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 Memories - Scilia

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Scilia
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MessageSujet: Memories - Scilia   Memories - Scilia Icon_minitimeSam 11 Sep - 11:39

Memories


Disclaimer : Les personnages de Largo Winch ne m'appartiennent pas et c'est bien dommage ! Seul Sarah est à moi, c'est toujours un début !

Auteur : Scilia@club-internet.fr

Archives : www.bricbrac.fr.st

Résumé : La maladresse de Simon fait ressurgir des souvenirs difficiles pour Sarah.

Note de l'auteur : Cette fic est dédiée à René qui n'est hélas plus parmi nous depuis quelques années. Merci à Raf, Soph, Liane et Petitange pour votre compagnie, vos remarques et votre soutien.

***

- Bon sang, Simon ! Rugit Sarah en regardant le Suisse debout près des morceaux du vase qu'il venait de faire tomber.

Tous les regards se tournèrent vers la jeune femme. Elle avait invité l'Intel Unit chez elle pour un dîner et Simon, comme à son habitude, n'avait pu s'empêcher de faire son intéressant provoquant cet incident. Sarah resta un moment debout devant les morceaux de porcelaine brisée avant de s'enfuir dans sa chambre. Les quatre amis se fixèrent un long moment en silence.

- Je suis désolé, je ne voulais pas…
- T'inquiètes pas Simon, ça doit pas être bien grave, dit Largo en se baissant pour ramasser les morceaux.
- Je n'en suis pas aussi certaine que toi, continua Joy en l'aidant.

Simon se balançait d'un pied sur l'autre ne sachant que faire pour s'excuser. Kerensky lui lança un regard froid avant de prendre le même chemin que la jeune femme. Il frappa à la porte et, n'obtenant aucune réponse, l'ouvrit lentement. Il connaissait la chambre et s'y dirigea sans problème dans la pénombre. Sarah était assise sur son lit, la tête baissée, triturant un mouchoir.

- Sarah ?

Elle ne répondit pas, perdue dans ses pensées. Georgi s'accroupit devant elle et attendit.

- Hey, il ne t'a rien fait ce pauvre mouchoir.

Sarah n'ébaucha pas l'ombre d'un sourire pourtant elle savait que le Russe plaisantait rarement.

- Il ne l'a pas fait exprès.
- Je sais, murmura-t-elle.
- Tu connais Simon…
- Ce n'est pas lui… c'est moi. Je… j'y tenais énormément.
- Avec un peu de colle… Pourquoi, reprit-il doucement.
- Je dois retourner là-bas, répondit-elle en faisant mine de se lever.
- Cela peut attendre cinq minutes. Racontes-moi, je crois que cela te ferait du bien.

Sarah le regarda un long moment avant de pousser un long soupir. Elle s'essuya les yeux, tentant de reprendre contenance, avant de les plonger dans ceux de Georgi. Ils s'étaient rencontrés banalement à une soirée à l'ambassade d'Irlande. Elle avait remarqué cet homme blond, adossé à un mur, semblant imperméable à la soirée mondaine qui l'entourait. En tant que chargée des relations publiques, elle ne pouvait faire autrement que d'y assister et son attitude détachée avait plu à Sarah. Il ne lui avait quasiment pas parlé, gardant une froide réserve avant de s'éclipser avec l'Intel Unit, mais elle avait été surprise de trouver sur son bureau le lendemain, un bouquet de fleurs et une invitation à dîner. Ils se voyaient régulièrement et Sarah avait été facilement acceptée par Largo, Simon et Joy, participant à plusieurs soirées, intimes ou non, avec eux. Joy avait vu une merveilleuse occasion de faire enrager le Russe avec quelques remarques acerbes. Simon, contrairement à son habitude, n'avait pas cherché à épiloguer sur l'aventure de Kerensky. Toute son attention était concentré sur une seule chose : la nouvelle secrétaire de Cardignac. Cela faisait près d'un mois qu'il l'a poursuivait de ses assiduités sans que la belle ne cède un pouce de terrain. Et, curieusement, Simon semblait vraiment amoureux de la jeune femme. Océane, rien que son prénom avait le pouvoir de mettre le Suisse dans un état " fleur bleue " qui agaçait Joy, seule célibataire de l'équipe puisque Largo avait une conquête de plus à son tableau de chasse.

