étoiles. Joy ne douta pas seul un instant que les pierres étaient vraies, la jeune femme respirait l'argent à plein nez. Joy détourna le regard et ne vit pas la jeune femme qui était avec Kerensky se précipiter vers la rousse. Elle lui dit quelque chose à l'oreille et elles partirent vers le balcon.
- La soirée semble une réussite, dit la rousse en souriant
- Je ne suis pas de ton avis, répondit la brune
- Pourquoi cela ?
- Je viens de me faire éconduire
- Par qui ?
Les deux jeunes femmes regardèrent la salle et la brune lui montra l'homme qui avait osé refuser ses avances.
- Tu as toujours aussi bon goût, constata la rousse
- Peut-être mais il n'est pas pour moi celui-là, répondit l'autre en regardant fixement sa comparse qui ne le quittait pas des yeux. Par contre, il n'a pas l'air de te laisser indifférente
Elle ne répondit pas, Kerensky venait de se tourner vers elle et ne la quittait pas des yeux.
- Tu crois que je peux tenter ma chance ?
- Qui t'en empêcherait ? Certainement pas moi, dit la brune malicieusement, j'ai une chose importante à faire
La jeune femme rousse déposa un baiser sur la joue de sa compagne et se dirigea vers le russe. Celui ci passa nerveusement la main dans ses longs cheveux blonds et déglutit difficilement.
- Au fait Blair, tu leur as dis ce que tu avais fais à Cuba avant de devenir policier ?
- Simon…, dit Blair d'une voix grave
- Non mais c'est vrai quoi ! Il a fait un super truc !
- Je ne crois pas que…, commença Largo
- Mais si, laissez le continuer Mr Winch, qu'a donc pu faire notre héros national à Cuba ?
- Je ne suis certain que vous ne voulez pas savoir, capitaine
- Mais si, il veut savoir, continua Simon amusé, et puis, tu ne vas pas te fâcher parce qu'on se remémore de bons souvenirs
- De bons souvenirs, répéta Largo en avalant de travers son champagne
- Bons peut être pour toi Simon mais pour moi, répondit Blair, ce n'était pas…
Blair ne finit pas sa phrase, il venait de repérer un homme qui semblait prit d'un malaise. Joy et lui arrivèrent près de l'inconnu qui se tenait la gorge. Il semblait incapable de respirer. Blair ouvrit son nœud papillon et déboutonna le haut de sa chemise, ce qui ne sembla améliorer son état. Joy le regardait impuissante et demanda s'il y avait un médecin dans l'assistance. Comme personne ne répondit, elle prit son portable et appela une ambulance. Banks fit reculer la foule qui s'agglutinait autour de la victime avec l'aide de Largo et Simon. L'homme mourut avant l'arrivée des secours sous le regard sombre de Blair. Le jeune inspecteur se leva et se dirigea vers le balcon, il fut arrêter par Largo qui lui parla quelques instants avant de le prendre amicalement dans ses bras. Il savait ce que cela faisait d'être impuissant face à la mort. Personne ne remarqua les flashs qui surgirent derrière un pilier au même moment.
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LE NOUVEAU COUPLE DE LA HAUTE SOCIETE
La nouvelle conquête du plus célèbre célibataire new-yorkais n'est pas celle que l'on pourrait croire. En effet, notre envoyé spécial a assisté à la réception donnée par Ms Winch et Beaumont, à Cascade, état de Washington, à l'occasion de leur partenariat pour la création d'un centre d'hébergement pour femmes battues et orphelins. A l'issue d'une soirée plus que mouvementée - rappelons brièvement la mort du Docteur Kimble dans d'étranges circonstances - le président du groupe W est reparti dans les bras d'un mystérieux inconnu. Notre envoyé spécial à enquêter sur celui ci, il s'avère qu'il s'agit de l'inspecteur Blair Sandburg. Celui-là même qui avait avoué au monde entier sa frauduleuse machination, faisant passer l'inspecteur James Ellison pour une sentinelle (homme aux sens soi-disant sur développés), ce qui lui a valu l'expulsion pure et simple de l'université Rainier de Cascade, Washington. Nous ne savons pas si leur relation dure depuis longtemps ni si M Winch est réellement homosexuel mais nous souhaitons longue vie à leur couple.
Andrew Cooper - Cascader's reports (4)
***
L'atmosphère était tendue quand John Sullivan pénétra dans la salle du conseil d'administration du groupe W. La réunion exceptionnelle avait été demandé par Michel Cardignac, président de la compagnie Air Winch, ce qui n'augurait rien de bon.
- Vous étiez au courant de cela, fit Cardignac en jetant un journal sur la table qui atterrit juste devant Sullivan
- Qu'avez-vous encore inventé pour reprendre en main le groupe ?
- Je n'ai pas eu besoin d'inventer quelque chose, ce n'est pas de ma faute si notre président étale sa vie privée dans les journaux à scandales !
- C'est vraiment dégoûtant, fit la présidente de la branche commerciale
Cardignac avait prit soin de faire passer le journal à ses collègues avant la réunion.
- En aucune façon, la vie intime de Largo Winch ne peut influer sur ses capacités à diriger le groupe
- Sauf s'il décide dès demain de donner des préservatifs roses à pois noir gratuitement dans le monde entier, rétorqua Cardignac pour faire sourire l'assemblée
- Et quand bien même, sa vie privée ne vous regarde en rien. Je ne pense pas que sa sexualité ait quelque chose à voir avec sa manière de diriger ses affaires mais peut-être n'est-ce là que jalousie de votre part. Vous auriez peut-être aimé être à la place de ce jeune homme ? suggéra mielleusement Sullivan
Un silence de mort tomba sur la salle. John prit le journal et sortit dignement.
