L'amour plus fort que la mort...? par Oliver31
Genre : Angst, Drama, Established relationship
Warnings : Death story
Summary : Une nouvelle épreuve pour Gibbs et Tony
Author's notes : Merci à l'homme qui partage ma vie pour son soutien et son amour. Cette histoire me touche à plus d'un titre c'est pourquoi je l'ai écrite en français...
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Impossible… tout simplement impossible. Il ne pouvait pas le croire. Quand il l'avait vu descendre les marches il avait su immédiatement que quelque chose n'allait pas. Après tout, ils étaient amants depuis plusieurs mois et amis depuis plus longtemps encore. Il savait quand quelque chose le tracassait. Ils n'avaient pas partagé que des bons moments ces dernières années et il devinait aujourd'hui qu'ils allaient devoir traverser une nouvelle épreuve.
Mais au moment où il s'était installé à son bureau et avait commencé à ranger ses affaires, il avait su que leur vie venait de prendre un nouveau tournant. Et il n'était sûr d'aimer celui-là. Il s'était levé et avait marché lentement vers le bureau de celui qui partageait sa vie en secret. Regardant autour de lui, prenant le temps d'être certain que personne ne pouvait les entendre, il se pencha vers la seule personne qui comptatit réellement pour lui.
-Qu'est-ce qui se passe ? Tu pars en voyage ?
L'homme assis en face de lui leva les yeux vers lui. Il avait longtemps cru que cet homme était incapable d'éprouver aucune émotion. Mais il savait maintenant à quel point il s'était trompé. Les sentiments et les émotions étaient bien là, cachées derrière une apparente froideur. Ce qu'il lu dans ce regard ne le rassuara pas vraiment.
-Qu'est-ce qui ne va pas ?
Toujours pas de réponse…ça devenait inquietant. Ce regard bleu posé sur lui paraissait résigné et serein mais il ne savait pas très bien comment interpréter ce silence.
-Tu commences à me faire peur. Je crois qu'on devrait aller ailleur pour parler un peu.
Ils se dirigèrent lentement vers l'ascenseur et il remarqua que l'homme à ses côtés paraissait fatigué. Ses épaules s'étaient courbées dernièrement, il l'avait surpris à plusieurs reprises somnolant devant la télévision et il n'avait pas touché son bateau depuis de longues semaines.
Il savait en son for intérieur que quelque chose n'allait pas mais il avait eu trop peur de poser la question qui lui brûlait les lèvres. Il avait trop peur de la réponse qu'il pourrait recevoir en retour. Mais il savait aujourd'hui qu'il devait y faire face une bonne fois pour toute.
Ils s'installèrent dans sa voiture. Pas besoin de faire des kilomètres pour trouver un peu d'intimité. Ils savaient où ils pouvaient se retrouver sans risque d'être surpris ou déranger par qui que ce soit. Ils avaient appris à être prudents au fil du temps. Garder leur amour secret avait été la partie la plsu difficile de leur relation mais ils ne pouvaient pas se permettre de tout risquer.
-Alors… ? Qu'est-ce qui se passe ?
-J'ai démissioné…
Tony resta muet. Il ne savait pas quoi répondre à ça. Il s'était plutôt attendu à quelque chose comme « désolé, Tony on ne plus continuer comme ça. » ou « Désolé mais je crois qu'on a fait une erreur. ». Mais ça… Il savait qu'il y avait bien plus derrière cette simple affirmation.
-Pour quelle raison ?
-Je ne suis pas certain que ce soit le bon moment pour en parler…
-Pas le bon moment… ? Tu parles sérieusement… ?
Tony n'en croyait pas ses oreilles.
-Je croyais qu'on avait décidé de tout partager. Je croyais que tout était clair entre nous depuis le début…Pas de secret entre nous.
-Je n'ai pas dit que je ne voulais pas ne parler…
-Ne joue pas sur les mots avec moi, Gibbs. Tu sais très bien ce que je veux dire. Est-ce que ça a quelque chose à voir avec le fait que tu sois plutôt fatigué dernièrement. Je sais que tu en as parlé avec Ducky…
-Pas maintenant Tony…
La manière dont il détourna le regard lui en dit bien plus que tous les mots qu'il aurait pu prononcer. Tony avait l'impression d'avoir reçu un coup derrière la tête. Il était malade, Ducky avait trouvé quelque chose dans son dernier bilan médical…Et c'était assez grave pour qu'il démissione.
-Jethro, parles moi. S'il te plaît. Tu n'es pas seul.
-On est seul face à sa propre mort, Tony. Il n'y a pas d'autre manière d'y faire face…
Sur ces paroles, il ouvrit la porte de la voiture et se dirigea vers l'ascenseur. Tony ne pouvait plus bouger, il ne savait pas ce qu'il devait faire maintenant. Devait-il lui courir après, lui dire qu'ils allaient trouver une solution ensemble quelque soit le problème ? Devait-il rester là et prendre le temps de digérer l'information ?
Il avait envie de pleurer, de crier, de se pincer assez fort pour se réveiller de ce cauchemar. Gibbs ne pouvait avoir dit ce qu'il croyait avoir entendu. Un homme comme lui ne pouvait pas mourir. L'homme qu'il aimait ne pouvait pas mourir.
