Terminus
Disclaimer : Les personnages de Largo Winch ne m'appartiennent pas et c'est bien dommage ! Seul Tarama, les policiers et d'autres sont à moi, c'est toujours un début ^^
Auteur : Scilia@club-internet.fr
Archives : www.bricbrac.fr.st
Résumé : Un médecin légiste est appelé au groupe W où plusieurs meurtres ont été commis.
Note de l'auteur : Une heure dans une salle d'attente et voilà le début d'une fic. Je me suis inspirée d'un auteur que j'aime particulièrement Patricia Cornwell. Bonne lecture !
***
Je m'appelle Tamara Walker, je suis médecin légiste à New York depuis trois mois. Je me préparais à passer une soirée tranquille devant mon film préféré, Autant en emporte le vent, accompagné de mon rituel mélange de pop-corn et cappuccino quand on m'a appelé pour un homicide. J'ai l'habitude d'être dérangé, même en pleine nuit. Cela fait partie de mon travail que j'adore, sauf dans certaines circonstances. Dès que le chef de la police, Thomas Hawkins m'a donné l'adresse, j'ai su que cette affaire serait particulière. Oh je vous ai légèrement menti, je ne suis pas un simple légiste mais la responsable du bureau de New York. Pourquoi m'a-t-on appelé me direz-vous ? J'ai des assistants plus que compétents mais on fait appel à moi dès que les homicides touchent des personnalités. J'ai enfilé à la hâte un jean et un pull, attrapé ma trousse et j'ai filé sur les lieux
Mon arrivée comme responsable du bureau de New York n'est pas vraiment passée inaperçue. C'était la première fois qu'une femme était nommée à ce poste. La " Big Apple " n'avait connu que des hommes ternes et trop sérieux. L'appui de Kay Scarpetta, responsable du bureau de Virginie, y était pour beaucoup, j'en ai toujours eu conscience. J'ai travaillé quatre ans avec elle. Kay est une femme exceptionnelle et elle a dû mérite de supporter le commissaire Marino. Je crois aussi que mon physique a beaucoup joué. Je frôle les 1m80, ce qui donne dès le départ un complexe aux hommes, je pèse 60 kg que je maintiens à force de régime et de séances de fitness, j'ai de longs cheveux ébène attachés en tresse et des yeux bleus très clairs. Voilà ce qu'on vu arriver les légistes de New York, moulé dans un tailleur noir qui mettait ma peau mate en valeur. Je crois que certains ne s'en sont pas encore remis mais je ne pouvais pas ne pas détonner dans ce monde plutôt masculin.
Me voilà arrivé devant l'immense building de verre et d'acier où a eu lieu le meurtre. La police appelle les urgences quand il reste encore un espoir, nous sommes là quand il n'y en a plus. On nous convie en particulier quand la mort semble suspecte. Thomas, le chef de la police, est venu m'accueillir, son éternel cubain au coin de la bouche. Il est un peu plus grand que moi, a des cheveux blonds très courts et surtout des yeux verts perçants qui doivent mettre mal à l'aise tous ceux qui essayent de lui cacher quelque chose. Ce n'est pas mon cas, il ne m'impressionne pas le moins du monde.
- Tam, me salue-t-il avec un hochement de la tête.
- Qu'avons-nous qui ne pouvait attendre demain ? Demande-je résignée à ne pas avoir ma soirée de congé.
- Deux meurtres pour l'instant. Mes hommes sont en train de vérifier tout l'immeuble.
- Suicide ?
- Si quelqu'un arrive à se mettre une balle dans le dos, oui, c'est un suicide, ironise-t-il.
Je le suis à l'intérieur du bâtiment. Un immense W est gravé sur le mur, derrière le bureau des vigiles. Il y en a deux qui sont en train de parler avec des inspecteurs. Ils n'ont rien entendu me chuchote Tom mais ce n'est guère étonnant si les meurtres ont eu lieu dans les étages. Je me demande combien de mètres fait cette tour d'ivoire.
Nous sommes arrivés au dernier étage me semble-t-il. 62e ai-je lu sur le cadran de l'ascenseur. Je suis le chef de la police jusqu'au fond du couloir, une porte est entrouverte. L'odeur ne m'inspire aucun dégoût, l'habitude sans doute. Mes parents et mes amis n'ont jamais compris ce qui me passionnait dans mon travail. Je ne peux pas vraiment l'expliquer. Je ne suis pas friande de dissection, c'est plus l'analyse des derniers gestes des victimes qui m'intéresse. Comment retrouver un assassin grâce à une fibre de coton sous les ongles de la victime, ce genre de chose. Reconstituer un visage grâce à différents logiciel informatique,… Les autopsies ne me passionnent pas vraiment mais cela fait aussi parti de mon travail.