- Dans quoi vous êtes vous encore fourré ? songea Sullivan en regagnant son bureau.
***
Jim posa sa tasse sur la table en entendant la clé dans la serrure et s'apprêta à recevoir son partenaire. Blair était épuisé. Il venait de passer la nuit à interroger les plus riches partis de Cascade et il sentait qu'il n'avait une once de patience en lui. Il espéra secrètement que Jim serait déjà parti au central.
- Combien de cœurs as-tu brisé cette nuit ? Questionna Jim d'un ton froid
- Aucun j'ai bossé pendant que monsieur boudait dans son coin
- Je ne vois pas ce que j'aurais pu faire à cette réception. Simon et toi vous êtes largement chargé de remercier ton cher ami
- Tu aurais pu jouer ton rôle de sentinelle pour une fois, rétorqua Blair en se préparant une tasse de camomille
- Qu'est ce que cela aurait changé si j'avais été là ? Tu aurais moins fait le joli cœur ?
- Tu aurais peut-être pu éviter un meurtre, dit Blair en posant sa tasse violemment
Il passa devant Jim et rentra dans sa chambre en claquant la porte. La sentinelle, intéressée, le suivit, ouvrit la porte et s'appuya contre l'encadrement.
- Pourquoi tu ne m'as pas appelé ?
- Pas eu le temps, j'avais la moitié de la haute société de Cascade à interroger
- Qui est mort ?
- Le docteur Kimble, un éminent chirurgien cardio-vasculaire
- De quoi ?
- Tu n'auras qu'à lire mon rapport tout à l'heure, on est chargé de l'enquête. Pour l'instant, je vais essayer de dormir un peu
- Je suis sensé faire quoi pendant ce temps ?
- Va faire un tour au St John et essaye de trouver quelque chose
Jim ne dit rien et serra les poings. C'était la première fois que Blair lui donnait un ordre. Jim avait toujours été le meneur de leur équipe et ce changement ne lui plaisait guère.
- Et pour le reste ?
- Quel reste ? fit Blair innocemment (5)
- Tu sais très bien de quoi je veux parler
- Et moi je ne veux pas en parler ! Si tu n'es pas capable de comprendre, je vais aller dormir à l'hôtel !
- C'est ça, cela fait cinq ans que tu habites ici et tu n'as jamais essayé de partir, je ne vois pas pourquoi tu le ferais maintenant
- Moi, je vois une très bonne raison justement. Il est peut être temps pour moi de changer d'air
- Libre à toi, la porte est là, dit Jim en la montrant du doigt
Blair remit ses chaussures, prit sa veste et son sac à dos et se planta devant Jim. Les deux hommes se jaugèrent du regard, ni l'un ni l'autre ne voulant céder. Le portable de Blair sonna ce qui mit fin à leur duel.
- Hey Lima, t'as fini d'interroger tous ses rupins ? Un bon petit dej ca te dirait pour te remettre de tes émotions ?
- Pourquoi pas, vous êtes où ?
- Beldan's, l'appartement terrasse du dernier étage
- Eh bien, vous ne vous embêtez pas ! Je serais là dans dix minutes, dit Blair en raccrochant
Jim, qui ne s'était pas gêné pour écouter la conversation, le regarda et serra les dents.
- Je te croyais fatigué
- Je ne le suis plus et pas grâce à toi, laisse moi passer. Je reviendrais chercher mes affaires dans la semaine
La sentinelle encore sous le choc de cette nouvelle ne fit rien pour retenir son guide.
***
Simon poussa la porte entrouverte énergiquement et regarda ses amis. Kerensky était, comme à son habitude, scotché à son ordinateur, Joy faisait les cent pas et Largo regardait nonchalamment par la fenêtre.
- On t'a jamais appris à frapper ? lança Kerensky en ne quittant son portable des yeux
- Ni à t'habiller d'ailleurs, constata Joy en voyant l'horrible chemise à fleurs que Simon portait
- Tu te trompes, je m'habille tout seul depuis l'âge de trois ans, dit Simon en haussant les épaules. De toute façon, je suis pas venue parler de ma garde-robe mais vous annoncer que le petit dej va arriver. Décollez et venez sur la terrasse, Lima va nous rejoindre dans un moment
- Pas pour moi, j'ai rendez-vous avec le chef de la sécurité du Saint John. Il doit me montrer les vidéos de surveillance de la soirée.
- Attends, on a été filmé ? s'étonna Simon
- Qu'est ce qu'il y a ? Tu as peur d'apparaître sous ton mauvais profil ou le nez dans le décolleté de ta cavalière ? rétorqua Joy
Simon sortit de la pièce indigné tandis que Largo avait bien du mal à se retenir de rire ouvertement.
- Je n'ai rien trouvé sur ce Kimble, déclara le russe, il est blanc comme neige
- Tu as fouillé ses dossiers confidentiels ? demanda Largo
- Pour qui tu me prends, j'ai commencé par ça !
- Alors pourquoi on a voulu le tuer et pourquoi à la réception, ce n'est pas logique ! s'exclama Joy
- Tu as déjà vu un meurtre logique, se moqua Largo
Joy le regarda méchamment, prit sa veste rouge (6) et sortit en claquant la porte. Kerensky sourit en secouant la tête.
- Tu viens avec nous ?