- Sarah ? Répéta Georgi.
- C'était ma grand-mère… le vase était à ma grand-mère…
- Tu l'aimais beaucoup ?
- Non. C'était plutôt le contraire, fit la jeune femme avec un rictus. Oh, je ne la détestais pas vraiment mais… j'ai toujours eu la sensation qu'elle achetait mon amour.
- Acheter ton amour ? Je ne comprends pas, avoua le Russe en s'asseyant sur le sol.

Sarah se glissa à ses cotés et s'adossa contre le lit.

- Je suis fille unique et j'ai très peu de famille aux Etats-Unis. Nous vivions à Savannah en Géorgie. Mon père tenait une petite épicerie aux Quatre Fourches. Enfin, il serait plus juste de dire qu'il avait repris l'affaire familiale. Ma grand-mère tenait le magasin pendant que mon grand-père faisait sa tournée de facteur. Ils se sont retirés assez tôt, prétextant vouloir profiter de la vie et faire des voyages mais ils sont tombés malades tous les deux. Rien de grave mais de quoi les empêcher de voyager. J'étais adolescente et comme tous les gamins de cet âge, je trouvais plus intéressant d'aller voir mes amies plutôt que de passer du temps avec eux.

Son regard se perdit dans le vague à la rencontre de ses souvenirs datant de cette époque. Georgi lui prit la main doucement pour la faire revenir à l'instant présent.

- Tous les dimanches, nous allions chez eux. Un petit trois pièces à quelques mètres de l'épicerie qui me semblait pire qu'une prison. Toujours les mêmes discussions à table, les mêmes remarques, les souvenirs sur ma jeunesse. Le genre d'anecdotes que tu n'as pas envie que les autres connaissent sur toi mais que ta famille est incapable d'oublier quand tu reçois tes amis.

Kerensky ne dit rien mais l'envia un instant secrètement. Son enfance n'avait pas été aussi rose. Il avait été arraché à sa famille très tôt, confié par son père à un ami de la famille qui l'avait " éduqué " aux Etats-Unis, en Idaho pour être exact. Georgi se souvenait parfaitement de ce ranch et de ce qu'on y faisait subir aux jeunes garçons de son âge. Un entraînement intensif pour les préparer à s'intégrer en Amérique et aider la Russie à vaincre son ennemi de toujours, les USA. Il chassa ses souvenirs d'un geste de la main en s'apercevant que Sarah le regardait.

- Je suis désolée, je dois t'ennuyer et ils doivent se demander ce qu'on fait.
- Non, tu ne m'ennuies pas et je suis certain que Simon a une idée sur la question qu'il ne manquera pas de partager avec les autres en bon bavard qu'il est.

Kerensky la rattrapa quand elle fit mine de se lever et l'assit sur ses genoux. Sarah ne résista pas et vint se blottir contre le torse de son amant, appuyant sa tête sur son épaule. D'un geste naturel, Georgi glissa ses mains autour de sa taille, la serrant contre lui.

- A quoi pensais-tu ? Demanda Sarah qui avait vu un éclat de tristesse apparaître dans les yeux bleus du Russe.
- Mon enfance.
- Tu ne m'as jamais…
- Ne changes pas de sujet. Nous parlions de toi, pas de moi.
- J'ai l'impression que c'est toi qui change de sujet, fit remarquer Sarah avec un demi-sourire.
- Je n'ai toujours pas compris pourquoi tu as dis que ta grand-mère achetait ton amour, répondit-il en ignorant sa remarque.
- Le dimanche se passait avec mes parents, je n'avais pas d'autre choix que celui d'y aller mais, d'après mon père, ce n'était pas suffisant alors il me forçait à passer quelques après-midi avec eux. Ma grand-mère préparait immanquablement du chocolat chaud et un gâteau mais surtout, j'avais toujours droit à un petit cadeau. Une pièce donnée en cachette de mon grand-père, un livre, un cd, quelque chose qui lui faisait certainement penser que je reviendrai facilement à elle la fois suivante.
- Ce n'était pas le cas ?
- C'était par obligation, non par envie. Mon grand-père passait son temps dans la salle à manger à lire son journal tandis que j'étais avec ma grand-mère dans la cuisine. Quand j'allais le voir, il m'interrogeait sur mes cours, mes petits-amis. Je ne sais pas pourquoi, il était persuadé que j'avais des tonnes de soupirants.
- Je n'en doute pas, fit Georgi en repoussant une mèche de cheveux roux.
- C'était loin d'être le cas. Je n'étais pas… j'étais le bouc émissaire de ma classe, la fille dont on pouvait se moquer sans avoir de problème en retour. J'ai passé la moitié de mon enfance à pleurer.
- Pourquoi ? S'enquit-il intrigué.
- Je suis… j'étais obèse. Ce mot m'a toujours dégoûté, il est tellement qualificatif.