Je connais les deux hommes que l'on n'a pas encore touchés, les préservant pour mon arrivée. J'ai vu leurs photos dans plusieurs journaux et magazines. Je commence par celui qui est allongé au milieu de la pièce. Après avoir mis mes gants, j'attache un micro-cravate sur mon pull et je commence mes recherches.
- Homme de race blanche, 1m75, 95kgs environ, la cinquantaine, roux, connu sous le nom de Sullivan John… demander son dossier médical. L'homme est allongé face contre terre et a reçu une balle dans le dos… cela semble être du 9mm… à hauteur du cœur. Aucune fibre présente sous les ongles… il ne s'est pas débattu… il a sans doute été pris par surprise. Où est l'autre ? Demande-je à Tom.
- De l'autre coté du bureau, me répond celui-ci en fronçant le nez.
- Même constatation que pour l'autre du 9 mm mais la balle a été logée dans le cœur. Homme de race blanche, blond, 1m80 environ pour 80 kg, 30 ans si je ne m'abuse…
- Exact, il a donné une réception pour son anniversaire il y a deux jours, confirme Thomas.
Je fronce les sourcils, lui indiquant qu'il me dérange dans mes conclusions, avant de reprendre.
- Son visage exprime la surprise. Des fragments… noirs sous un ongle. Je préserve les mains dans des sacs stériles. Aucune trace de coup comme son comparse. Heure de la mort… entre 20 et 22h… il y a 2 à 4h. Aucune trace de l'arme ?
- Non. Rien pour l'instant.
Au moment même où le chef m'informe de cela sa radio crépite lui demandant de se rendre d'urgence au 58e étage. Je laissais à Nathan, mon second que j'avais alerté après le coup de fil que j'avais reçu, prendre soin d'envelopper les deux corps pour les transporter à la morgue et prendre plusieurs photos. Je suis Hawkins avec ma trousse, me demandant ce que nous allons trouver.
- Elle est là, indique l'officier dès qu'il nous aperçoit. On a touché à rien, rajoute-t-il à mon intention.
- Merci, Doug.
- Merde, siffla Thomas entre ses dents, qu'est-ce que c'est que ce bordel ! C'est la garde du corps de Winch !
- Mmm… je pense que c'est la même arme. Elle s'est battue avec son agresseur par contre… regardez là, indiquais-je en montrant un hématome sur la joue de la victime.
- Vous croyez que c'est quelqu'un qu'elle connaissait ?
- C'est vous le policier, rétorquais-je avec un léger sourire.
- Oui, mais Pete m'a dit que vous étiez dans le même genre que le docteur Scarpetta.
- C'est à dire ?
- Qu'elle participe aux enquêtes qui sortent de l'ordinaire.
- Qu'est-ce qui vous amène à penser que je vais faire de même ?
- Mon instinct.
- Et votre instinct a une idée de ce qui s'est passé ici ?
- Un règlement de compte… Winch n'était pas apprécié par certaines entreprises concurrentes.
- Ils ont une drôle de manière de résoudre les divergences d'opinion dans ce cas !
- Vous avez une autre théorie ?
- Eh bien… pour que le tueur ait eu les deux du haut, il a fallu qu'il passe plusieurs contrôles. La sécurité a l'air plutôt bien orchestrée ici si j'en crois les lecteurs magnétiques, les caméras et… Vous avez vérifié les bandes ? M'enquis-je dans un soudain éclair de génie.
- C'est une des premières choses que nous avons fait mais le tueur les a effacées.
- Merde, murmurai-je déçue que mon idée ait fait long feu. Je suis presque prête à mettre ma main au feu que c'est quelqu'un de la maison.
- Possible, nous n'écartons aucune piste pour le moment. Nous recherchons principalement le meilleur ami et chef de la sécurité de Winch, un certain Ovronnaz qui a un casier plutôt intéressant.
- Les flics et les préjugés, je crois que je pourrais écrire un roman avec tout ce que j'ai entendu depuis que j'ai commencé à travailler. Elle est morte dans la même tranche horaire que les autres… la balle a traversé le lobe frontal avant de ressortir au-dessus de la nuque… 9mm… même arme mais cela, on le savait déjà.
J'entends la radio crépiter de nouveau. Les hommes de Hawkins exploraient encore les sous-sols du bâtiment. Je commençais à préparer le corps quand la voix grésillante de l'inspecteur Becker nous demande de le rejoindre au niveau -3. Tom et moi nous regardons, combien de victimes va-t-on encore trouver ?
- Ils sont là, fait Becker en nous désignant un local.