- Non, je préfère continuer mes recherches, je suis sûr qu'il a quelque chose à cacher. Il paraît trop bien pour être honnête
- Tu me tiens au courant, dit Largo en sortant
***
Sarah contempla le secrétaire où se trouvait leurs trophées. Cette sixième victime leur avait fait courir le risque d'être découverte mais Jess avait parfaitement exécuté leur plan. Elle déposa deux bagues devant une photo. Elle se demanda combien temps Jessica aurait besoin pour effacer l'affront qui lui avait été fait. Sarah avait déjà repéré leur prochaine victime, elle lança le Cascader's reports à l'homme qui était derrière elle et indiqua celui aux cheveux courts. L'homme s'inclina et sortit, il savait ce qu'il avait à faire.
***
Jim venait de faire deux fois le tour de la salle de réception sans rien trouver d'exceptionnel à l'exception de l'odeur de différents parfums et cigarettes. Il sentit une présence derrière lui et vit une jeune femme qui l'observait.
- Vous ne trouverez rien ici inspecteur Ellison, vos collègues ont déjà tout passé au peigne fin, dit-elle en s'approchant
- Mademoiselle Arden, je ne pensais pas vous trouver ici
- En tant que garde du corps de M Winch, je me devais de passer en revue les événements de cette nuit. De plus, cet hôtel fait parti du groupe W.
- Je l'ignorais. Vous avez trouvé quelque chose ?
- Rien que de la poussière mais il me reste les cassettes de surveillance à visionner
- Si cela ne vous dérange pas, nous pourrions le faire ensemble. Cela nous ferait gagner du temps
- A une condition, vous m'invitez à dîner ce soir afin de mettre nos informations en commun
- Il serait difficile de refuser une telle offre, fit Jim en souriant
***
Simon, Largo et Blair venaient de finir leur repas et sirotaient du café en bavardant des événements de la nuit.
- Dis donc, tu vas nous dire pourquoi t'es devenu flic ? Je croyais que l'uniforme te faisait horreur
- Longue histoire, répondit Blair en buvant une gorgée de café
- Ca tu nous l'as déjà dit, rétorqua Simon déçu
- Ce n'est peut être pas le moment non plus. Tu n'as pas une de tes fabuleuses créatures qui t'attend à la piscine ?
- Maintenant que tu m'en parles, j'ai failli oublier Cynthia. Tu me sauves la vie !
Blair regarda Simon partir et constata que les années ne l'avaient pas rendu plus mature.
- Quelque chose ne va pas ? demanda Largo en observant son ami
- Rien que je ne puisse régler tout seul
- Ca a toujours été ton problème, tu ne fais confiance à personne
- Je ne savais pas que j'étais aussi transparent, dit Blair en se carrant dans son fauteuil
- J'ai appris à observer les gens avec le temps et je sais reconnaître quand quelqu'un a un problème
- A part le fait que je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, que j'ai un nouveau meurtre sur les bras sans aucun indice, que mon partenaire m'a avoué qu'il est amoureux de moi, que je me suis disputé avec lui avant de venir et qu'actuellement je suis sans domicile fixe, tout va bien.
- Si on commençait par le coté matériel. Tu peux rester ici tant que tu veux, la place ne manque pas
- Merci, dit Blair en baissant les yeux
- Quant à ton partenaire… je commence à comprendre un peu mieux son attitude et surtout ses regards meurtriers quand je te parlais
- Vraiment ?
- Oui, il a l'air de tenir énormément à toi
- Plus qu'il ne le devrait
- Qu'est ce qui te dérange vraiment, le fait qu'il t'aime de cette manière là ou le fait que tu ne puisses pas lui rendre son amour ?
Blair écarquilla les yeux et recracha la gorgée de café qu'il buvait.
- Pas toi ! Tu ne vas pas croire cela !
- Largo, tu ne connais pas la dernière nouvelle te concernant, fit Kerensky en jetant le journal sur la table. Oh, désolé de vous avoir interrompu, rajouta t il en découvrant Blair derrière lui
- Qu'est ce qu'ils ont encore inventé cette fois ? Je suis le fils spirituel d'Elvis, un alien échappé de Roswell ou homosexuel ?
- Tu ne crois pas si bien dire, répondit le russe puis se tournant vers Blair, vous savez que vous êtes très photogénique ?
- Pardon ? De quoi parlez-vous ? demanda Blair en voyant Largo blanchir en découvrant la une
- Blajt (7)
- De ceci, répondit Largo en lui tendant le journal
Blair lut l'article rapidement et sentit son mal de tête s'accroître. Décidément, tout allait de travers depuis qu'il avait retrouvé ses amis.
- Il ne manquait plus que cela, dit-il en le jetant sur la table
- J'aimerai être une petite souris pour voir la tête de Cardignac quand il lira l'article, fit Kerensky
- Qui est ce ? interrogea Blair
- Quelqu'un qui se croit très malin et que je suis forcé de garder au conseil d'administration, répondit Largo avec un sourire involontaire, au fait, pourquoi as-tu acheté ce journal ?