Kerensky avait du mal à croire que la superbe jeune femme qu'il tenait dans ses bras, au corps si svelte et aux courbes attrayantes, ai pu un jour être traité d'obèse. Pourtant il lut dans son regard qu'elle ne mentait pas. Sa jeunesse n'avait pas été dorée mais d'une manière différente de la sienne.

- Je sais que cela peut paraître stupide mais j'étais malheureuse. J'avais tout ce dont on pouvait rêver matériellement parlant et pourtant, il me manquait tout le côté affectif. J'ai toujours eu très peu d'amies mais je pouvais compter sur elle et j'avais l'impression, lorsqu'elle rencontrait ma famille, qu'elles allaient s'enfuir en courant.
- C'est arrivé ?
- Non. Jamais. C'est après que je me suis rendue compte de la façon dont je l'avais traité toutes ces années. J'ai été tellement cruelle avec lui alors qu'il ne faisait que m'aimer à sa manière.
- Ton grand-père ?
- Oui, murmura Sarah. Je… je me s'en aperçu en allant le voir à l'hôpital. Il était malade, quelque chose en rapport avec le fait qu'il était un grand fumeur. Je ne l'ai appris qu'après et je me suis sentie coupable car je lui apportai en cachette quelques cigarettes de temps en temps. Quand je l'ai vu dans cette chambre, reliés à des machines, un masque près du lit pour l'aider à respirer… j'ai tenu bon, je me suis jurée de ne pas pleurer devant lui…

La voix de la jeune femme devint un murmure et Georgi se rendit compte que des larmes coulaient sur ses joues. Il ne bougea pas, ne dit mot, lui laissant le temps de faire remonter les souvenirs et la souffrance à la surface, de trouver les mots pour les exprimer.

- Il y a eu… quelque chose, je suis incapable de dire quoi mais je savais… je savais que c'était la dernière fois que je voyais mon grand-père vivant. J'étais allé le voir avec une amie et elle m'a laissé un moment seule avec lui. Ça a été à ce moment précis que j'ai craqué. Le voir si faible, si diminué alors qu'il avait toujours été pour moi un roc… Je crois me souvenir qu'il avait un pyjama rayé bleu ciel et gris, un détail idiot mais… Je lui ai dit… je lui ai dit que je regrettais, que je m'en voulais d'avoir été si méchante avec lui. Je me suis retrouvée à genoux devant lui qui était assis sur son lit et tu sais ce qu'il m'a dit… il m'a dit qu'il me pardonnait. Il était tellement sincère, il y avait tellement d'amour dans ses yeux qui allait au-delà de mon comportement stupide d'adolescente… Je crois que j'ai pleuré un moment sur ses genoux, il m'a consolé. Il savait que c'était notre dernière rencontre, je le savais mais lui aussi et pourtant, je ne crois pas qu'il m'ait dit cela pour que je me sente mieux mais parce qu'il le pensait sincèrement.
- J'en suis certain. Il y a des choses qu'on sait même si on ne peut pas les expliquer, murmura Georgi à son oreille.
- Le lendemain matin le téléphone a sonné. Il était tôt et je crois qu'on savait tous qu'il était partit dans la nuit. Je me suis rendue compte ce jour là, que ma grand-mère l'aimait vraiment. Elle a totalement changé à partir du 3 septembre 1995 et nous a quittés après des moments de folie mi-novembre de la même année. Je l'ai vu avant qu'ils ne ferment le cercueil. Je les ai vus tous les deux mais c'est mon grand-père qui m'a le plus marqué. Il semblait dormir, il était serein et je m'en suis voulue encore plus de l'avoir ignoré, de ne pas avoir remarqué à quel point c'était un homme extra-ordinaire. C'est tous ces souvenirs qui sont contenus dans ce vase si banal. Il était à ma grand-mère et je me rappelle l'avoir vu toute mon enfance dans leur chambre en dessous d'un portrait de mon père. C'est lui qui me l'a offert pour mon anniversaire. Je ne sais pas pourquoi, sans doute parce qu'il était oublié dans la cave mais cela m'a touché, plus que je ne lui ai avoué. Je n'en veux pas à Simon mais à moi de ne pas l'avoir mis hors de danger, d'avoir réagi excessivement aussi.
- Ce n'était pas excessif d'après ce que tu viens de me raconter.
- Il me manque et avoir cet objet près de moi me permettait de penser à lui, à eux en fait.
- Je crois comprendre.
- Il y a quelque chose qui m'est resté de lui. Une chose qu'il disait en donnant l'impression d'y croire. Il était persuadé qu'une fois mort, il reviendrait sous la forme d'un papillon. Il ne croyait pas spécialement à la réincarnation mais en était persuadé ce qui faisait rire tout le monde mais… on ne regarde plus les papillons du même œil depuis. On ferait mieux d'y aller. Je suis dés…