Cela faisait plusieurs semaines qu'il cherchait un moyen de l'annoncer à Tony mais ça ne paraissait jamais être le bon moment « Au fait, Tony, il ne me reste que quelques semaines à vivre. » Au début, il avait trouvé ça injuste. Il venait juste de trouver le bonheur avec l'homme qu'il aimait après des années à chercher et de nombreuses relations sans lendemain. Il l'avait trouvé, lui, l'autre moitié de son âme…L'homme avec qui il voulait passer le reste de sa vie. Il aurait juste voulu que ça dure un peu plus longtemps que ça.
Son médecin lui avait donné trois mois…ça lui avait semblé si facile pour lui de dire ça. Il savait bien que c'était faux mais de voir ce médecin, face à lui, lui dire que sa vie telle qui la connaissait était finie…
Il lui avait proposé des traitements, tous aussi lourds et inefficaces les uns que les autres…Mourir rélié à des machines… ? Non merci.
Il était ressorti de là un peu abattu mais il n'avait réalisé ce que cela signifiait réellement que lorsqu'il avait vu la voiture de Tony garée devant chez lui. Qu'est-ce qu'il allait lui dire ? Il n'avait jamais été aussi heureux que depuis le jour où Tony lui avait ouvert son cœur.
Ils avaient longuement hésité avant de passer à l'étape suivante. Il se rappelait encore leurs hésitations et leurs doutes…Mais leur première nuit ensemble avait été un moment magique. Ils avaient tous les deux déjà eu de nombreuses expériences mais ce qu'ils avaient partagé cette nuit là allait au-delà du sexe.
Ils avaient réalisé qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. Tout avait semblé si naturel, si facile et si intense à la fois. Gibbs avait, pour la première depuis des années, confié son âme et son cœur.
Lorsqu'il avait ouvert la porte de sa maison ce soir-là et trouvé Tony dans la cuisine, il avait compris qu'il ne pourrait pas lui dire… Il était incapable de faire ça, de briser les rêves qu'ils avaient, les projets qu'ils avaient fait. Alors, il avait décidé d'attendre le bon moment. Il savait qu'il était injuste de cacher la vérité à Tony mais il avait tellement peur…peur de le perdre, peur de ne plus jamais le revoir.
Aujourd ‘hui, il avait finalement décidé de parler à Madame le directeur. Il avait retardé ce moment le plus possible mais il ne pouvait plus continuer comme ça. Il sentait qu'il n'était pas raisonnable de faire croire à tout le monde qu'il était encore capable de faire son travail. La dernière chose qu'il voulait était de mettre en danger la vie des membres de son équipe. Elle avait eu l'air désolé. Il détestait plus que tout voir la pitié dans son regard ; il était parti avant de la voir se mettre à pleurer. Dire qu'il avait cru un jour qu'ils auraient pu être plus que des amants…
Tony savait maintenant. Gibbs savait qu'il aurait du rester près de lui. Le jeune homme ne méritait pas un tel traitement. Ça n'était pas sa faute. Gibbs ne pouvait s'empêcher de penser qu'il devait tenir Tony à distance. Il ne pouvait pas lui demander de vivre ça…mais il avait tellement besoin de lui. Il ne voulait plus jamais se sentir seul…Il ne voulait pas mourir seul…
Egoïste… ? Probablement…Mais n'avait-il pas le droit d'être un peu égoïste ? Merde…Il avait le droit… Il avait même le droit d'être en colère, d'en vouloir au monde entier, à Dieu quelque soit son nom…L'amour n'était-il pas censé être plus fort que la mort ? ou alors c'était une forme de punition…Mais pour quelle raison… ? Ils avaient le droit de s'aimer et personne ne pouvait les en empêcher.
Il savait qu'il ne servait à rien de se mettre en colère. Il n'avait pas de temps à perdre avec ça. Il avait encore tant de choses à faire et si peu de temps pour les faire. Un soir, alors qu'il n'arrivait pas à trouver le sommeil, il avait essayé de faire la liste de ce qu'il n'aurait pas le temps de faire. Il n'avait pas pensé lui-même avoir envie d'autant de choses. Mais ce qu'il souhaitait le plus c'était d'avoir du temps. Plus de temps pour construire une vraie vie avec Tony, savoir ce que voulait dire vieillir aux côtés de celui qu'on aime.
Il avait passé le reste de la nuit à regarder son amant dormir, gravant dans sa mémoire chaque trait de son visage, chaque expression. Il voulait engranger le plus de souvenir possible. Il voulait emporter avec lui ces moments partagés, ses sourires…Il chérissait chaque seconde passée en sa compagnie, chaque baiser. Il aurait voulu le garder serré contre lui pour le temps qu'il lui restait à vivre. Il passait des nuits la tête posée contre sa poitrine à écouter son cœur battre doucement.
Tony s'était dirigé directement vers le bureau du directeur Sheppard en remontant du parking. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour prendre sa décision. Gibbs ne lui avait pas tout dit mais il savait ce qu'il devait faire. Il avait besoin d'être près de lui. Il ne savait pas ce qui les attendait mais il ne laisserait pas Gibbs le tenir à l'écart.
Depuis le début de leur relation, il avait cherché à le protéger…Le protéger des rumeurs, des mauvais coups et même des blagues de Ziva et McGee. C'était amusant de le voir froncer les sourcils à chaque fois que l'un d'eux le chahutait un peu. Il savait parfaitement que c'était un jeu entre eux, une manière bizarre de montrer qu'ils tenaient les uns aux autres.
Il n'aurait jamais cru que Gibbs puisse être aussi protecteur mais il avait vite découvert qu'il ne savait pas aimer à moitié. Et il était heureux que Leroy Jethro Gibbs lui ait à ce point ouvert son cœur.