- Pour la playmate de la page 3, elle est si mignonne, je ne pouvais la laisser seule. Alors que veux tu que je fasse : pirater leur ordinateur, les inonder de mails et bloquer leur standard ? demanda le russe ravi par l'idée
- Hey, c'est illégal ça ! rétorqua Blair vivement
- Tous pareil les flics, vous ne voulez jamais qu'on s'amuse, répondit-il en s'en allant
***
Jim et Joy étaient serrés l'un contre l'autre dans le petit bureau du chef de la sécurité. Ils visionnaient la bande pour la seconde fois. Jim faisait des arrêts sur image assez souvent et semblait remarquer des détails qui paraissaient anodins à Joy. Il nota que la garde du corps de Winch était plus que ravissante en robe du soir. Jim ne pouvait aussi s'empêcher d'observer le manège de Blair avec Largo. Il avait eu du mal à ne pas crier en découvrant son partenaire dans les bras du blond.
- On va la regarder combien de fois cette bande, il n'y a rien d'intéressant dessus
- Dans ce cas, vous ne voyez aucun inconvénient à ce que je la fasse analyser par notre labo
- Aucun problème tant que vous me tenez au courant
- En parlant de labo, je dois passer voir le légiste. Elle doit avoir fini d'examiner le corps
- Cela vous dérange si…
- Pas du tout, dit Jim en ouvrant la porte
***
- Je suis désolé de te mêler à ça, dit Largo en soupirant
- Au point où j'en suis…
- Tu n'as toujours pas répondu à ma question, dit Largo en regardant Blair dans les yeux
Ce dernier ne soutint pas son regard et Largo cru y voir un début de réponse.
- J'aimerai t'aider à élucider le meurtre de Nathan
- Je ne vois pas comment. Le seul point commun, c'est cette rose en argent
- Est-ce que vous avez pensé à vérifier si les autres victimes faisaient partie de la communauté gay ?
- Tu crois que cela peut être le point commun ? questionna Blair
- C'est une piste à ne pas écarter
- Bonne idée, je vais demander à Rafe de faire une recherche, dit-il en prenant son téléphone
- J'ai une réunion dans 45 minutes mais tu as une chambre d'ami dans le couloir dans le droite. Fais comme chez toi et reposes toi. Tu as une mine affreuse mon chou, dit Largo en plaisantant
- Oh tu m'en diras tant ma choupette, dépêches toi tu vas être en retard !
Ils partirent d'un grand éclat de rire tous les deux.
- Merci j'en avais besoin
- A ton service, Lima
***
Tamara Hanson regarda la jeune femme qui accompagnait l'inspecteur Ellison. Ce dernier ne l'avait présenté et elle lui semblait suspecte. Ses gestes étaient précis quand elle avait examiné le cadavre et elle ne paraissait pas en avoir peur.
- Alors Tam, quoi de neuf ? demanda Jim
- Pas grand chose, crise cardiaque
- C'est un comble pour un chirurgien cardio-vasculaire, murmura Joy
Jim la regarda en haussant les sourcils, Tamara la regarda ahurie.
- Si vous offriez une tasse de déca à mademoiselle Arden, doc
- Si on vous gêne, vous pouvez le dire, Ellison, lâcha Joy agacée
- Vous me gênez… c'est mieux ?
- Beaucoup mieux. On y va docteur ? dit Joy en se tournant vers Tam
La légiste se demanda si elle n'avait pas débarqué dans un épisode de la quatrième dimension.
- Quand vous aurez fini, faites nous signe Ellison, nous serons dans mon bureau
Jim hocha la tête et se mit au travail. Il remarqua une trace plus claire sur l'annulaire droit du mort et en déduisit qu'il portait une chevalière. Il passa sa main sur le dos de la main du docteur Kimble mais ne trouva rien de suspect. Il fit de même avec la paume et sentit une chose étrange. Jim se servit de sa vision et concentra celle-ci sur la main. Il découvrit une minuscule trace de piqûre et se dit que la mort du docteur n'était pas aussi naturelle qu'elle le paraissait.
- Doc, vous aviez remarqué cette trace de piqûre ? demanda Jim en entrant sans frapper dans le bureau d'Hanson
- Quelle trace de piqûre ?
- Celle qu'il a sur la paume de sa main droite. Essayez de voir s'il ne reste pas une trace d'un poison quelconque
- Je connais mon travail vous savez, répondit Tam froissée
- Je n'en doute pas, je vous offrirais des fleurs pour me faire pardonner quand l'enquête sera finie
- Vous ne deviez pas déjà m'inviter à dîner quand on a travaillé ensemble sur l'affaire Angel (
?
- Blair m'a devancé il me semble, répliqua Jim en souriant. Donnez-moi les résultats au plus vite
***
Blair fut réveillé par une délicieuse odeur de café. Il ouvrit les yeux et découvrit Largo qui souriait en lui passant la tasse sous le nez.
- En quel honneur, demanda Blair ravi de l'attention
- J'ai eu une idée, répondit Largo
- Oh oh, tu me fais peur
- Je ne m'appelle pas Simon, rassures toi ce n'est pas vraiment dangereux
- Justement, la dernière fois que tu nous as dis ça on s'est retrouvé une semaine en prison en Inde !
- Je pouvais pas savoir qu'il ne fallait pas toucher à cette maudite vache ! C'est toi qui a suggéré qu'on la pousse hors du chemin pour rejoindre ton temple hindou !
- Bon ça va, c'est quoi ton plan cette fois ?
- Kerensky m'a confirmé qu'ils étaient tous gay
- Mais c'est qui ce type ? Je devais avoir la réponse de Rafe ce soir
- Oh juste un ex agent du KGB, fan d'informatique et de gadgets que tu ne peux même pas imaginer
- Tu te fiches de moi ?
- Non mais on en reparlera une autre fois. Ecoutes moi, tu veux coincer ce serial killer et je veux venger la mort de Nathan
- Tu ne comptes pas faire une bêtise, dis-moi ?