Georgi lui releva le menton d'un doigt et déposa un baiser sur ses lèvres. Sarah y répondit, trouvant un réconfort dans ce baiser. Les mains de Kerensky remontèrent lentement le long du corps de la jeune femme, la faisant frémir, avant de se glisser sous son chemisier emprisonnant un sein. Ils se séparèrent hors d'haleine, les yeux brillants de désir.

- Je suis un gentleman mais j'ai des limites, murmura Georgi à l'oreille de Sarah.
- On retourne voir les autres ?
- C'est à toi de décider.
- Il faut que je parle à Simon, je crois. Il ne pouvait pas savoir.

Cette fois Georgi ne l'empêcha pas de se lever et la suivit après qu'elle se fut passée un peu d'eau sur le visage. C'est d'un pas timide qu'elle entra dans la salle à manger, tenant la main de son amant. Joy, Largo et Simon étaient assis au salon et discutaient du prochain déplacement du milliardaire. Dès son arrivée, le Suisse se leva et vint à sa rencontre avec un air désolé. Kerensky rejoignit ses deux amis, laissant Sarah et Simon discuter.

- Je suis désolé, commença-t-il.
- Moi aussi, je n'aurais pas dû réagir ainsi, s'excusa la jeune femme.
- Si, tu devais y tenir…
- Oui mais c'est quelque chose de matériel qui ne rappelle pas que des bons souvenirs en fait.
- Tu sais, je crois que je pourrais te le réparer avec un peu de colle et… j'ai toujours aimé les puzzles, dit-il en se balançant d'un pied sur l'autre.
- Tu crois ?
- Oui, fit le Suisse en hochant la tête.
- Simon…

Ne trouvant pas les mots adéquats, Sarah vint se blottir, à son grand étonnement, contre lui. Il la serra dans ses bras un long moment jusqu'à ce que la voix de Kerensky leur parvienne.

- Tu la serres encore comme cela pendant dix secondes et je te promets de te mettre du sel dans ton café pendant dix ans.
- Oh, juste ça ? D'habitude tu me menaces de me tuer, m'étriper, m'exécuter, m'occire, m'empoisonner, me fusiller,…
- Rien que cela, fit Sarah en riant, je ferais peut-être mieux de changer de petit ami alors… Simon, tu fais quoi ce soir ?
- Je vais combler ton corps de déesse, répondit Simon en l'entraînant dans une danse sur une musique imaginaire.

Largo et Joy ne purent s'empêcher de rire en voyant la tête de Kerensky qui s'esclaffa finalement au bout de quelques secondes. Il se leva, alla mettre un disque, avant de reprendre Sarah des bras de Simon. Une douce musique s'éleva dans la pièce et le Russe entraîna sa compagne dans un slow sous le regard attendri de Largo et Joy qui se joignirent au couple. Simon bouda un peu avant que le milliardaire et sa garde du corps ne se décident à quitter leurs amis.

- Comment a dit Simon déjà… Je vais combler ton corps de déesse, répéta Georgi avec un sourire coquin.
- Seras-tu à la hauteur ?

Sans répondre à sa question, Kerensky la prit dans ses bras et l'entraîna dans la chambre pour danser… sur un autre genre de musique.


Fin
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MessageSujet: New year's day - Ally Ashes   Memories - Scilia Icon_minitimeSam 11 Sep - 11:41

Auteur : Ally Ashes gnarf76@hotmail.com

Résumé : Une petite intrusion de l'ambiance des contes de fées dans l'univers de Largo Winch.

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, blablabla

Note de l'auteur : Si quelqu'un veut me faire part de ses commentaires, bons ou mauvais, qu'il n'hésite surtout pas. Je me nourris exclusivement de feedbacks, et je suis affamée.