Sur la porte, on peut lire " local technique " mais après être entré nous avons la surprise de découvrir une salle informatique dernier cri. Il y a quatre postes de travail, trois des chaises sont rangées contre le bureau tandis que l'une d'elle se trouve à l'autre bout de la salle. Devant le poste libre, un corps, un homme d'après la carrure. Je descends quelques marches et je suis Tom jusqu'à l'inconnu. Il est entièrement vêtu de noir, sous son tee-shirt son torse semble athlétique, ses yeux bleus sont ouverts mais inexpressifs. Il n'a pas semblé surpris par le tueur. Son ordinateur est toujours allumé, une tasse de café à moitié pleine est posée près du clavier.
- Il le connaissait, dit soudain Thomas.
- Je le crois aussi, répondis-je en me baissant près du corps.
J'écarte quelques cheveux blonds pour découvrir un petit trou sur son front. Le tueur a bien visé, il est mort sur le coup. J'ai du mal à détourner les yeux de ce visage " familier ". Je le connais peu mais il ne méritait pas cela. Je dois chasser mes idées vagabondes et me concentrer sur mon travail. Je n'ai même pas besoin d'annoncer que c'est la même arme, Hawkins le sait déjà.
- Bon sang, quand la presse va apprendre ça ! S'écrie Tom qui à l'impression qu'une tornade vient de dévaster l'une des plus grosses multinationales américaines.
- Il est mort avant les autres… une heure je pense.
- Qu'est-ce qui vous faire dire ça ?
- Le sang séché autour de la blessure et la température du corps. J'espère que vous allez mettre la main sur celui qui a…
- J'en ai bien l'intention, me coupe-t-il sèchement.
Je n'ai rien à rajouter. Quatre morts dans une même soirée, c'est beaucoup, même pour moi. Largo winch, ce séduisant et richissime célibataire va rejoindre mes locaux dans peu de temps afin que l'on détermine la cause exacte de sa mort… ou plutôt que l'on cherche le moindre indice concernant son meurtrier. Ses ennemis devaient être légion, il va être dur de trouver lequel est responsable de ce carnage. Je n'envie pas Hawkins, je n'aimerais pas à avoir un quadruple meurtre sur les bras.
- Nous avons trouvé notre suspect, annonce Becker après avoir discuter un moment avec un sergent.
- Et bien, on a enfin quelque chose de concret, s'exclame Tom.
- Pas exactement, continu l'inspecteur, il est mort.
- Pardon, m'exclame-je avec surprise.
- On l'a retrouvé dans le parking, il s'est vraisemblablement suicidé.
Je sens les murs tourner autour de moi. Je suis moins solide que je ne l'aurais cru à moins que cela ne soit le corps de Georgi qui me trouble. J'avale difficilement ma salive avant de quitter l'endroit où il travaillait. Il devait savoir que j'habitais à New York, pourquoi ne m'avait-il pas contacté ? D'un autre coté, qu'aurions-nous pu nous dire ? J'étais une simple aventure pour lui, il n'a jamais su que je l'aimais sincèrement. Thomas me parle mais je n'entends rien. Je le sens tendu au fur et à mesure que nous nous rapprochons du dernier corps
- C'est bien lui, confirme Hawkins en passant la main sur son visage fatigué.
- On a trouvé un 9mm dans sa main, déclare Becker.
J'ai l'intuition que l'on a trouvé notre meurtrier. Il s'est vraisemblablement tiré une balle dans la tempe droite. La marque est nette, il faut vérifier qu'il était effectivement droitier mais il semble bien s'être suicidé. Quant à la raison pour laquelle il a tué ses amis avant de se donner la mort… C'est à Hawkins de s'en charger. Il est temps pour moi de rejoindre Nathan afin de procéder au convoi des corps au labo.
***
Le lendemain - Italie - Triest
" Le milliardaire Largo Winch retrouvé mort…. "
"… Largo Winch assassiné par son meilleur ami… "
La jeune femme brune reposa son journal. Son plan s'était parfaitement déroulé cette fois. L'idée de faire croire à sa mort dans l'incendie de son appartement avait été diaboliquement intelligente. Il lui avait simplement fallut mettre un corps à la place du sien, les flammes avaient fait le reste.
- Nous allons enfin pouvoir faire ce que nous voulons du groupe W, annonça Marissa souriante.
- Nous sommes satisfaits de votre travail, répondit un homme moustachu en lui tendant un verre de champagne. Il ne nous reste plus qu'à convaincre ce… Cardignac de se joindre à nous.
- Cela ne devrait pas être un réel problème. L'idée de faire endosser la responsabilité de ses meurtres par Ovronnaz était brillante, reprit la jeune femme. A votre santé !
Fin
Sujet: Terminus - Scilia 
Sam 11 Sep - 16:34