- Euh… disons que l'article de ce matin pourrait nous aider
- Tu ne l'as pas encore démenti ?
- Pas vraiment, j'ai même dans l'idée de le confirmer, fit Largo volontairement évasif
- Euh… Largo je t'aime bien mais… je… non, répondit
- Je sais, l'idée c'est de le faire croire. Et cet article nous donne un point de départ, il ne reste plus qu'à nous montrer dans divers endroits à la mode ensemble, très amoureux bien sûr
- J'ai bien entendu ? Tu me demandes de jouer l'homosexuel alors que j'ai dit à mon partenaire que je trouvais l'idée répugnante ?
- On fera chambre à part si cela peut te rassurer mais…
- Comment ça mais ? Je n'aime pas les mais
- Eh bien… si cela se passe comme je l'imagine, notre tueur va observer notre comportement pour être certain que cela n'est pas un piège justement, dit Largo d'une voix déterminée
- Pas bête mais mon capitaine ne marchera jamais, répondit Blair en secouant la tête
- Dis moi…est ce que ta vie privée le regarde ?
- Pas que je sache mais c'est risqué non ?
- Kerensky sera le seul au courant et gardera un œil sur nous ainsi que Joy
- Tu vas la mettre au courant ?
- Non, elle me tuerait, tu ne l'as connais pas. Elle ne plaisante jamais avec ma sécurité.
- Tu vas encore me dire que c'est un ex agent du KGB ?
- Euh... non de la CIA
- Rassures moi, Simon ne fait pas parti du FBI ?
- Ah non, lui c'est toujours le Roméo de service
Blair sourit à la plaisanterie et réfléchit un instant. Ce plan était assez fou pour marcher. A condition bien sur, que Jim, Banks, Simon et Joy ne soient pas au courant. D'un autre coté, leur soudaine homosexualité allait sembler étrange. Il ne voulait même pas songer à la réaction de ses collègues en l'apprenant. Peut être était ce déjà fait et Jim était sûrement en train de le maudire.
- Ca marche pour moi
- Je préviens Kerensky, dit Largo en laissant Blair aller prendre une douche
***
Quatre jours plus tard, Largo et Blair étaient les nouvelles coqueluches de Cascade au grand dam de Jim qui n'avait même pas pu interroger le jeune homme sur ce sujet. Jim s'était donc rapproché de Joy, surprise et déçue par cette nouvelle qui remettait en question ses sentiments pour Largo. Simon quant à lui ne quittait plus sa chambre, ce qui valait mieux pour les autres vu son humeur massacrante. Kerensky trouvait la situation cocasse. Lui seul savait que les deux soi-disant tourtereaux jouaient la comédie et garder ce secret était presque jouissif.
***
Jim ouvrit la deuxième bouteille de Chardonnay et vint rejoindre Joy qui était assise près du feu. Le relief de leur dîner était encore sur la table basse.
- Un peu de vin ?
- Pourquoi pas, si seulement cela pouvait me faire oublier…
- Tu sais très bien que ce n'est pas une solution
- Que veux-tu que je fasse, dit Joy en haussant les épaules, je ne suis pas de taille contre ton partenaire
- Ni moi contre ton patron, dit Jim en s'asseyant près d'elle
- On forme un drôle de couple, tu ne trouves pas ? On est en train de se morfondre alors qu'ils prennent du bon temps !
- Tu as raison, dit Jim en buvant une gorgée de vin
- J'en ai assez, j'aurais dû lui dire ce que je ressens depuis longtemps, fit elle en bougeant brusquement la main qui tenait son verre de vin. Je suis désolée, rajouta Joy en constatant qu'elle venait de mouiller le tee-shirt de Jim
- Ce n'est pas grave, je commençais à avoir chaud, répondit-il en ôtant l'objet du délit
- Wahoo, tu es bien conservé pour ton âge, dit-elle malicieusement en laissant glisser son regard sur le torse de Jim
- Dis tout de suite que je suis bon pour la casse, mademoiselle je-sais-tout-mieux-que-tout-le-monde
- Hey, tu n'as pas le droit de dire cela, s'offusqua Joy en souriant
- Vraiment ?
- Ouaip, le dernier qui a osé n'est toujours pas sorti de l'hôpital
- Je crois que je vais prendre le risque, dit Jim, mademoiselle je-sais-tout-mieux-que-tout-le-monde
Joy regarda son adversaire d'un air féroce et saisit le coussin qui était derrière elle.
- En garde, si tu es un homme
- Tu en doutes ? dit-il d'un air coquin
Jim s'arma et une furieuse bataille d'oreiller s'engagea. Joy avait le dessus et Jim tenta une autre manœuvre, la chatouiller. La jeune femme réagit au quart de tour et demanda grâce au bout d'un long moment. Jim s'arrêta et la contempla. Il était à moitié allongé sur elle devant la cheminée. Joy était à bout de souffle et semblait attendre quelque chose. Jim le ressentit et captura ses lèvres sans réfléchir. Joy, loin de se débattre, posa ses mains sur la taille de Jim pour se coller contre lui. Il sentit son désir monter d'un cran en voyant la jeune femme offerte. Leurs vêtements volèrent rapidement et Jim la fit sienne devant le feu frémissant.
***
Blair s'effondra sur le lit. Ce genre de soirée l'épuisait, il venait de passer trois heures à faire le paon devant des gens qui dépensaient des sommes folles pour des causes dont ils ne savaient rien. Largo le rejoignit et ôta son nœud papillon ainsi que sa veste de smoking.