************

New Year's day

************


31 décembre 21h15 Immeuble de la Winch Company


La fin de l'année approchait : nous étions le 31décembre, et New-York semblait engourdie par le froid et la neige. Les rares personnes qui se promenaient encore dans les rues étaient emmitouflées dans plusieurs épaisseurs de vêtements chauds.
Largo Winch, sur la terrasse de son appartement, regardait la ville qui s'étendait à ses pieds. Tant de choses avaient changé l'année passée : il avait hérité d'un empire, sa vie avait été intégralement chamboulée, et il devait faire face à des responsabilités énormes pour son âge. Mais il y avait aussi de bons côtés :l'aventure, les voyages… Et surtout il avait gagné l'amitié de personnes formidables : outre Simon, bien sûr, son compère de tous les bons et mauvais coups, il y avait Joy, et Kerensky. Et Sullivan aussi : le bras droit toujours professionnel, toujours prêt à conseiller son patron et à le sortir d'un mauvais pas.
Il se secoua un peu pour sortir de ses pensées : il était temps qu'il se prépare. Il avait organisé une grande fête déguisée destinée à tous le personnel de la Winch Company, afin de renforcer les liens et leur montrer qu'il ne les considérait pas comme de simples employés, mais comme les membres d'une grande famille.
Alors qu'il sortait son costume d'un placard, Simon entra dans la chambre, vêtu d'un costume de Robin des Bois.
- Alors, comment tu me trouves ?
- Tu es très… élégant. Surtout les collants !
Largo avait du mal à cacher son fou-rire. Lorsque Simon se coiffa d'un couvre-chef orné d'une plume, c'était trop : il ne put se retenir plus longtemps.
- Simon défenseur de la veuve et de l'orphelin ! Voyez-vous ça !
- Ben quoi ? Je trouve que ce costume m'était destiné : voler aux riches pour donner aux pauvres, ça a toujours été ma préoccupation première.
- Surtout quand c'était toi le pauvre !
- Eh, je te rappelle que ça t'a servi de temps en temps, alors garde tes réflexions pour toi, OK ? Montre-moi plutôt ce que tu as choisi…Superman ? Non, j'ai mieux : Tarzan. Je veux absolument voir la tête que Cardignac fera quand il verra le grand chef du groupe W pousser un cri de sauvage en s'accrochant au lustre du Grand Salon.
- Désolé, mais ce sera pour plus tard. Je suis l'hôte pour ce soir, tu te souviens ? Sullivan m'a choisi lui-même un costume. Selon lui, il évoque" ma capacité à conduire ce grand navire qu'est le groupe W à travers toutes les tempêtes ", je le cite au mot prés.
- Et qu'est-ce qu'il t'a choisi ? Un ciré, une paire de bottes et une vieille pipe par dessus ?
- Non : un uniforme d'officier de la marine américaine.
- Rien que ça ? Et bien mon vieux, enfile-le vite, je tiens à voir ça. Largo dans l'armée, ça vaut son pesant d'or.
Lorsque Largo eut enfilé son costume, Simon resta la bouche ouverte, et pour une fois aucun commentaire n'en sortit. Il lui allait parfaitement, et soulignait sa silhouette élancée.
- A vos ordres, chef !
- Arrête de te moquer. C'est horriblement serré, ce truc !
Il passait un doigt entre son cou et le col de sa veste. Les seuls habits qu'il mettait habituellement étaient des pulls et des chemises qu'il ne fermait jamais jusqu'en haut. Il avait l'impression qu'il allait s'étrangler avant la fin de la soirée. Simon pressentait une nouvelle séance d'essayage.
- Interdiction de plaindre ou de se changer : tout le monde doit être arrivé depuis une bonne demie-heure. Kerensky et Joy doivent s'envoyer des vannes en nous attendant, et il vaut mieux arriver avant qu'ils ne transforment la salle en champ de bataille.
- Joy ne viendra pas : elle m'a téléphoné tout à l'heure qu'elle préférait passer les fêtes avec sa mère et des amies à elle.
- Zut, je voulais en profiter pour évaluer ses talents de danseuse.
- Je ne m'en fais pas pour toi : tu trouveras de quoi t'occuper, j'en suis sûr. Simon des Bois, il est temps de regagner la forêt de Sherwood.
- Après vous, mon prince.
Riant, ils descendirent vers le Grand Salon du Winch Building, réservé aux réceptions les plus mondaines. Kerensky était déjà arrivé. Debout prés de la table des boissons, il dominait la salle de sa haute taille. Il était d'autant plus impressionnant qu'il avait choisi un costume du début du siècle : smoking à queue de pie, cape noire à doublure rouge, chapeau haut-de-forme. Une canne et un monocle complétaient la panoplie.
Les plus jeunes représentantes de la gent féminine le regardaient avec timidité, et certaines parlaient entre elles à mi-voix, le montrant du doigt plus ou moins discrètement. Il exerçait manifestement une attraction magnétique sur beaucoup de femmes qui ne le quittaient pas des yeux.
Apercevant Largo et Simon qui s'approchaient, il vint les rejoindre, l'air plus froid que jamais.
- Je hais les fêtes costumées. Je me sens ridicule.
- Au contraire, ça te va très bien !