- Tu crois que Joy a marché ? demanda Largo
- Ca expliquerait qu'elle n'ait pas été là ce soir, dit Blair en baillant
- Elle s'est arrangée pour se faire remplacer par Kerensky. Je me demande ce qu'elle lui a promis
- Pourquoi dis-tu cela ?
- Kerensky va rarement sur le terrain
- Et Jim, tu crois que…
- Vu les regards qu'il m'a lancé quand je suis passé te chercher au central, je suis certain que oui
Largo constata que le regard de Blair s'assombrit.
- Ne t'inquiètes pas je lui dirais tout quand cela sera fini
- Si je ne suis pas au cimetière en train de partager ta tombe !
- Pourquoi es-tu pessimiste ?
- Avec la facilité que j'ai a attirer les ennuis, cela m'étonnerait qu'on s'en tire sans dommage
- Mince, j'ai laissé ma patte de lapin à New-York ! plaisanta Largo
- Largo, je suis sérieux
- Je sais mais j'avais envie de te voir sourire. Bonne nuit, dit Largo en récupérant ses affaires et en se dirigeant vers la chambre principale
Blair regarda la porte se fermer et n'eut même pas le courage de se déshabiller.
***
Blair avait passé une nuit agitée. Il n'avait cessé de se sentir coupable de mentir à Jim. La façon dont ils s'étaient quitté ne lui plaisait pas. Blair décida de passer au loft avant d'aller travailler. Il en profiterait pour tenter de raisonner son équipier.
***
Jessica regardait des oiseaux gazouiller près de la fontaine. Son cauchemar était revenu la hanter, Sarah avait passé le reste de la nuit à la rassurer. Le soleil baignait la terrasse de ses doux rayons, Jessica se sentait mieux. Le moment approchait. Pablo approcha et déposa un dossier sur la table. Les jeunes femmes attendirent que celui-ci se retire pour examiner les informations qu'il avait assemblées.
- Alors comment se porte mon prochain galant ?
- Tiens regarde, je crois qu'on ne peux pas demander mieux, fit Sarah en en tendant une photo à sa sœur.
- J'ai l'impression que nous l'avons déjà croisé quelque part, non ?
- Exact, M. Winch adore se montrer partout avec sa nouvelle conquête, fit Sarah agacée
- Comment procède t on ?
- Je t'expliquerais en chemin, je dois d'abords régler certains détails
***
Blair entra dans le loft, bien décidé à mettre les choses au point avec son partenaire. Il s'étonna de trouver une bouteille de Chardonnay vide sur le comptoir et regarda instinctivement vers le canapé. Il y vit des vêtements jetés pêle-mêle mais aucune trace de Jim. Son regard dériva vers les restes d'un dîner italien. Un soupir attira son attention vers la cheminée et il s'avança sans faire de bruit. Il resta un instant paralysé à la vue des corps entrelacés de Jim et Joy.
- Jim, murmura-t-il
La sentinelle se réveilla en entendant la voix de son guide. Il vit Blair se diriger vers la porte. Jim se leva, attrapa au vol son caleçon et essaya de rattraper le jeune homme.
- Blair ! Ce n'est pas ce que tu crois !
Mais le jeune ne l'homme ne l'écoutait plus, il descendit les escaliers quatre à quatre et s'engouffra dans sa vieille Volvo
***
Dans l'un des ascenseurs de service de l'hôtel Beldan's, deux jeunes femmes attendaient patiemment d'arriver au dernier étage. La brune portait une tenue de femme de chambre et ses cheveux étaient remontés en un chignon qui lui donnait un air très sérieux. La jeune femme qui l'accompagnait portait un pantalon noir et un col roulé de la même couleur.
- Tu crois que ca va aller, demanda Sarah en glissant quelque chose de luisant dans le chariot à linge.
- Ne t'inquiète pas. De toute manière, tu ne pas loin, n'est ce pas ?
- Evidemment, que vas tu imaginer ?
- J'ai un mauvais pressentiment, répondit Jess doucement
- Ca va bien se passer, tu verras
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Jess en sortit la première en poussant son chariot. Sarah attendit deux minutes sur le palier avant de prendre son poste d'observation, près de la sortie de secours.
***
Jim et Joy essayaient, tant bien que mal, de retrouver leurs vêtements dispersés dans le coin salon. Ni l'un ni l'autre ne savaient que dire. Joy se demanda comment ils en étaient arrivés à cette situation pour le moins vaudevillesque. Elle chercha du regard son t-shirt mais ne le trouva pas. Jim le lui tendit en évitant son regard. Il se sentait coupable d'avoir trahi les sentiments qu'il portait à Blair.
- Tu n'y es pour rien, Jim. Je vais aller lui parler, dit Joy
- Tu ne comprends pas
- Je ne comprends pas quoi ? Ce n'est pas inhabituel comme situation. Et puis, je ne vois pourquoi il se met dans un état pareil. Tu as le droit de prendre du bon temps. Comme s'il ne faisait pas la même chose avec Largo !
- Je crois qu'il vaut mieux en rester là. Je t'apprécie beaucoup mais je m'en voudrais de gâcher notre amitié par une liaison sans avenir.
Joy eut un sourire triste et l'embrassa sur la joue avant de sortir du loft.
***
Largo regarda si Blair était déjà levé, il constata que la chambre était vide. Il entendit sonner et alla ouvrir la porte, s'attendant à trouver Simon. Il fut déçut de constater que cela n'était que la femme de chambre. Son ami ne s'était vraisemblablement pas encore remis de la nouvelle de son couple avec Blair.
- Je peux repasser plus tard si vous le souhaitez ? dit-elle en baissant les yeux
- Vous ne me dérangez pas
Jessica se dirigea vers la salle de bain avec des serviettes propres et ses produits d'entretien. Largo s'assit sur le canapé et attrapa un livre de Pablo Neruda qu'il se promettait de lire depuis des mois. Il ne prêta aucune attention au pas qu'il entendit derrière lui et fut surpris de sentir quelque chose de froid contre sa gorge.
***
De son poste d'observation, Sarah aperçut une personne se diriger vers l'appartement de Largo. Elle fut surprise de reconnaître le russe qu'elle avait croisé à quelques réceptions la semaine précédente. Elle sourit d'un air mutin et se dirigea vers lui avec une grâce féline. Kerensky n'en crut pas ses yeux, il venait de retrouver la nymphe qui hantait ses rêves depuis une semaine. Il se dirigea vers elle en souriant.
- Je peux vous aider, fit-il d'un air espiègle
- Avec plaisir, nous allons peut-être enfin pouvoir passer un moment ensemble
Kerensky passa nerveusement sa main dans ses cheveux
- Je peux vous offrir un verre, belle inconnue ?
- Oui mais appelez-moi Sarah
Kerensky la prit par la main et l'emmena vers sa chambre. Sarah sourit en réalisant l'étrange coïncidence. Elle espérait en avoir terminer avant le retour de Jess. Il l'attira à lui dès que la porte fut refermée et l'embrassa passionnément en la plaquant contre celle-ci. Sarah se lova un plus contre lui et répondit ardemment à son baiser. Elle passa ses mains sous le t-shirt moulant du russe tandis qu'il lui caressait les fesses. D'un geste inattendu, elle lui ôta son t-shirt, s'accrocha à son cou tout en mettant ses jambes sur ses hanches. Kerensky affirma sa prise et la transporta doucement vers le lit. Il s'embrassèrent de plus belle. Le russe passa ses mains sous le pull de Sarah tandis qu'elle s'attaquait à son pantalon.
***
Pendant ce temps, dans l'appartement terrasse, Largo essayait tant bien que mal d'empêcher la femme de chambre de le poignarder. Il ne s'était pas attendu à un tel nettoyage.
- Qui êtes-vous ?
- Tu ne te souviens pas de moi ? susurra Jess à son oreille
- Je devrais ? s'étonna Largo
- Comment l'homme qui m'a abandonné le jour de notre mariage peut-il m'ignorer de la sorte ?
- J'ai bien peur que vous ne fassiez erreur, mademoiselle.
Elle resta silencieuse et fit le tour du canapé, sans pour autant cesser de menacer Largo. Elle le dévisagea un instant. Elle était sûre qu'il était celui qui lui avait fait tant de mal alors pourquoi douter si proche du but ? A bien y réfléchir, il avait un regard emprunt de sincérité, sa voix était calme. Pourquoi ne montrait-il aucune peur après ce qui c'était passé, cela semblait totalement illogique, songeait-elle. Elle secoua la tête un instant comme pour s'éclaircir les idées.
***
Kerensky fit remonter ses mains le long du dos de Sarah et lui enleva ce pull si gênant.
- Hummmmm, je ne savais pas que les russes avaient le sang si chaud.
- Et tu n'as encore rien vu, ma belle, dit-il en lui mordant le lobe de l'oreille
- Oh et…, commença Sarah en frémissant de plaisir, pourrais-je connaître le nom de mon étalon sauvage ?
- Kerensky, fit-il d'une voix rauque
- Ce n'est pas un prénom, protesta Sarah en glissant la main sur ses fesses pour le plaquer contre elle
Il lui murmura son prénom à l'oreille tout en s'attaquant à son soutien gorge. Sarah sourit et captura à nouveau ses lèvres. Tout à leur découverte l'un de l'autre, il n'entendirent pas les premières sonneries du téléphone.
- Je dois répondre, murmura Kerensky à contrecœur.
- Tu es certain que tu préfères ton téléphone à moi, dit-elle avec une moue boudeuse
- Je suis désolé mais avec mon boulot…
Il allongea la main et prit le téléphone sur la table de chevet.
- Quoi ! rugit-il
Kerensky écouta son interlocuteur un court moment avant de se lever en faisant un petit signe d'excuse à Sarah. Il alla s'enfermer dans la salle de bain.
- J'espère que tu as une bonne raison pour me déranger ! fit-il énerver
- Pourquoi ? Tu faisais l'amour à ton ordinateur ?
- Joy, si c'est pour me raconter des conneries, je raccroche immédiatement, grogna-t-il
- J'ai un problème
- Tu as toujours des problèmes !
- Est-ce que Blair est rentré ?
- Qu'est ce que tu veux que j'en sache ! Appelle son petit ami, il pourra te renseigner mieux que moi ! fit-il narquois
- Mais qu'est-ce que vous avez tous aujourd'hui ! Vos hormones sont en ébullition ou quoi ? Si tu le vois, tu me le garde au chaud. J'ai deux mots à lui dire
- Je le ferais si j'ai deux minutes
Joy, vexée, raccrocha. Kerensky posa son portable sur le meuble de la salle de bain. Il sortit de la pièce pour découvrir une chambre vide. Sarah avait profité de sa courte absence pour filer. Il donna un coup de poing dans le mur en jurant contre ces maudites capitalistes qui se croyaient tout permis et alla au mini-bar se servir une vodka
***
Blair sortit de l'ascenseur en marmonnant. Il fouilla ses poches pour trouver la clé que Largo lui avait donné. Il entra dans la suite, jeta son sac à dos et sa veste près de Largo.