- Venant de toi, je ne sais pas si je dois le prendre comme un compliment :est-ce que tu t'es regardé dans un miroir ? On dirait un fou du roi.
- Je suis Robin des Bois ! Ne me provoquez pas ou nous réglerons ça en duel.
Le regard glacial de Kerensky se posa sur Simon, et il releva doucement sa lèvre supérieure : des canines pointues apparurent. Simon, interloqué, ne pouvait détacher ses yeux des dents de vampire du russe.
Avec un sourire satisfait (pour ne pas dire absolument ravi d'avoir réussi son coup), Kerensky regagna la salle de sa démarche chaloupée.
- Je ne sais jamais quoi penser de lui. Il est encore plus pince-sans-rire que moi.
- Tu te fais avoir à chaque fois ! Si tu…
Largo n'arriva pas à finir sa phrase. A l'autre bout de la salle, une jeune femme était entrée, vêtue d'un fourreau en velours noir fendu jusqu'en haut de la cuisse. Un masque de chat, noir et blanc, dissimulait la moitié de son visage. Ses cheveux longs étaient répandus sur ses épaules. Ses yeux étaient un peu cachés par le masque, maison pouvait voir qu'ils brillaient encore plus que les diamants de ses boucles d'oreille.
Sa tenue était très simple, et pourtant les hommes la regardaient fixement : sa démarche était féline, naturellement gracieuse. Il y avait une sorte d'aura autour d'elle, faite de mystére et d'élégance.
- Wouahou !
- Pas touche Simon ! Je l'ai vue le premier.
- Tu ne veux pas qu'on le joue à pile ou face ?
Largo ne prit même pas le tempsd e lui répondre. Il traversa la salle, et embrassa sa main pour la saluer.
- Bonjour ! Je suis Largo Winch
- Je sais qui vous êtes. Je suis enchantée de vous connaître.
Elle parlait avec un accent italien. Sa voix était chaude, profonde.
- Bonjour ! Vous dansez ?
A quelques mètres d'eux, Simon avait fait contre mauvaise fortune bon cœur, et avait jeté son dévolusur une pulpeuse blonde habillée en pom-pom girl. L'entraînant sur la piste, il fit un petit clin d'œil à son ami. Largo n'y porta aucune attention, captivé par sa compagne.
- Puis-je vous inviter, Mademoiselle … ?
- Felicia. Avec plaisir…
Ils dansèrent ensemble pendant plusieurs minutes, parlant de tout et de rien. Puis Largo, dans le rôle du parfait gentleman, lui offrit une coupe de champagne. Ils furent interrompus dans leur conversation par Simon, qui venait lui aussi au ravitaillement, accompagnée d'une brune déguisée en Petit Chaperon Rouge.
- Soyez sages, les enfants, hein ? Tu me présentes ?
- Simon, je te présente Felicia, une de nos interprètes. Felicia, je vous présente Simon, mon meilleur ami.
- Enchanté. Ne vous laissez pas séduire : il est capable de tout, y compris raconter qu'il est milliardaire, quand il voit une jolie fille.
Largo ouvrit la bouche pour protester, mais déjà Simon était loin. Et avant qu'il ait eu le temps de démentir les propos de son ami auprès de son invitée, Georgi Kerensky s'approcha d'eux. Avançant sa main vers la jeune femme, il l'invita à danser. Hésitante, elle regarda Largo.
- Allez-y, je vous attendrai ici.
Déjà il l'entraînait. Essayant de suivre le rythme imposé par Kerensky, qui la regardait étrangement, elle essaya d'engager le dialogue.
- Monsieur, votre costume est très élégant. Qui incarnez-vous ? Un aristocrate ?
- Moi en capitaliste ??? Non, je suis Vlad Tépés, le vampire. Si vous me provoquez, je montrerai les dents et je vous viderai de votre sang. Tu ne penses pas qu'on peut éviter cette comédie entre nous ? Alors, Joy, je peux savoir à quel petit jeu tu te livres ?
- Quoi ?
- Ne fais pas l'innocente : je t'ai reconnue tout de suite, malgré le postiche. Tu pensais vraiment que personne ne s'apercevrait de rien ? Et d'où te vient cet accent ? J'ignorais que la CIA vous donnait des cours de langue.
Abandonnant l'accent être prenant sa voix normale, Joy répondit d'un ton acerbe.
- Il me vient de Rome, pas de la CIA. Mes parents m'envoyaient chaque année dans un pays différent. Mon père voulait déjà faire de moi un parfait agent international. J'avais espéré faire illusion quelques heures. Tant pis.
Tout en levant la main vers son masque pour le retirer, Joy poussa un petit soupir de tristesse. Elle avait voulu vivre dans la peau d'une autre, mais le russe avait été le plus fort, comme trop souvent à son goût.
Mais avant qu'elle ait eu le temps d'enlever son déguisement, Kerensky lui saisit la main.
- Non. Garde-le.
- Quoi ? Mais c'est stupide de le garder maintenant !
- Ce qui serait stupide, jeune fille, ce serait de ne pas aller jusqu'au bout de ce que tu as commencé. Amuse-toi : ce soir, tout est permis. Et profites-en : ma bonté est toujours éphémère. Pour cette soirée, je vous rebaptise Cendrillon. Alors amusez-vous au bal, avant de retourner à vos travaux quotidiens.
Joy n'en croyait pas ses oreilles. Kerensky avait parlé avec beaucoup de douceur, ce qui tranchait avec les habituelles piques et phrases à double sens qu'ils s'envoyaient tous les deux à longueur de journée.