- Non mais tu te rends compte ! Après tout ce qu'il m'a dit, me faire ca ! ! Moi qui voulais m'excuser pour tout…. Je suis vraiment un imbécile parfois, fit Blair en tournant le dos à son ami
- Blair…. ce n'est peut être pas le moment…, répondit-il d'une voix hésitante.
Jess commença à paniquer et approcha dangereusement la lame de la jugulaire de Largo. Blair se retourna lentement et découvrit une femme de chambre menaçant le milliardaire. Il ne comprit pourquoi elle lui souriait. Il n'eut pas le temps de regarder par-dessus son épaule. Une violente douleur le fit tomber à terre, inconscient. Largo profita de ce moment d'inattention pour tenter de désarmer Jessica. Il réussit à lui faire lâcher sa dague quand une voix le stoppa net dans son élan.
- Eloignez-vous d'elle, dit Sarah froidement en braquant son arme sur lui
Largo se retourna pour s'apercevoir que la nouvelle arrivante ne lui était pas inconnue.
- Que fait-on ?
- Va chercher ton chariot à linge, on ne peut pas rester ici.
Jessica obtempéra pendant que Largo essayait de jauger Sarah. Elle lui semblait plus déterminée et moins influençable que sa complice. Celle-ci entra en poussant un large panier de toile emplis de serviettes.
- Enlève ce qu'il y a dedans, fit-elle à sa sœur. M. Winch, auriez-vous l'amabilité de mettre le grand amour de votre vie dans ce panier, s'il vous plaît, continua-t-elle ironiquement
- Je ne crois pas que cela soit une très bonne idée, il est claustrophobe, répondit Largo sur le même ton
- Rassurez-vous, votre protégé ne risque pas de se réveiller de si tôt.
Largo obéit et grogna contre Blair qui n'aurait pas dû reprendre autant de saumon lors de la dernière réception. Il posa sa charge doucement, Sarah en profita pour lui donner un coup de crosse, Largo s'effondra sur Blair. Jessica les recouvrit de serviettes et elles rejoignirent l'ascenseur de service sans encombre. Heureusement, Pablo les attendait dans la limousine au sous sol. Il se saisit des menottes de Blair et lui attacha les mains derrière le dos, il fit de même en se servant d'un corde pour Largo.
***
Joy frappait depuis dix bonnes minutes à la porte de l'appartement terrasse. Kerensky, excédé par le bruit, sortit de sa chambre comme un diable de sa boite
- Oh non, pas encore elle…. on peut savoir ce que tu fais à tambouriner sur cette porte ! Tu vois bien qu'ils sont occupés !
- J'ai téléphoné tout à l'heure, il m'a dit qu'il n'avait rien de prévu
- Ben oui mais… si Blair est rentré…
Joy serra les dents (9). Elle se retint à grand peine de frapper le russe dans un endroit plus que stratégique.
- Ouvre la porte…
- Tu as la clé il me semble ?
- Hum ! Je ne sais où je l'ai mise…
- Tu veux me faire croire que toi, la super garde du corps, tu ne sais pas où tu as ranger une simple clé alors que tu sais où Simon planque ses magazines pornos !
- Le problème n'est pas là pour le moment. Fais ce que je te demande, je ne sais pas pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment
Kerensky soupira et sortit la clé de la poche arrière de son jeans. Il ouvrit la porte doucement une arme à la main. Joy entra sans bruit et vit un tas de serviettes au milieu de la pièce. La veste et le sac à dos de Blair étaient posés sur le canapé. Kerensky attira l'attention de la jeune femme sur la tache de sang près de la table basse. Joy continua son exploration et trouva la montre cassée de Largo sous un fauteuil. Les deux collègues fouillèrent l'appartement sans trouver trace de Largo et de Blair. Joy sortit son portable et appela Jim pour le mettre au courant des derniers événements. Celui ci lui demanda de ne toucher à rien et de l'attendre. Il allait prévenir le labo et le capitaine Banks.
***
Blair reprit connaissance et regarda autour de lui. Il avait les idées embrouillées et ne se souvenait pas très bien de ce qui l'avait amené dans cet endroit. La pièce était capitonnée et lui donna la sensation d'être le patient d'un asile psychiatrique. Il sentit quelqu'un bouger près de lui et tenta de rouler sur le coté.
- Largo ?
- Pas déjà ! Je veux pas entendre vos chants grégoriens de si bon matin, fit Largo d'un voix ensommeillée
- Tu crois que c'est le moment de faire l'imbécile ?
- Blair ?
- Non, c'est le père Maurice ! Bien sur que c'est moi, dit Blair avec ironie. Tu as une idée de ce qui s'est passé ?
- Pas vraiment… Mais je crois que notre plan a plus que bien marché
- Parce que tu crois vraiment que la femme de chambre peut être notre tueur ?
- Je ne crois pas, j'en suis sûr après avoir vu son couteau d'un peu trop près
- Oui mais si c'est elle notre tueur, qui m'a envoyé dans les bras de Morphée ?
- J'ai bien peur que notre serial killer ne travaille pas seul…
- Oui, c'est ca. Et c'était le colonel Moutarde dans le salon, avec le chandelier, le coupable
- Non non, juste une rousse, dans mon salon, avec un 9mn
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