La danse touchait à sa fin. Kerensky embrassa sa main, avant de la raccompagner vers Largo.
- Largo ! Je te rends ta cavalière. Arrivederci, signorina.
- Grazie…
Joy regarda le russe s'éloigner. Si elle avait pu, elle lui aurait collé un gros baiser sonore sur chaque joue. Ils étaient trop fiers pour le montrer, tous les deux, mais ils se respectaient et s'admiraient beaucoup. Bien plus, une relation d'amitié et de confiance s'était instaurée. Mais même sous la torture, aucun ne l'aurait admis devant l'autre.
La soirée continua ainsi, entre danses et rires. Toutes les 5 minutes, on voyait Simon passer au bras d'une nouvelle cavalière : une danseuse de french cancan, une princesse, une danseuse en tutu et même une femme déguisée en Catwoman, dont le costume ne laissait aucun doute quant à ses formes généreuses…
Lassé des invités qui venaient le saluer et le féliciter sans cesse de son initiative d'avoir organisé cette réception, Largo demanda à sa compagne de l'accompagner à l'écart. Ils montèrent l'escalier qui menait à la mezzanine surplombant le Grand Salon. La musique y était plus discrète, et plus propice à la discussion.
- J'aimerais en savoir plus sur vous. Que faites-vous dans la vie?Quelles sont vos passions ?
- Je fais un travail captivant, mais qui me prend tout mon temps. Je n'en ai malheureusement plus beaucoup pour penser au reste.
- Et l'amour, dans tout ça ?
Joy regarda pensivement les personnes qui s'amusaient en bas de l'escalier, et répondit d'une voix voilée.
- L'amour… Je n'ai pas le droit d'y penser. Ce sera pour plus tard, quand j'aurais trouvé quelqu'un qui m'aimera autant que je l'aimerai. Aujourd'hui, je préfère ne pas trop y penser pour rester au maximum professionnelle et efficace.
- Pourtant, il arrive souvent sans prévenir. Que feriez-vous si le grand amour se présentait demain à votre porte ?
Se reprenant après son instant de faiblesse, Joy lui demanda d'une voix taquine :
- Je ne sais pas trop. Que feriez-vous ?
- Je crois que je tenterais le maximum pour que ça marche. Même si je dois tout quitter, même si je dois me tromper et souffrir.
- Facile à dire en théorie. On vous dit aventurier, avec… Comment dites-vous déjà ? " Une fille dans chaque port " ?
- L'expression est correcte. Mais je crois qu'elle ne s'applique pas à moi. Ou plutôt que si elle s'est appliquée à une époque, il n'en va pas de même aujourd'hui. Je ne peux pas dire que j'ai une femme dans ma vie, mais j'en ai une dans mes pensées et dans mon cœur.
Joy ne répondit pas. Elle n'avait vraiment pas envie de savoir de qui il voulait parler. Il y avait tellement de jeunes pimbêches dans les bureaux qui bavaient sur le patron dès qu'il pointait le bout de son nez. Quand elle les voyait, elle ne pouvait pas s'empêcher de lever les yeux au ciel et de les traiter d'idiotes. Elle ne comprenait pas comment on pouvait ainsi montrer ses sentiments au premier venu. C'était presque un appel à l'humiliation.
Toute à cette discussion puis à ses réflexions, elle ne s'était pas aperçue que l'heure avançait. Elle ne s'en rendit compte que lorsque les invités égrenèrent les secondes.
- 7…, 6…, 5…, 4…, 3…, 2…
- Je vous souhaite une très heureuse nouvelle année…
Se penchant vers elle, il effleura ses lèvres tout doucement, puis sentant qu'elle ne se reculait pas, son baiser se fit plus insistant. Lorsque Joy entrouvrit les lèvres, elle perdit toute notion de ce qui se passait autour d'elle. Largo aussi semblait avoir perdu le contrôle de la situation.
Pendant quelques secondes qui leur parurent des heures, ils s'embrassèrent comme s'ils étaient seuls au monde, cherchant à se rapprocher toujours plus l'un de l'autre.
" Pour ce soir, rien que pour ce soir, je suis à lui et il est à moi ", pensa Joy.
Lorsque les cris des invités les sortirent de leur torpeur, Joy perdit pied.
" Non, il ne sait pas qui je suis. C'est une autre qu'il embrasse, ce n'est pas moi… "
L'enchantement avait disparu. Se reculant de quelques pas, elle fit un petit sourire à Largo. Elle avait de plus en plus de mal à tenir son rôle de l'interprète italienne, et ne pourrait plus faire illusion du tout si il la prenait encore une fois dans ses bras.
- Je vous remercie pour cette soirée. J'ai été très heureuse pour la première fois depuis très longtemps. Mais le rêve doit finir, et je préfère partir maintenant, avant que tout soit gâché. Adieu Monsieur Winch.
- Attendez ! Pas tout de suite !
- Pardonnez moi. S'il te plaît, pardonne-moi.
S'enfuyant dans le couloir, elle ne s'aperçut pas que Largo avait esquissé un geste pour la retenir, puis y avait renoncé. Elle ne s'aperçut pas non plus que, lors de leur baiser, elle avait perdu une de ses boucles d'oreilles, qui reposait maintenant au creux de la main de Largo.

1er Janvier, 15h30 Le Bunker


Joy était seule dans le Bunker. Elle essayait désespérément de se concentrer sur les avis de recherche les plus récents d'Interpol : elle devait se tenir au courant des dernières nouvelles du monde du crime. Ou plutôt c'était l'excuse qu'elle s'était trouvée pour venir à la Compagnie aujourd'hui, et se cacher dans le Bunker. Kerensky étant en congé pour la journée, elle ne risquait pas d'y être dérangée.
Mais malgré tous ses efforts, son esprit vagabondait sans cesse du côté d'un endroit où elle avait reçu un des baisers les plus tendres de son existence.
Plongée dans ses pensées, elle n'entendit pas Largo entrer.
- Alors, tu t'es bien amusée, hier soir ?
- Pardon ??
- Oui, avec ta mère et tes amis.
On aurait pu entendre son soupir de soulagement à l'autre bout de la ville.
- Ma soirée s'est très bien passée, merci.
- Ici, c'était vraiment fantastique. Simon est encore dans les bras de Morphée : j'essaye de le réveiller depuis une heure. J'étais juste passé prendre quelques dossiers avant de retourner l'embêter. Quand tu auras fini, monte et on essaiera ensemble.
- D'accord ! Avec plaisir.
Largo fit mine de partir, puisse ravisa. Se retournant vers Joy, il la regarda avec un petit sourire en coin.
- Au fait, j'ai oublié quelque chose. Bonne année !
Se rapprochant soudain d'elle, il la prit par la taille et l'embrassa. Leur étreinte dura un peu trop longtemps pour un simple baiser de nouvelle année, quelques secondes de trop seulement, mais assez pour que Joy sente son cœur s'accélérer.
Lorsque enfin ils se séparèrent, Largo lui souhaita encore la nouvelle année avant de partir, laissant Joy sous le choc
Quand il fut dehors, elle se laissa retomber sur sa chaise. Alors qu'elle était encore en train de se demander si elle avait rêvé ce moment, son regard s'arrêta sur le bureau devant elle.
Sur un des dossiers qu'elle était en train d'étudier, une petite boucle d'oreille en diamant avait été déposée…


---Fin---
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